Le sentiment d’être surchargé.e au travail intervient lorsque la quantité de travail à réaliser est plus importante que le temps dont nous disposons pour la réaliser. Le danger : ne plus pouvoir équilibrer sa vie personnelle et professionnelle et risquer l’épuisement. Nous vous avons interrogés sur les réseaux pour connaître les raisons les plus récurrentes qui, selon vous, sont à l’origine du sentiment de surcharge de travail. Pour chacune d’elle, nous vous proposons des suggestions pour vous permettre de mieux gérer cette problématique récurrente. N’hésitez pas à nous en partager d’autres ou à proposer vos propres solutions pour que vie au travail rime davantage avec épanouissement qu’avec épuisement.
1. On a authentiquement une to-do longue comme le bras
Selon notre activité et nos fonctions, il est possible d’être objectivement débordé.e par une liste de tâches concrètes à réaliser. Cette situation peut être ponctuelle. Certaines personnalités peuvent même y trouver une réelle satisfaction puisqu’une augmentation d’activité ponctuelle est parfois source de challenge et de motivation. Lorsque les semaines passent et que la to-do prend l’épaisseur d’une encyclopédie, les choses se compliquent et peuvent être le signe d’un véritable décalage entre ce qui nous est possible de réaliser et ce qui nous est demandé. C’est à ce moment-là qu’il ne faut pas hésiter à en parler pour trouver une solution.
Suggestion : Évoquer la situation avec son manager en s’appuyant de manière factuelle sur le déséquilibre entre les tâches qui nous incombent et le temps de travail dont nous disposons. Parfois, il existe un décalage entre la perception que se fait un manager du temps que prend une tâche et le temps réel dont nous avons besoin pour la réaliser. Pour rester concret, pourquoi ne pas quantifier le temps réel que prend les tâches et le consigner par écrit pour donner une vision plus proche de la réalité à son manager ?
2. On a des difficultés à s’organiser ou à prioriser
Nous en parlons régulièrement, les difficultés d’organisation au sein d’une entreprise sont la cause de nombreux symptômes dysfonctionnels : insatisfaction ou tensions entre collaborateurs, problèmes de communication, procrastination…S’il nous est impossible de changer à nous seul l’organisation et les modes de travail de notre entreprise, il est toutefois envisageable de nous questionner sur notre organisation personnelle et de nous intéresser à nos propres méthodes pour plus de confort, de motivation et de productivité dans notre travail au quotidien.
Suggestion : Pour soigner notre organisation au travail, gagner en temps et en efficacité, de nombreux outils existent. Ils vont de l’arrangement de notre espace de travail, au traitement des emails à la gestion des distractions. Si vous ne savez pas par où commencer et qu’aucune solution de formation s’offre à vous pour le moment, nous vous recommandons le MOOC « Gérez votre temps efficacement » gratuit et accessible à tous.
3. On a du mal à poser des limites et un cadre
Cette raison renvoie directement à notre capacité à dire « non ». Si vous êtes du genre à ne pas savoir prononcer ces trois lettres dès qu’on vous demande une tâche supplémentaire, rassurez-vous : nous sommes nombreux dans ce cas. Que ce soit à la vie comme au travail, nous avons tous besoin de poser à un moment ou à un autre des limites, ce sans quoi nous risquons d’être envahi.e par des demandes qui nous obligent à nous surcharger alors que notre corps entier réclame du repos et du calme.
Suggestion : Poser des limites suppose de se connaître et de travailler sur ses valeurs. Cette démarche prend du temps : on ne peut devenir assertif du jour au lendemain. Une astuce est de s’écouter et de s’entraîner à dire « non » sur des demandes moins importantes en gardant à l’esprit qu’il s’agit d’être en accord avec son niveau de vitalité et d’énergie. Donner de manière sincère et bienveillante les raisons d’un refus est une façon de respecter le travail que nous avons à réaliser.
4. On a peur de l’ennui ou du vide
Il existe parfois des raisons psychologiques plus inconscientes qui nous poussent à nous surcharger au travail. Dans un monde hyper-connecté où l’information circule à vitesse grand V, nous avons de moins en moins l’occasion de nous retrouver face à nous-mêmes. Sommes-nous encore capables d’affronter des instants de silence où rien ne se passe ? Le travail peut remplir cette fonction psychologique de « remplissage » pour nous éviter d’être confronté.e à des peurs plus enfouies telles que l’ennui ou le sentiment du vide. Le travail peut aussi avoir pour fonction de nous conférer une valeur aux yeux des autres, à défaut d’avoir développé une estime de soi suffisante qui nous permette de trouver l’équilibre intérieur.
Suggestion : Programmer dans son agenda des plages « vides » qui nous obligent à nous réinventer en l’absence d’activité. En apprenant à nouveau à nous sentir confortable avec le silence ou le vide, on s’ouvre à d’autres espaces de découverte plus intimes, plus personnels dont émergent parfois bien des surprises dont par exemple, une créativité qu’on ne soupçonnait même pas. S’interroger sur les fonctions psychologiques que peut avoir le travail dans notre vie.
5. On souhaite nier la réalité d’une situation personnelle douloureuse
Selon vos retours, la surcharge de travail peut aussi être entraînée par le déni d’une situation inconfortable vécue sur le plan personnel. Un deuil, une rupture, des violences conjugales, la solitude. La plupart du temps, nous ne voyons que la face « professionnelle » de nos collègues. Le travail agirait dans ce cas comme une échappatoire, un refuge pour se détourner de la souffrance d’une situation vécue hors des murs de l’entreprise. Un cercle vicieux sans fin peut s’ouvrir lorsque le travail devient presque la seule raison d’exister, le médicament à des maux plus secrets. Dans ce cas, il est même possible qu’il y ait une dimension « addictive » au travail, pouvant déboucher sur une surcharge ingérable que l’on se met volontairement sur les épaules.
Suggestion : Nous ne pouvons jamais présumer de l’intériorité d’un collègue. Un comportement qui peut être pris au premier abord pour de la motivation et de la détermination peut cacher des réalités plus sombres. Se surcharger au travail ne peut hélas être la solution durable aux blessures et aux épreuves de la vie. En prendre conscience est une première étape pour amorcer un changement et demander une aide professionnelle si besoin.