Le débat fait rage ! Doit-on parler de CHO ? Si quelques-uns osent l’appelation, certains choisissent d’autres dénominations plus en phase avec leur métier. Retour sur quelques témoignages des membres de notre club et de leurs missions.
Office Happiness Manager
Sylvie Telegone Rasolo, Office Happiness Manager à Polytechnique.
« Mon responsable a souhaité me recruter avec cet intitulé de poste afin que j’apporte de la vie et de la joie dans notre bâtiment. Je travaille dans l’incubateur et accélérateur de start-up de Polytechnique. Mes missions principales sont les suivantes ; créer une cohésion et stimuler les interactions entre start-ups, hébergées au Drahi-X Novation Center, favoriser le bien-être des occupants et renforcer la convivialité dans le bâtiment, participer à l’animation de l’équipe, veiller au bon fonctionnement des bureaux et des espaces communs et inspirer le « bonheur » auprès de tous. »
Responsable transformation
Florent Marchal, responsable transformation chez Groupe SEB France.
« Le titre de responsable de la transformation est en lien avec le fait que j’agisse sur l’organisation et la fasse évoluer. Mon poste recouvre une partie des missions de CHO. Mon poste a émergé en 2016 dans notre organisation et a pour objet de mener une transformation culturelle / d’état d’esprit dans la façon de concevoir et vivre le travail.
Dans mes missions j’ai la dimension de « challenger l’existant » dans nos modes de travail, qu’ils soient individuels ou collectifs, dans nos pratiques managériales, dans nos environnements de travails, dans nos processus, dans nos modes de communication etc. Tout cela a pour objectif que tous les collaborateurs aient le sens de leurs actions et de la stratégie suivie par l’entreprise, et s’assurer qu’ils ont les moyens de remplir leurs missions au quotidien et de s’épanouir professionnellement. Je dois faire en sorte que le changement s’opère tout en étant vigilant à l’impact pour les équipes. Mon rôle est aussi de permettre à chaque collaboratrice, chaque collaborateur d’être acteur du changement et de la transformation pour que nous tendions vers davantage de performance et de bien-être. »
Responsable de campus
Estelle Brice Santos, responsable des campus Air France.
« Dans les diverses directions Air France, de nombreux ateliers sont animés par des professionnels liés à la QVT ou par des volontaires (massages, yoga, méditation). Cela nous a semblé plus puissant qu’un CHO qui aurait été central.
J’ai initié une démarche happiness at work au sein de l’entreprise Air France à la suite d’un challenge d’innovation RH, et nous sommes arrivés au fait qu’un CHO ne pouvait pas être mis en place, mais nous avons travaillé avec outils concrets à partager. J’ai en effet créé un RSE (réseau social d’entreprise) sur le thème « happiness at work » dans lequel aujourd’hui nous avons 1000 membres très actifs et plus de 8000 qui suivent ce que nous faisons en interne. Les membres sont appelés « happyculteurs » et sont le socle de la démarche « happiness at Work ». Ils organisent des actions concrètes, soit dans le service où ils travaillent, soit en transversal comme en organisant des « happyritifs » en extérieur chaque mois. Ils partagent, s’entraident et ramifient le mouvement. »
Soft facility manager
Thomas Hivert, soft facility manager chez EY.
« Chez EY, il n’y a pas un seul CHO mais un groupe de personnes qui travaille dans l’optique de CHO. Nous avons en effet constitué un comité QVT (qualité de vie au travail) avec les ressources humaines de la société. Ils prennent en charge le penchant plutôt ressources humaines de CHO en termes d’accompagnement et de management. Pour ma part, je suis sur la partie « fun » et sur la notion de service.
J’ai aujourd’hui en charge des périmètres larges : la restauration collective, privative, la distribution automatique, les accueils, la gestion du room service, la gestion des salles de réunion interne, la conciergerie, et également la politique de tri. Un de mes enjeux consiste à améliorer l’expérience utilisateurs dans les locaux. Je suis aujourd’hui partie prenante de différents projets comme la préparation de plans de communication. Un de mes challenges est d’adapter des enjeux techniques pour les rendre parlants pour l’utilisateur grâce à une communication adaptée. »
Retrouvez l’interview complète de Thomas Hivert.
Responsable engagement
Julie Gauthier, responsable engagement dans une DSI Société générale.
« Le programme d’engagement que nous avons mis en place repose sur quatre piliers : attractivité, motivation, rétention et développement.
Une « branche » de ce programme concerne la convivialité et le partage. J’organise par exemple des « family days » avec au programme des spectacles de magie, des jeux, et même un goûter géant les mercredis après-midi pour les collaborateurs, leurs conjoints et leurs enfants. Nous lançons également des challenges sportifs interentreprises ou des « ludo lunch » ; repas pendant lesquels nous organisons des jeux de société et puis (évidemment !) des concours de babyfoot, de jeux vidéo ou de foot en salle.
Une autre partie concerne la valorisation des compétences de nos collaborateurs. Pour cela, nous organisons par exemple des « Brown Bag Lunch » ; des repas pendant lesquels nous convions un ou plusieurs experts externes à nous apporter des connaissances sur des sujets identifiés en amont et à répondre à nos questions. Nous avons également créé la « Speaker Academy », un parcours de formation animé par des collaborateurs ayant l’habitude de prendre la parole en public pour aider ceux qui souhaitent monter en compétences dans le domaine. »
Retrouvez l’interview complète de Julie Gauthier.
Happy office manager
Julie Legout, directrice de la communication chez Linkvalue.
« Chez Linkvalue, Carine et Joy (n’était-ce pas un prénom prédestiné !) sont nos deux Happy Office Managers dont l’activité va de l’approvisionnement des éléments de confort primaire au bureau (café, fruits bio, organisation de repas partagés …), au suivi de tout ce qui est “petites attentions” (les anniversaires, les arrivées de nouveaux Partners, les naissances …), à la mise en place d’opérations dédiées au bien-être (séance de méditation, programme sportif et entraînement, soirée thématique avec un ergothérapeuthe pour adopter de meilleures postures devant son ordinateur), en passant par l’organisation d’événements plus fun (sorties sportives, week-end canyoning, escape game…). Le tout sur la base d’un budget dédié et avec l’aide de la team Communication. »
Retrouvez l’interview de Romain Vacher et l’interview complète de Julie Legout si vous souhaitez en savoir plus sur l’entreprise libérée Linkvalue.
Office & culture manager
Laure Lopy, Office & Culture Manager chez Marc Dorcel.
« Mon rôle est d’être garante du respect des valeurs et de l’histoire Dorcel (notre CULTURE) et du bien-être des collaborateurs du Groupe (facilitateur en OFFICE). Le but visé est de favoriser l’engagement de la Société vers ses collaborateurs et des collaborateurs vers la Société. Le bonheur étant l’affaire de tous il ne nous semblait que peu pertinent voire étouffant de ne dédier qu’une personne à cette tâche. »
Responsable service au collaborateur
Sandrine Diagana, responsable service au collaborateur chez L’Oréal.
« Le terme « Happiness officer » est quelque peu réducteur pour nous en cela qu’on ne fait pas que de l’happiness. On rend des services professionnels et personnels pour faciliter la vie des collaborateurs et alléger leur quotidien, en prenant en compte la personne dans sa totalité.
La direction des services aux collaborateurs participe à un programme « Share and Care », de portée mondiale qui consiste en la protection du collaborateur et le partage de la richesse obtenue par le groupe au service du salarié. Un des piliers de ce programme est la partie « Enjoy », qui tend à développer un équilibre vie professionnelle et vie privée. Dans ce cadre, on rend des services à nos collaborateurs en les prenant, d’une certaine manière, pour des clients. »
Feel good manager
Thomas Edelist, feel good manager chez Orange Vallée.
« Feel good manager consiste à créer et animer un environnement de travail où chacun se sent bien, de créer et d’animer un esprit collectif et enfin d’assurer un rôle de vigilance et de bienveillance.
Je m’occupe du confort de l’espace de travail en Open Space, organisation physique du lieu, jeux, accueil et accompagnement des nouveaux arrivants. Au sein du campus Orange Gardens, je m’occupe également d’organiser des temps de pause méditation (deux groupes de 30 personnes y participent pendant 1H30 un jeudi sur deux). Ce campus est un peu à l’image de ceux de Facebook ou Google. Il est organisé pour faciliter les rencontres, les échanges dans un cadre exceptionnel et offrir des moments de détentes : restaurants, tables de ping-pong, flippers, babyfoots… J’apporte du bien-être, mais aussi une oreille attentive. Petit à petit les gens viennent me voir, je suis là s’ils ont besoin de parler. Je m’occupe de faire le lien avec la RH si besoin. »
Retrouvez l’interview complète de Thomas Edelist.
Maîtresse de maison
Sophie Magnillat, maîtresse de maison aux laboratoires Boiron.
« Au début j’étais surprise. J’ai pensé qu’il s’agissait de faire l’accueil et de tenir la porte aux visiteurs. En réalité, Christian Boiron a découvert ce poste au Club Med et il a décidé de l’adapter dans l’entreprise. La mission : que les salariés se sentent bien dans l’entreprise. Je suis donc une sorte de facilitatrice. Le principe phare est l’attention portée sur l’humain. On laisse la créativité des salariés parler et on nous laisse aller dans la direction qui nous semble juste. »
Retrouvrez l‘interview complète de Sophie Magnillat.
Vous l’aurez compris, peu importe la dénomination, l’important est dans l’engagement. Chaque entreprise choisit en fonction de sa culture la meilleure dénomination possible. Aller au-delà du débat sémantique semble aujourd’hui primordial. L’action n’attend pas la dénomination. Nous n’avons ici bien sûr pas dressé une liste exhaustive des dénominations. Culture manager, responsable de l’amélioration expérience employé, responsable de la transformation culturelle, CHO, DRH… A chacun de choisir en fonction de la culture son entreprise.