Matthieu Petit, aujourd’hui à la tête du cabinet EOSE situé dans le sud de la France, animera une formation QVT le 28 mai à Paris. En parallèle de son métier, il est enseignant, tuteur et formateur.
Matthieu, ton parcours est dense: quelques mots pour te présenter ?
J’ai choisi d’être diplômé dans plusieurs disciplines. D’abord en ostéopathie puis en ergonomie. C’est au contact des patients que j’ai compris l’impact du travail sur leurs symptômes. J’ai ainsi décidé de passer un diplôme en gestion des risques professionnels. J’ai travaillé 7 ans en médecine du travail et en expertise CHSCT avant de créer un cabinet de conseils dans le domaine de la qualité de vie au travail.
Pourquoi ce choix ?
En tant qu’ancien praticien de la santé, j’ai cette conviction qu’il faut passer par la prévention pour améliorer la qualité de vie au travail sur le long terme. Améliorer la sécurité des salariés est le premier pas avant d’entamer une stratégie d’amélioration des conditions de travail et de la vie au travail. Seulement après ces étapes, il devient possible de parler de bien-être au travail.
La QVT, est-ce un phénomène de mode ?
Ma vie professionnelle a débuté à 16 ans avec des petits boulots. La première fois que j’ai énoncé des concepts de qualité de vie au travail, j’avais 18 ans. Je travaillais alors à l’usine, à la chaine. A l’époque, j’avais déjà mesuré combien le management et l’environnement de travail étaient importants. Si la pénibilité d’une tâche demeurait, elle était appréhendée de façon différente en fonction des actions déployées par l’entreprise. Dès lors, je me suis toujours posé des questions concernant le monde du travail.
Un millennial avant l’heure ?
Je ne pense pas qu’il y ait une si grande différence entre les millennials et les générations précédentes. Les générations précédentes ne voulaient pas être aliénées par le travail. Elles se sont toutes rebellées à leur manière. Aujourd’hui il n’y a plus l’attachement à une entreprise comme avant et surtout les outils de communication rendent plus bruyantes les attentes et les demandes.
Est-ce pour cette raison que l’entreprise doit s’adapter ?
Est-ce la société qui façonne les entreprises ou les entreprises qui façonnent la société ? Telle est la question. Je suis arrivé à la conclusion (très personnelle) que la société donne le ton aux entreprises. La société est en pleine mutation. Elle ne veut plus souffrir au travail. Les entreprises sont ainsi contraintes de changer pour survivre.
Vaste chantier !
Pendant 40 ans on a considéré l’humain comme une variable ajustable. Les entreprises doivent se transformer, transformer leur organisation, leur vision du salarié et du travail. Il est parfois nécessaire de revenir aux fondamentaux qui se sont perdus dans des logiques financières. Mais c’est possible. Aujourd’hui, je me rends compte au quotidien qu’on peut faire évoluer le monde du travail. Il existe des entreprises en bonne santé avec des salariés épanouis.
Pourquoi avoir choisi ce levier de la prévention des risques pour inciter à la QVT ?
La prévention des risques est un domaine par lequel l’ensemble des entreprises qui grandissent passent. Il y a des obligations à respecter. Soit on s’arrête au minimum obligatoire, soit on capitalise pour la suite. La sécurité est un fantastique levier trop souvent oublié de ceux qui veulent amorcer une politique d’amélioration de la qualité de vie de leurs salariés. Bien loin de la poudre aux yeux et des paillettes du bonheur au travail, on est dans le dur et dans le factuel. C’est cette approche terre à terre et concrète qui permet souvent de crédibiliser la mise en place d’une démarche plus globale, notamment dans des milieux où le travail reste pénible.
Pour vous inscrire à la formation : “Agir sur le management pour améliorer la QVT” qui aura lieu à Paris le 28 mai prochain n’hésitez pas nous contacter : formation@loptimisme.com