Stéphane Malherbe est à la tête d’Offiscenie depuis plus de 20 ans. Travaillant avec plus de 3000 clients TPE et PME dans tous les domaines (BTP, comptabilité, cabinet d’avocats…) il a été un des premiers à nous alerter sur cette question de la « non-assistance à personne en danger ». Témoignage.
Stéphane, tu accompagnes les entreprises depuis des années sur le sujet de l’environnement de travail, peux-tu rapidement présenter Offiscenie ?
Offiscenie est en quelque sorte l’assistant personnel des assistantes, des offices managers et des RH. Depuis plus de 20 ans, nous travaillons à leurs côtés ! J’ai pour habitude de dire que « nous enlevons le caillou dans la chaussure ». Au quotidien, on nous contacte pour trouver des prestataires, obtenir des devis, gérer des urgences, aménager des espaces de travail… et plus globalement pour tous les nouveaux sujets qui passent entre les mains de ces fonctions supports.
Tu as été le premier à nous évoquer la « non-assistance à personne en danger » en télétravail, c’est un mot fort, peux-tu nous expliquer ?
Il faut oser le dire ! Très peu d’entreprises donnent directement un budget à leurs collaborateurs pour leur permettre de s’équiper chez eux. Pourtant ce qu’on prend en compte à l’intérieur des bureaux devrait aussi être pris en compte à l’extérieur.
Si on se soucie vraiment du bien-être des collaborateurs, il incombe à l’entreprise de prendre en charge ce dont le salarié a besoin chez lui ?
Si on se soucie vraiment du bien-être des collaborateurs, il incombe à l’entreprise de prendre en charge ce dont le salarié a besoin chez lui ?
Mais les besoins des salariés différent les uns des autres : comment faire ?
En leur posant précisément la question « QUI ES-TU ? ». L’entreprise ne peut plus faire l’économie de cette question.
Parce qu’en fonction de qui on est on a des besoins différents. Pour certains, il va falloir réfléchir à la notion de luminosité, pour d’autre à l’aération, au bruit… et à toutes les questions liées à l’ergonomie de l’espace de travail.
Dans l’entreprise tout ceci est pris en compte à grande échelle mais qu’en est-il du salarié chez lui ?
Parce qu’en fonction de qui on est on a des besoins différents. Pour certains, il va falloir réfléchir à la notion de luminosité, pour d’autre à l’aération, au bruit… et à toutes les questions liées à l’ergonomie de l’espace de travail.
Dans l’entreprise tout ceci est pris en compte à grande échelle mais qu’en est-il du salarié chez lui ?
Selon toi que faudrait-il faire ?
Je vais être cru : avant, l’employeur ne savait pas et donc ne se souciait pas du fait que tu vives dans 20 m² et plus globalement de ta vie tant que tu étais productif sur site. Au mieux, ton manager ou tes collègues t’accompagnaient dans ces difficultés. Mais aujourd’hui, comment ose-t-on détourner le regard quand son salarié peut être mis en danger du fait de ne plus avoir du bureau ? A ce stade, c’est pour moi de la non-assistance à personne en danger. D’où le sujet vital du lien, de l’écoute et de cette question « qui es-tu ? »
Mais il y a d’énormes sujets sur les enjeux liés au RPS ( risques psychosociaux) et aux TMSLT ( troubles musculo-squelettiques liés au travail ).
Si mon salarié n’a qu’une table basse chez lui pour travailler, même s’il préfère le télétravail, quelle est ma responsabilité en tant qu’employeur ? Dois-je le laisser se casser le dos ? Ou lui imposer de revenir sur site ?
Mais il y a d’énormes sujets sur les enjeux liés au RPS ( risques psychosociaux) et aux TMSLT ( troubles musculo-squelettiques liés au travail ).
Si mon salarié n’a qu’une table basse chez lui pour travailler, même s’il préfère le télétravail, quelle est ma responsabilité en tant qu’employeur ? Dois-je le laisser se casser le dos ? Ou lui imposer de revenir sur site ?
Si tu avais un message à faire passer, cela serait donc celui du « qui es-tu » ?
Oui. Sans faire de l’ingérence dans la vie des salariés, nous vivons un moment unique : celui où on peut se permettre de poser la question « qui es-tu ? ». A travers la réponse, je vais pouvoir mieux te connaitre et mieux connaître tes conditions de vie. L’écoute est ensuite fondamentale : un salarié peut avoir à priori l’impression qu’il est plus agréable de s’éviter les transports et les autres, mais à long terme ? Quel impact de la destruction de lien social ? Quel impact pour son moral ? Pour son dos ?
Jusqu’où doit-on aller ?
Jusqu’où doit-on aller ?
Tel est le sujet que nous aborderons ensemble le 11 mars prochain lors d’une de nos Pauses café.
Pour plus d’info c’est par ici.