« A l’école, on prend un enfant innocent et on le prépare à être un adulte adapté au système. Alors qu’on devrait s’attacher à la spécificité de chacun et non chercher à standardiser les êtres (…) »
Dans cet extrait tiré du livre « La convergence des consciences », Pierre Rabhi condamne le formatage des enfants que l’on « programme » pour devenir de parfaits citoyens.
Ils doivent rentrer dans les cases du système. Un système éducatif dans un premier temps, puis un système de production ensuite. En effet pour la plupart d’entre nous, la réussite est conditionnée à faire de grandes études, trouver un emploi stable et ne pas faire trop de vague. Sur le marché du travail, rares sont ceux qui bousculent l’organisation en place.
Alors comment identifier ces « leaders du changement » ? Sur quel levier s’appuyer et comment passer de l’individuel au collectif pour avoir plus d’impact ?
Identifier les « leaders du changement »
La transformation est aujourd’hui dans toutes les bouches. Qu’elle soit digitale, organisationnelle, managériale, … elle se doit d’être avant tout porteuse de sens. Car donner des perspectives, la garantie d’un meilleur futur, d’une entreprise plus belle, plus humaine et plus valeureuse engage davantage les personnes.
Pour faire bouger les lignes, il faut changer de méthode. Ne pas attendre le changement mais le provoquer. Il est par exemple possible d’aller à la rencontre de personnes dans l’entreprise et leur parler d’un sujet qui vous tient à cœur (et où vous souhaitez que les choses changent). Il faut bien connaître ces personnes ou apprendre à les connaître. A partir de là, il est possible de juger de leur intérêt, leur capacité à incarner et à s’engager pour faire avancer les choses.
Paule Boffa-Comby, auteure, conférencière, experte en leadership et en intelligence collective, parle de « transformation virale ». De sa propre expérience en tant que collaboratrice d’un grand groupe, elle a mobilisé des personnes qui partageaient les mêmes valeurs et convictions qu’elle, puis ils ont constitué ensemble des groupes de travail sur la base du volontariat. Ces personnes étaient convaincues et ont réussi à mettre en place des actions en rupture avec l’organisation en place, sur tous les leviers RH et culturels. Les autres collaborateurs ont suivi, le mouvement était lancé.
Ces « leaders du changement » font généralement partie de 2 groupes distincts : les extravertis, fonceurs, qui rêvent de s’engager sur des sujets stratégiques (mode de gouvernance, nouveau management, …). Et les introvertis, pépites inestimables qui s’ignorent. Ceux-là doivent être débusqués, et ils le seront parfois par les personnes de la 1ère catégorie.
De l’individuel au collectif
La plupart des bouleversements de société ont démarré par la base, c’est-à-dire par le collectif dans sa plus grande diversité. Or cela entre en contradiction avec ce qui est attendu en entreprise : le changement doit être dicté par la Direction. Pourtant dans un changement organisationnel, ceux qui ont le moins à perdre sont bel et bien les collaborateurs les moins hauts placés.
Cela a 2 conséquences :
- l’entreprise a tout intérêt à prendre soin de ces managers intermédiaires et leurs équipes ;
- l’entreprise doit prendre en compte que dans un processus de changement important, il n’y a pas que les façons de travailler qui sont remises en cause mais la place du salarié également. Les personnes en charge de ces changements ont souvent une vision bien plus globale qu’auparavant et peuvent avoir du mal à retourner à leurs précédentes tâches, surtout si l’entreprise est structurée en silos.
Le principe des 10%
Le principe des 10% ou point de bascule signifie que lorsque 10% d’une population agit de la même façon vers un intérêt commun, alors ce comportement devient la norme pour les 90% restant. Il suffirait donc de 10% de « changemakers » pour faire basculer toute une entreprise.
Imaginons alors que 10% des grandes entreprises et PME considèrent que la performance économique n’est plus la priorité, mais qu’il faut une action globale économique, sociale et environnementale. Cela pourrait-il alors créer les conditions pour rendre notre société plus résiliente face aux défis qui l’attendent ?
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Êtes vous prêts pour la transformation numérique de votre travail ?