Le syndrome de l’imposteur
En as-tu déjà entendu parler ? Wikipédia donne pour définition » une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. »
En soit, il s’agit de « rejeter systématiquement le mérite lié à son travail et attribuer le succès de son entreprise à des éléments extérieurs (la chance, un travail acharné, des circonstances particulières). »
Ce « mal » (…si on peut dire ainsi), je crois en avoir toujours souffert. Un ami m’a un jour dit « si t’étais un mec, avec ce que tu as fait, cela fait longtemps que tu communiquerais à outrance sur tes références, tu es victime du syndrome de l’imposteur. » Je n’en n’avais jamais entendu parler.
La suite de la définition m’interpella encore plus : « Ces personnes se perçoivent souvent comme des dupeurs-nés qui abusent leurs collègues, leurs amis, leurs supérieurs et s’attendent à être démasquées d’un jour à l’autre. »
Alors j’ai creusé en demandant à quelques « célébrités dont personne ne pouvait nier la carrière et le talent », hommes et femmes. Je ne sais pas si la thématique est aussi gendrée qu’on voudrait le laisser penser. En réalité, j’ai eu l’impression qu’il s’agissait d’un mal bien plus répandu qu’on ne le pensait. D’ailleurs, je m’interroge encore, tous les artistes ont-ils ce sentiment ? Tout le monde a-t-il ce sentiment ? As-tu ce sentiment ?
Selon ces mêmes interlocuteurs « quand on te met en avant, soit tu as un égo surdimensionné et tu y crois, soit tu as ce syndrome qui te poursuit toute ta vie et tu es certain que cela va s’arrêter. D’autres sont plus talentueux que toi et tu vas être démasqué ». Et la juste mesure entre les deux ?
Certains sont jugés grands parce qu’on mesure aussi le piédestal. Sénèque
Le syndrome de l’imposteur en entreprise
As-tu déjà réfléchi au sujet dans ton entreprise ou dans tes anciennes entreprises ? Et à tes collègues et anciens collègues ? Parle-t-on suffisamment de ce syndrome dans l’entreprise ? Je me demande comment on peut l’amenuiser…
Bien-sûr, il est du rôle du manager de savoir détecter, valoriser et remercier chacun pour la mission qu’il a menée dans l’entreprise. Mais on aura beau le dire, la victime de ce syndrome aura bien du mal à « sortir du buisson ». « La chance, je te dis ! Un simple concours de circonstances heureux…». Et si face à une valorisation, certains pavaneront, d’autres diront qu’ils ont simplement été bien entourés.
C’est au demeurant ce qui m’a le plus aidée. Tu sais, si Eve, du haut de ses 21 ans n’avait pas été là quand Michel Lafon m’a appelé pour écrire un livre, je n’aurais jamais pris un avion pour me rendre au rendez-vous. « Moi, écrire un livre ? Mais enfin, qui suis-je pour écrire un livre ? ». Suite au succès de « Osez l’Optimisme », le deuxième livre est en cours d’écriture… Si l’équipe ne m’avait pas poussé à accepter les propositions de conférences, je ne serais jamais intervenue dans les plus grands forums et entreprises en France, à NY ou Barcelone ! Cela me paraissait bien « égotique » quand bien même les personnes en salle eurent-elles semblé ravies…
En réalité, c’est la bienveillance de ceux qui entourent qui permet à celui qui n’aime pas le faire d’oser se dévoiler (au prix d’un effort contre nature).
Syndrome de l’imposteur es-tu là ?
Si j’écris aujourd’hui sur ce sujet c’est pour le faire connaître : on n’a pas tous un pote qui a mis le doigt dessus.
Pourtant, poser un « mot » sur ce sentiment que tu as peut-être en permanence pourra t’aider à gagner confiance et à t’en défaire (du moins partiellement). Arrêter de se dire que « tout le monde aurait pu le faire » (visiblement les autres ne l’ont pas fait) et accepter les compliments : un exercice.
Si tu n’en n’es pas la victime, cela pourra t’aider à comprendre que dans ton équipe, certaines personnes en sont atteintes et trouver comment agir au mieux. Dans une entreprise où demain chacun exprimera son potentiel, il faudra aider à grandir ces petites graines silencieuses qui pourraient pourtant donner l’exemple aux autres.
Pour ma part, je dois avouer ne pas être encore complètement guérie. Depuis le début de l’année j’ai refusé 3 TEDX (pardonnez-moi si je ne vous ai pas répondu, vous avez maintenant la raison…). Ce même syndrome m’a incité à refuser tout un programme TV sur l’une des plus grandes chaines françaises l’an passé.
On a beau casser les codes, disrupter, être optimiste, oser être hors moule et avoir la chance d’être mise en avant par des personnes extraordinaires dont on admire les compétences, on ne se débarrasse pas facilement du symptôme… La rédaction de cet article est ainsi un véritable exercice tout autant qu’un challenge.
Je suis preneuse de tes retours sur le sujet / expériences / exercices. Une question me taraude encore : est-ce lié à la confiance en soi ? De prime abord je répondrais non, plus à l’éducation qu’on a eu, qu’en penses-tu ?
En espérant que l’article te soit utile,
A très bientôt,
LinkedIn de Catherine