Le sujet du burn-out fait débat ! Entre déni du sujet pour certains, et faux problème pour d’autres, nos lecteurs nous rapportent des propos hauts en couleur. Nous avons interrogé sur Instagram ceux qui ont fait face à un burn-out et voici un best-of de ce qu’il ne faut SURTOUT pas dire à quelqu’un arrêté pour épuisement professionnel. Rappelons-le, vous êtes collègue, pas professionnel de santé apte à juger ou non de la véracité de l’arrêt.
1/ Dire qu’on ne peut pas compter sur la personne et la culpabiliser
« On ne peut pas compter sur toi ! »
« Vous nous avez foutu dans la merde »
« On m’a demandé si VRAIMENT je ne pouvais pas travailler ».
« C’est décevant de se mettre en arrêt pour si peu… »
L’employeur qui fait cette remarque à son collègue qui a du s’arrêter, c’est carton rouge. Les burn-outés sont généralement les salariés les plus engagés qui sont justement allé au-delà de leurs capacités. Dans une grande majorité des cas, ils culpabilisent de s’arrêter. Autre point : « on ne s’arrête pas », un professionnel de santé nous arrête !
2/ Feindre de ne pas comprendre
« C’est fou ça, t’as pas l’air »
« Je t’ai croisé faire tes courses, tu n’a pas l’air bien malade »
« Mais pourquoi ? Je ne comprends pas, les autres y arrivent ! »
Cette phrase, pas forcément mal intentionnée établit un effet de comparaison entre la résistance du salarié en arrêt et celle des autres. Or il s’agit d’une perception, on n’a jamais conscience de la quantité de travail produite par les uns ou les autres et aucune comparaison n’est juste.
Autre phrase invalidant la souffrance du burn-out « tu t’es mis en arrêt pour protester ? »
3/ Sous-entendre qu’il s’agit de vacances
« Alors ? C’était bien tes vacances ? »
De retour au travail, plusieurs burnoutés se sont vus accueillis avec cette « boutade »… pas du tout drôle.
« Nous aussi on aimerait bien rentrer chez nous ! »
« Elle reste sur son divan »
4/ Dire à la personne que c’est de sa faute
« C’est parce que tu prends les choses trop à cœur ! »
« Mais pourquoi tu te mets une pression pareille ? de ma boss… Et les 150 mails par jour, on en parle ? »
« Tu devrais aller voir un psy, c’est pas normal de se mettre dans des états pareils pour le taff ».
Notre équipe recommande chaudement à toute personne en souffrance d’aller voir un professionnel de santé. Si orienter vers un psychologue est bien évidemment opportun, le faire avec ces mots est culpabilisant.
Nous gérons chacun les émotions de façon différente. Combien d’entreprises rêvent d’avoir des salariés engagés ? Beaucoup. Mais quand c’est trop, c’est de la faute du salarié !
5/ Sous-entendre que la personne a des problèmes dans vie perso
« T’es sûre que t’as pas des problèmes perso ? Ca va bien avec ton mari ? »
« Bah forcément, avec 3 enfants à la maison, elle ne pouvais pas tenir la charge… Vive l’évolution des mentalités ! »
Plusieurs salariés nous ont rapportés que dans un total déni, leur entreprise restait convaincue que l’arrêt pour burn-out de leurs collaborateurs n’avait rien à voir avec le travail… Un burn-out va généralement impacter la vie personnelle, mais ce n’est pas la cause.
6/ Donner des nouvelles intéressées
« Ici on est débordé, tu reviens bientôt ? » culpabilisant pour le burn-outé. Mais aussi les messages plus sournois.
Un lecteur nous a rapporté recevoir « Comment ça va ? » avant chaque fin de son arrêt maladie. 2 ou 3 jours avant, les collègues envoyaient ce message pour savoir s’il allait revenir. Mais à l’annonce de reconduction, plus de nouvelle et aucun mot de soutien. Pour lui, il prenait comme un « on en a marre de te remplacer, reviens ». Interprétation ou non, le ressenti est là.
Notre recommandation : prenez des nouvelles de façon sincère sans parler de la reprise.
7/ Sous-entendre que la personne est « trop »
« Tu t’écoutes trop« . Rappelons qu’un burn-out est précisément souvent du au fait de ne pas s’être suffisamment écoutée. Rappelons qu’il s’agit d’un épuisement professionnel.
« Tu dramatises pour rien »
« Tu feras comment quand tu auras des enfants ? »
« Vous êtes trop sensible, il faut vous endurcir me faisant comprendre que j’étais fragile en règle général. »
« Je te pensais moins sensible ».
ENORMEMENT de collaborateurs se sont vus reprochés leur sensibilité !
8/ Faire des comparaisons
« Moi aussi j’ai des problèmes dans ma vie et je ne m’arrête pas ».
« Jean-Michel, lui il a fait un vrai burn-out. Il ne se lavait plus. Toi tu te douchais encore, donc ce n’est pas un burn-out ».
Chacun fait son burn-out out. Personne, hormis les professionnels de santé ne peuvent dire s’il s’agit ou non d’un burn-out, aucune comparaison n’est possible.
9/ Sous-entendre qu’il s’agit d’un effet de mode
« T’as juste pas envie de travailler, de toutes façons, le burn-out, c’est le prétexte quand on ne veut pas taffer ».
« Tu devrais te faire interner si ça va pas, là, tu glandes chez toi »
« Tu es déconnectée de la réalité »
Alors, oui, on ne vous dira pas le contraire. On entend de plus en plus parler du burn-out et parfois, l’effet barnum peut faire penser à certains salariés qu’ils ont des signes de burn-out. Un peu comme l’horoscope, nous avons tous des signes. Mais un burn-out est un diagnostic posé par un médecin, pas par vous, pas par un effet de mode.
10/ Ne recevoir aucun message du boulot pendant 8 mois
De nombreux lecteurs nous ont rapporté que le pire avait été de ne recevoir aucune nouvelle de leurs collègues pendant plusieurs mois. A la base, ce n’était pas pour de mauvaises intentions « Je n’osais pas t’appeler, je pensais que tu ne voulais plus entendre parler du boulot ».
La bonne action à faire : dès que vous savez que votre collègue est en arrêt, envoyez-lui un message lui demandant s’il veut que vous preniez des nouvelles ou si vous attendez qu’il revienne vers vous.
Nous sommes relativement mal acculturé au burn-out, le sujet étant tabou dans de nombreuses entreprises. Volontairement ou involontairement, nous commettons des maladresses. Pour y remédier, plutôt que juger et donner votre avis : interrogez et écoutez.
Vous pouvez retrouver des phrases qui ont fait du bien aux collaborateurs arrêtés dans cet article.
Pensez à sensibiliser vos équipe au sujet !