Il est normal de ressentir du stress au travail dans certaines situations et il serait sans doute illusoire de tenter de l’éviter à tout prix. Le stress est une réponse physiologique naturelle qui permet de nous adapter à certains contextes ou évènements extérieurs. Certains vous diront qu’il n’est pas « mauvais » en soi lorsqu’il est un moteur passager pour accomplir nos tâches et qu’il n’entrave pas notre satisfaction au travail. En revanche, il peut se transformer en détresse lorsqu’il est trop intense et permanent. Il peut alors impacter notre santé mentale et physique. Comment savoir si le stress vécu devient trop envahissant ? Comment faire la différence entre le « bon » et le « mauvais » stress au travail ? Nous vous donnons quelques points de repères dans cet article.
La notion de « bon » stress
Il est assez répandu de parler de « bon » stress lorsque celui-ci est de courte durée et permet d’avoir une dose d’adrénaline dans le corps pour réaliser ce qui doit être fait en temps et en heure. Le « bon » stress serait celui qui permet d’être motivé et pourrait améliorer les performances. Devoir respecter un délai peut encourager, par exemple, un salarié à travailler de façon plus soutenue pour accomplir sa mission. D’autres collaborateurs peuvent se sentir boostés par le stress de la concurrence qu’ils perçoivent comme un challenge. Le « bon » stress déclencherait alors, dans ces situations, des réactions liées à la zone de satisfaction du cerveau : il retombe une fois le stimuli stressant passé et peut apporter un sentiment d’accomplissement.
Il est important de noter que tout le monde n’est pas d’accord avec cette idée de « bon » stress. Certains vous diront que le « bon » ou le « mauvais » stress n’existe tout simplement pas en ce qu’il a toujours des effets sur la santé. Ce qui est « bon » ou « mauvais » serait la manière dont il est géré. Vous pouvez donc rencontrer une autre distinction intéressante entre stress aigüe et stress chronique.
Quand le stress au travail devient envahissant
En quelques années, le stress au travail est devenu un incontournable quand on parle de RPS. Une enquête « People at Work 2022 » d’ADP a révélé en septembre 2022 que près des deux tiers des salariés français (64 %) déclarent être stressé au travail au moins une fois par semaine. Et ce phénomène serait encore plus présent chez les jeunes (18-24 ans), les télétravailleurs ou les femmes. Selon l’INRS, « On parle de stress au travail quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre. »
Le stress au travail peut être provoqué par différents facteurs : la charge de travail, des délais serrés, des amplitudes horaires excessives, un manque de contrôle sur ses tâches, des conflits avec des collègues ou des managers, un manque de soutien, des attentes peu claires etc.
Il est utile de s’interroger dès lors que l’on ressent de façon prolongée les signaux d’alerte courants du stress au travail :
- Physiques : fatigue, maux de ventre ou de tête, perte de sommeil, vertiges, bouffées de chaleurs etc.
- Émotionnels : sentiment d’inquiétude, de peur, d’impuissance, irritabilité, perte d’intérêt etc.
- Comportementaux : isolement, augmentation de la consommation de substances, changements d’habitude, repli sur soi etc.
- Cognitifs : difficultés de concentration, oublis répétés, erreurs fréquentes, problèmes de mémoire etc.
Quelques pistes pour réduire le stress au travail
Voici quelques idées couramment mises en avant pour réduire la charge de stress au travail :
- Hiérarchiser et prioriser ses tâches en fonction de leur importance
- Communiquer avec ses managers ou ses collègues
- Faire des pauses même courtes pendant la journée
- Faire de l’exercice et manger équilibré
- Maintenir un bon équilibre vie pro/vie perso
Ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas fonctionner pour une autre. Il faut tester plusieurs pistes pour trouver ce qui vous convient le mieux.
En cas de sentiment de détresse prolongé au travail, n’hésitez pas non plus à en parler à un professionnel de santé.