Cher lecteur,
Peut-être nous connaissons-nous depuis longtemps, peut-être tombes-tu « au hasard » sur cet article. Je m’appelle Catherine et cela fait maintenant 5 ans que je m’intéresse au bien-être, qu’il soit sociétal ou dans les entreprises. J’ai choisi l’optimisme comme posture d’action car je suis certaine que nous pouvons, individuellement, améliorer la situation existante.
Quand j’ai commencé à explorer cette thématique, mon entourage a souri. Comment quelqu’un de « bien câblé », pouvait-elle s’intéresser à une thématique considérée si « légère » et éloignée du business ? C’est vrai, j’ai toujours refusé de parler de bonheur en terme de ROI (retour sur investissement) et me suis toujours opposée à ces discours « un salarié heureux est plus productif, plus engagé, moins absent ». Le but n’était pas d’asservir un peu plus les salariés en leur donnant des « sucreries » mais de repenser l’entreprise pour qu’elle ait un impact positif global (environnement, parties prenantes, salariés).
J’ai eu la chance, malgré ce positionnement franc, de travailler avec plus de 300 entreprises engagées, ou plutôt avec des personnes engagées au sein de ces sociétés qui avaient compris le réel enjeu.
Hélas, pendant ce temps, les médias ont fait passer auprès du grand public le « bien-être » comme une naïveté : la création de capital avant tout ! Et le narratif de notre société ne s’écrivait que sur la productivité « futilisant » immédiatement toute action portant sur le bien-être sociétal ou sur un meilleur vivre-ensemble des salariés.
Quand on travaille dans la prospective, on sait qu’on n’est jamais compris tout de suite et j’en ai l’habitude… J’ai accepté de jouer le jeu sans « me battre », j’ai regardé ces reportages se moquant du « bonheur » en entreprise en me disant qu’il était quand même curieux qu’on prenne le temps de se moquer d’un tel sujet. Pire, que cela buzz ! N’y avait-il pas mieux à faire ? Je pensais sans l’exprimer que ceux qui passaient des heures à écrire des articles fustigeant le choix du mot feraient mieux de travailler au meilleur « vivre ensemble » car au fond, c’était de ça dont il s’agissait.
Mais c’est un peu comme le développement durable (mon premier domaine de prédilection). Il est facile de se moquer des dérives d’un sujet. Quand on ne veut rien faire, on s’arrête au choix du mot (développement durable ou RSE, numérique ou digital, bien-être / bonheur / mieux-être). Pour ma part, j’avais déjà assez à faire avec ces chefs d’entreprise « qui avaient compris » pour ne pas perdre de temps à essayer de convaincre les autres.
Mais aujourd’hui, je sors du bois. Parce qu’aujourd’hui ce n’est tout simplement PLUS possible.
ON NE PEUT PLUS REMETTRE LE SUJET A DEMAIN.
Avant ce n’était que des « entreprises » qui fonçaient tout droit dans un mur si elles ignoraient ce sujet. Avant, je pensais que le bien-être au travail était une condition sine qua non à la création de nos entreprises de demain. Mais aujourd’hui il s’agit de notre Société qui va droit dans le mur. Et le mur est à 2 cm de nous. Et il y a URGENCE.
Faisons collectivement un pas de côté. Le travail est devenu le seul lieu d’interactions sociales pour bien des citoyens. Si l’entreprise continue à faire « comme si », si personne n’agit pour le bien-être des salariés, notre société va aller mal. Très mal.
ET UN COLLECTIF QUI VA MAL NE PEUT PAS PRODUIRE QUELQUE CHOSE DE BEAU.
Déjà on me remonte la souffrance et la peine « je sors du boulot à 20h, c’est à partir de là que je commence à avoir une vie sociale, à cause du couvre-feu, je ne vois plus personne », « je suis DRH et nos jeunes en ont pris un coup au moral, je me demande comment on pourra les accompagner », « déjà que je suis en télétravail à longueur de journée, je ne vais plus voir personne », « je me sens de plus en plus seule, on me dit complotiste dès que j’interroge la situation , je me sens isolée de ma propre famille ».
SOLITUDE, STRESS, DEPRESSIONS… voilà ce qui guette notre Société.
On va me dire qu’il s’agit d’une injonction de plus qui pèse sur des managers, eux-mêmes en souffrance ; qu’il n’est pas du rôle de l’entreprise de soigner ses salariés. C’est vrai. Et vous pouvez vous défausser derrière ces arguments. Mais nous sommes UNE Humanité, nous sommes UN collectif.
Alors à tous les salariés, managers, patrons… peu importe qui que vous soyez qui tombez sur cette lettre : s’il vous plait, stimulez les interactions sociales. Il s’agit d’une responsabilité individuelle que de penser à cet apprenti qui n’a jamais mis les pieds dans l’entreprise ou à celui qu’on oublie chaque fois d’inviter aux fêtes.
On ne peut pas créer « du lien » par magie mais il existe des dizaines de petites attentions qu’on peut mettre en place (c’est le sujet du prochain webinar, si je n’arrête pas ma lettre ici, on va me dire qu’elle est trop longue, mais je partagerai dans un post les solutions collectivement trouvées ! ).
Si cet article fait un peu « appel du cœur » c’est parce que je reçois depuis la semaine passée des témoignages de solitude qui me brisent le cœur. Je me demande même si je ne devrais pas en publier publiquement pour qu’on se rende compte de la casse qui s’opère pour que chacun en prenne la mesure.
Les débats cristallisent même au sein des familles et divisent pour encore plus isoler. On devient un danger pour ses parents, on a peur de voir ses enfants. Les seuls qu’on voit au quotidien (a minima en visio), sont les collègues ; ils sont donc plus que jamais importants. Et il est plus qu’important de réussir à créer un peu de ‘bien-être’ là où il est encore possible d’en créer.
Alors, je me dis que si ma position « d’influenceuse » peut avoir un intérêt, c’est aujourd’hui pour appeler au lien. Notre équipe pourra continuer à essaimer de l’optimisme au travers de conférences, répondre à ces messages d’anonymes à travers nos médias mais nous ne sommes qu’un tout petit maillon. Aujourd’hui, c’est le collectif qui doit se mettre en place pour recréer du lien.
A vous tous qui lirez cet article, appelez un collègue, envoyez un mail, demandez aux collaborateurs comment ils vont « vraiment »… Un mot peut changer la donne.
Merci pour vos relais. Merci pour vos partages.
Catherine
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NB : Oui Catherine a osé aller parler d’optimisme sur France Info TV après l’allocution du Président pour évoquer le collectif.
Son dernier livre « oser être soi… même au travail » est disponible sur www.loptimisme.shop pour 5,95 (petit prix travaillé avec la maison d’édition pour rendre le livre accessible, vous trouverez plein d’idées)
N’hésitez pas à suivre son profil ou à l’ajouter en contact pour échanger. Nous croyons aux échanges et à la diversité.
Pour en savoir plus : www.catherinetesta.com
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LE TRAVAIL : et si on passait à côté de son utilité ?
L’HYPERSENSIBILITÉ : oser en parler
ECHEC : On prône le droit à l’erreur mais qui donne l’exemple ?
QUESTION : Et toi tu fais quoi dans la vie ?
« TECH » : Si on fait tous la course, qui prend le temps de réfléchir ?