Qui n’a jamais eu « la boule au ventre » ou « le souffle coupé » face à un événement difficile à appréhender ? Pour beaucoup d’entre nous, le stress est même un compagnon du quotidien. Certains jours, il faut « serrer les dents » (ou même « les fesses ») pour tenir bon! Parfois, il faut « rentrer la tête dans les épaules », seule solution ou éviter de « se prendre la tête » face à une situation.
En écoutant les patients, dans ma pratique quotidienne de kiné, je me suis aperçue que les expressions courantes employées, pour décrire les ressentis stressants, étaient des expressions en lien avec le corps. Je retrouvais bien les tensions imagées par ces expression courantes et elles étaient autant d’indices pour orienter et diriger mon axe de traitement.
J’ai pu ainsi identifier 5 muscles clés qui réagissent particulièrement au stress. Je les appelle « les muscles du stress ».
- Le diaphragme, le muscle clé de la respiration
- Les trapèzes, les muscles des épaules tapissant le cou et le haut du dos
- Les piriformes, les muscles profonds des fessiers et du bassin
- Les masséters, les muscles de la mâchoire permettant la mastication
- Les sous-occipitaux, les muscles situés à la base arrière de la tête à la jonction du cou et du crâne.
Mais le stress, c’est quoi exactement ?
Le stress est une réponse adaptative globale de l’organisme face à un changement de situation vécu et perçu comme positif ou négatif.
Les situations que l’on considère comme stressantes ont des points communs:
- le sentiment de perte de contrôle
- le côté imprévisible de la situation
- le caractère nouveau de cette situation
- le sentiment que l’ego est menacé par la nouvelle situation
Le corps va alors réagir pour mettre en place une stratégie d’adaptation physique et psychologique à la nouvelle situation.
Pour les animaux, le stress est un mécanisme de défense et de survie permettant de faire face au danger d’un prédateur. Mais, si l’on observe et si l’on écoute les humains, on remarque que leur quotidien est ressenti et vécu comme stressant alors que l’on est souvent, bien loin du danger immédiat, imminent ou nécessitant une fuite ou une lutte sauvage ou mortelle !
Alors pourquoi cette réaction de stress et d’anxiété ?
Des chercheurs en neurosciences, ont mis en avant, le fait que le stress est un signal d’alarme interne lancé, lorsque nous persévérons dans un comportement inadapté ou incohérent. Cette perte ou ce manque de sens dans notre action quotidienne engendre le déclenchement du mécanisme de stress avec une sécrétion d’hormones, une hyper activité musculaire, des tensions, voir des spasmes pouvant aller jusqu’aux douleurs ponctuelles ou chroniques.
Attention au cercle vicieux !
Peu à peu les contraintes psychologiques et physiques peuvent s’installer, perturber nos mouvements, créer des douleurs ponctuelles voir chroniques, perturber un équilibre général, focaliser le mental sur ces blocages, installer de l’anxiété et une baisse de moral qui finiront par entretenir et nourrir le stress initial.
Quels sont nos outils anti-stress ?
- Prendre du recul pour échanger et analyser la situation et y apporter une réponse appropriée.
- Mettre en place des dynamiques créatives et d’émulations collectives pour donner du sens à nos actions.
- Soulager les conséquences corporelles ressenties:
1/ Calmer le mental par des techniques de respiration, méditation, sophrologie
2/ Apaiser le corps par le mouvement en faisant du sport, des mobilisations, des massages, des étirements
3/ Utiliser le « bouclier absolu anti-stress » qui est le rire, l’auto-dérision et l’optimisme pour dédramatiser et relativiser toutes les situations