Ceux qui s’intéressent à la QVT ou à la QVCT s’interrogent forcément sur la notion de droit à l’erreur. Pour autant, il n’est pas facile de l’incarner et de créer une culture d’entreprise qui autorise ce fameux droit à l’erreur.
Droit à l'erreur
Selon un sondage Ipsos réalisé en 2013, 83% des français considèrent qu’on dévalorise trop souvent les personnes qui subissent un échec dans leur vie professionnelle.
Pourtant, accorder le droit à l’erreur aux salariés, c’est leur offrir un environnement où l’échec est considéré comme une étape naturelle du processus d’apprentissage et d’innovation.
Selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), le sentiment de pouvoir expérimenter et échouer sans conséquences disproportionnées favorise un climat de confiance et stimule la créativité.
Des différences d’un pays à l’autre
On dit souvent qu’aux Etats-Unis, l’erreur est valorisée. Il s’agit évidemment d’un raccourci mais c’est globalement vrai, du moins, bien plus qu’en France.
Dans l’hexagone, nous avons du mal à assumer nos échecs et à les considérer comme des expériences constructives.
Nous devrions, par exemple, ne pas rougir auprès des recruteurs d’un projet entrepreneurial qui a capoté. Avoir osé nous lancer montre notre capacité d’action et nous avons acquis sur la route au moins autant de compétences que ceux restés dans le schéma traditionnel de l’entreprise. Pour autant, nombreux sont les entrepreneurs qui pensent que les recruteurs jugeront leur échec.
En France, nous avons parfois la critique facile.
Droit à l'erreur : les avantages pour l'entreprise
Permettre le droit à l’erreur offre de nombreux bénéfices.
Favorise l’innovation
Les salariés qui se sentent libres d’essayer de nouvelles approches sans crainte de sanctions sont généralement plus engagés et osent innover !
Rappelons qu’il est utopiste que de chercher à innover sans permettre aux salariés d’échouer.
DIMINUe le STRESS des collaborateurs
La pression constante pour atteindre la perfection peut conduire à un niveau de stress élevé.
En offrant un cadre où l’erreur est acceptée, les entreprises contribuent à réduire ce stress et à améliorer le bien-être général de leurs employés.
Permettre le droit à l’erreur est un des leviers QVT régulièrement proposés dans les rapports pour préserver les collectifs de travail, comme par exemple le rapport du ministère de la santé pour la qualité de vie au travail des professionnels de santé et du médico-social paru en 2021.
Renforce le sentiment de sécurité
Avoir le droit de se tromper crée un sentiment de sécurité et renforce le sentiment d’appartenance.
Les collaborateurs ne sont pas paralysés par la peur d’échouer, le regard des autres ou pire, la peur d’être licenciés.
Mettre en place le droit à l'erreur
Pour instaurer une culture du droit à l’erreur, les entreprises peuvent adopter plusieurs stratégies :
- Des formations
Il faut souvent commencer par former les managers à réagir aux erreurs et à les utiliser comme des occasions d’apprentissage.
En France, nous sommes, dès l’enfance, évalués et notés. On souligne nos erreurs et il n’est pas facile de changer de référentiel. Il s’agit pourtant d’un élément fondamental du leadership.
- Communication ouverte
Il n’est pas évident pour les équipes de partager leurs échecs. Tout comme les managers, les collaborateurs n’ont pas appris à valoriser leurs erreurs. Cela demande un climat de confiance et un espace de discussion sain entre manager et managé.
Il est donc nécessaire de mettre en place des formations sur la communication, qu’il s’agisse de formation à l’écoute active ou à la communication non violente afin d’encourager les salariés à partager leurs erreurs et les leçons qu’ils en ont tirées.
- Systèmes de Feedback
Mettre en place un système de feedbacks réguliers quand tout va bien permet d’oser dire quand les choses ne vont pas.
La posture du manager
Au-delà des formations mises en place par l’entreprise, la posture du manager est primordiale. Le manager doit être capable de :
- Reconnaître ses propres erreurs
Pour encourager l’ouverture de la parole des équipes, il faut donner l’exemple.
- Ôter sa casquette d’expert universel
Être manager ne veut pas dire avoir la science infuse. Si le manager dispose d’une expertise dans certains domaines et si certaines méthodes lui semblent adaptées, il est indispensable de donner à chaque collaborateur une autonomie suffisante dans la façon d’accomplir une tâche. Donner le droit à l’erreur veut dire faire confiance et permettre l‘autonomie des équipes.
Bien sûr, le manager porte la responsabilité des erreurs vis à vis de l’extérieur, des clients ou de la hiérarchie.
- Renforcer l’esprit collectif
De nombreux managers rappellent à leurs équipes qu’ils sont des soutiens et non pas seulement des juges. Il est dès lors important de renforcer le collectif pour que chaque membre de l’équipe apprenne à mieux se connaître et à moins se juger.
Pour conclure
Mettre en place le droit à l'erreur : facile à dire, mais plus difficile à faire.
Certaines entreprises ont tenté des initiatives comme chez un géant du dessin animé où des réunions appelées « Braintrust » sont conçues pour permettre aux créatifs de partager leurs idées, même celles qui ne sont pas encore bien développées, sans craindre le jugement.
D’autres entreprises proposent des « Failure Awards » pour encourager l’innovation sans la peur de l’échec.
En France, certains managers proposent des tours de table : 3 succès, 1 échec pour habituer les équipes au partage.
Quoi qu’il en soit, encore une fois, la formation est au coeur des démarches QVT. Et encore une fois, notre équipe ne peut que vous recommander de vous faire accompagner par des préventeurs pour sensibliser au sujet.
Si vous souhaitez des recommandations de préventeurs à contacter, vous pouvez nous envoyer un mail : formation@loptimisme.com
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