Un article des éditos de la rédac’ publié en 2018 par Catherine Testa qui interroge la quête de sens de la génération Z.
Chers lecteurs,
Voilà que le hashtag #cequimemotive envahit progressivement LinkedIn. Force est de constater que les aspirations des uns et des autres sont diverses. Je regarde d’un œil curieux les réponses. Et je dois avouer que cela fait quelques mois que je m’interroge. Notamment sur cette vérité tellement assénée et largement relayée : “la génération Z veut du sens !”. Vraiment ? Est-ce si binaire ? Chaque « djeun’s » rêve-t-il de sens ? Et d’ailleurs, qu’en est-il des générations X et Y ? Etaient-elle insensées dans tous les sens du terme ?
La génération Z : “une génération capricieuse”
Vous l’avez sûrement aussi entendu… “Aujourd’hui, #cequimotive la génération Z, c’est le sens !“.
L’idée s’est propagée et depuis quelques mois pléthore de communiqués à ce sujet arrivent chaque semaine dans la boite mail de l’Optimisme.pro. Etudes (plus ou moins sérieuses) commanditées par différentes marques, rapports (plus ou moins sérieux) cautionnés par la « recherche », on tient le sujet du moment !
Passé le « wah, cool, enfin ! », je me suis interrogée : était-ce vraiment si binaire ? Depuis quelques mois je compile ainsi les études et questionne (vous commencez à me connaitre… Je souffre d’un fâcheux syndrome de « j’aime bien savoir pourquoi on dit ça »).
Poser simplement la question
A commencer par le commencement : j’ai questionné les “millenials” de l’équipe. Leur réponse est sans appel « Il faudrait arrêter de nous mettre dans un moule ! Non, tout ce que Simon Sinek dit ne me caractérise pas. D’ailleurs, on est en train de faire une caricature de ma génération ! Je te garantis que plein de copains s’en foutent du sens ». Aie.
Vous allez me dire que nos stagiaires ne sont pas représentatifs de l’ensemble d’une génération (d’autant qu’on les aime plutôt “hors moule”) ! C’est vrai.
J’ai alors questionné des amis RH. Même constat. Ce n’est pas aussi binaire. La question « du sens », si elle existe pour certains profils, n’est nullement universelle. Pensons à re-contextualiser la question ?
Alain Roumilhac, PDG de Manpower sur cette question m’opposait un franc « ça, ce sont les stars qui peuvent retrouver un boulot ailleurs ». Tiens, pas faux, n’oublie-t-on pas ceux qui cherchent juste un boulot ?
La génération Z : un discernement hors norme ?
Alors bien sûr, la génération Z a grandi avec un smartphone. Elle dispose ainsi d’un accès à l’information hors du commun et peut s’interroger sur le sens du monde.
Ceci dit quelque chose ne vous surprend pas ? Suivez-vous les tendances ? Nos jeunes sont biberonnés aux émissions de télé-réalité et leurs influences s’appellent « Kim Karsashian », “Cyril Hanouna” et “Influenceuse lifestyle & beauté”. (Pas tous, on est d’accord !)
Ne paraît-il pas surprenant qu’au milieu de cette infobésité “pas vraiment engagée”, toute cette génération Z cherche à s’engager et soit en quête de sens ? Je suis optimiste, mais tout de même… quelle capacité de discernement ils ont si tel est le cas !
Génération X, Y, Z, et si ce n’était pas la question ?
Après quelques mois d’exploration, je vais être honnête avec vous. Si je synthétise toutes les études que nous recevons et le retour de nos lecteurs, je peux vous trouver autant de chiffres qui diront que la génération Z est drivée par le salaire que de chiffres qui insisteront sur la quête de sens.
Une chose est certaine : X, Y ou Z, l’accès aux outils digitaux impacte profondément la relation au travail. Les générations X et Y s’en emparent peu à peu et s’expriment. Et ils sont nombreux à avoir préféré un job avec du sens, on ne l’a simplement pas entendu : pendant les 20 premières années de leur carrière, le “mégaphone Internet” n’existait pas. Impossible d’exprimer aussi fort leur envie.
La notion de quête de sens n’est-elle pas plus large que la génération Z et sont-ils vraiment aussi différents de leurs géniteurs ?
D’autres enjeux ?
Une chose est certaine. Plus les années avancent plus “gagner un point de motivation” est difficile. Si au début 100 € suffisent, la courbe est ensuite exponentielle : 1000 €, 10 000 €, etc. C’est là que pléthore de critères entrent de toutes façons en jeu. Fini le temps où on restait par loyauté dans une entreprise, il faut proposer autre chose et cet autre chose est profondément dépendant de la singularité de chacun.
Loin de la binarité trop souvent évoquée, il me semble que c’est un doux mélange de critères qui pèsent aujourd’hui dans la balance, tant des Z que des X, Y, alpha….
Pour ma part, #cequimemotive aujourd’hui, c’est la collaboration et les rencontres. Convaincue que nous entrons dans une ère où l’intelligence collective a plus de valeur que notre regard individuellement biaisé, je vous adresse la question : quel est votre avis à ce sujet ? Partagez en commentaire de l’article vos conclusions sur le réseaux sociaux !
Qu’on soit, X, Y, Z ou alpha, c’est ensemble que nous répondrons aux enjeux de nos entreprises de demain.
Pour toute demande de conférences, rencontres, chroniques, contactez rose@loptimisme.com