Vous le savez, nous abordons de plus en plus le sujet de la santé mentale au sein de l’Optimisme. Dans cette interview, Stéphanie Tarin, Responsable de la Mission Handicap de BNP Paribas Cardif nous en dit plus sur les actions menées au sein de son entreprise pour accompagner, soutenir et sensibiliser les collaborateurs et les managers sur le sujet.
Est-ce que vous pourriez nous recontextualiser en quelques mots BNP Paribas Cardif ?
BNP Paribas Cardif est une filiale de BNP Paribas dédiée à l’assurance de personnes. Nous intervenons dans les moments « clés » de la vie de nos assurés, pour leur permettre de réaliser leurs projets tout en étant protégés, comme avec l’assurance emprunteur pour laquelle nous sommes leader mondial. Nous sommes près de 8000 collaborateurs à travers 33 pays. BNP Paribas Cardif s’est donné pour mission de rendre l’assurance plus accessible : cela s’incarne notamment dans notre engagement pour réduire les difficultés dues au handicap. En France, nous soutenons par exemple le Handitech Trophy qui met l’innovation au service de l’inclusivité, ou le projet intrapreneurial « Tangata.net » qui référence des services et loisirs adaptés pour faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap et leurs aidants.
Quel est votre rôle ?
Je suis Responsable de la Mission Handicap de BNP Paribas Cardif en France depuis sa création, en janvier 2017. J’appartiens à la Direction des Ressources Humaines, et mon rôle est notamment d’accompagner les collaborateurs en situation de handicap et de coordonner l’ensemble de nos actions en faveur de l’inclusion du handicap au sein de l’entreprise, y compris de sensibilisation, sur le sujet.
Beaucoup d’experts l’évoquent, le sujet de la santé mentale va devenir en 2021 central pour les entreprises. Depuis quand abordez-vous la thématique en interne ?
La pandémie a démontré combien le sujet est crucial, et BNP Paribas Cardif le prend au sérieux depuis longtemps. Nous avons commencé à aborder la thématique de la santé mentale dès la création de la Mission Handicap, en proposant des formations et des actions de sensibilisation aux managers et collaborateurs. En 2020, dès le confinement, nous avons mis en place tout un cycle de conférences à distance dont plusieurs abordaient les sujets de santé mentale et plus largement de bien-être, avec notamment les ateliers Nouveau Souffle.
Quelles sont pour vous les grands défis inhérents au sujet ?
En matière de handicap, la priorité est toujours de répondre aux besoins des collaborateurs concernés. Cela commence par un environnement bienveillant. Notre santé mentale à tous découle directement de notre bien-être au travail : je suis convaincue que si chacun peut être lui-même au bureau, en exprimant s’il le souhaite la force de sa différence, en recevant l’accompagnement dont il a besoin, il sera plus heureux… et plus performant ! En tant que professionnels des ressources humaines, nous devons aider nos collaborateurs à se débarrasser de la charge mentale que leur handicap peut faire peser sur eux. Le défi est parfois très grand, notamment pour les handicaps invisibles, dont psychiques qui sont l’objet de préjugés et inquiètent certains. La sensibilisation est donc primordiale.
Quelles actions menez-vous au sein de votre entreprise ? Quels sont les écueils à éviter ? Est-ce pour sensibiliser les collaborateurs ou pour d’autres raisons ?
Il y a deux volets. D’abord, l’accompagnement des collaborateurs concernés. L’important, c’est de créer un climat de confiance et de bienveillance. Je pense qu’on y est parvenu : les collaborateurs qui viennent me voir me parlent, en toute confidentialité, de leur maladie et de leur histoire. Avec la médecine du travail, nous les accompagnons au cas par cas, quand ils le souhaitent, sans forcer.
J’aimerais parler du partenariat noué en 2019 avec le Clubhouse, un lieu d’accueil et de réinsertion pour les personnes atteintes de handicap psychique. Ils ont accueilli plusieurs managers pour une journée d’immersion, et mon équipe a déjà reçu un membre pour un stage de réinsertion. Si un collaborateur de BNP Paribas Cardif en a un jour besoin, il ou elle pourra être accueilli et accompagné par le Clubhouse.
Le deuxième volet est celui des actions de sensibilisation, pour tous nos collaborateurs. Cela nous permet d’informer, pour aider avec pédagogie à prendre conscience de nos biais et préjugés et à les dépasser.
Quel est l’accueil de ces initiatives auprès des collaborateurs ?
L’intérêt est réel ! L’une de nos dernières conférences sur le sujet a été visionnée plus de mille fois. Globalement on constate que le système adopté depuis la pandémie (conférence proposée à distance en direct puis en replay) rencontre vraiment son public. Peut-être parce que cette période est propice à un recentrage sur l’essentiel, dont la santé mentale et le bien-être font partie.
Vous organisez des évènements lors des Journées de la Schizophrénie en interne, pouvez-vous nous en dire plus ?
Par le passé, nous avions notamment organisé un événement de sensibilisation à la schizophrénie avec le « Schizolab », du Laboratoire Janssen, qui permet de découvrir en réalité virtuelle la situation d’une personne atteinte de schizophrénie. A l’occasion des Journées de la Schizophrénie 2021, nous proposons deux événements en interne : une table ronde avec l’auteur Stéphane Cognon (Je reviens d’un long voyage – Candide au pays des schizophrènes) et un formateur aux Premiers Secours en Santé Mentale de l’INFIPP ; et je suis heureuse de faire entrer le spectacle vivant dans l’entreprise avec la pièce Accueillir le handicap psychique dans une équipe, qui sera jouera jouée en direct et en distanciel par les acteurs de CoThéâtre !
Cela devrait vous intéresser :
Retour d’expérience: former ses collaborateurs aux premiers secours en santé mentale