« Je n’ai pas pu profiter des vacances pleinement car j’angoisse et je ne sais même plus pourquoi…J’ai peur de retourner au travail. Je ne me sens pas du tout reposée. »
« C’est comme si tout ce qui se passe en ce moment rendait les gens fous. Je me sens de plus en plus en décalage. Je n’ose plus exprimer mes positions à mes collègues. Ça tourne vite à la polémique. »
« Pas du tout motivée à la reprise. J’ai pas le moral. »
« Dimanche dernier, gros sentiment de malaise à l’idée de retourner bosser lundi. Que faire ? »
Ce sont ces messages qui parviennent quotidiennement dans les boîtes mail de l’équipe et sur nos réseaux sociaux. Alors qu’Olivier Véran a annoncé récemment qu’il allait falloir « réparer les conséquences du Covid » en évoquant directement la santé mentale des français, les experts et les différents sondages tirent la sonnette d’alarme concernant l’épuisement professionnel des salariés et s’interrogent : allons-nous vers un burn-out généralisé ? Les entreprises ont un rôle majeur à jouer face aux retentissements psychologiques de la crise, de plus en plus perceptibles dans le monde du travail. Voici 3 raisons de faire de la santé mentale des collaborateurs une priorité dès la rentrée 2021.
1. Des vacances « pas si reposantes que ça » pour certains salariés
C’est ainsi qu’Annie, chargée de recrutement dans une grande entreprise nous parle de ses vacances d’août dans un témoignage. « Les annonces du mois de juillet ont totalement ruiné nos vacances car nous avons dû annuler notre réservation. Mon mari et mon grand fils n’ont pas eu le temps d’obtenir leur pass vaccinal. Ce n’était pas les vacances que j’espérais. Je n’ai pas l’impression d’avoir eu un vrai temps de déconnexion. Et maintenant, il faut reprendre… »
Alors que nous savons que le mois de septembre est propice à la dépression et au « blues » (fin des vacances, journées plus courtes, moins de luminosité…), le cas d’Annie qui a l’impression de ne pas avoir pu profiter de l’été n’est pas isolé. Un autre lecteur évoque même avec nous un « sentiment d’apathie, l’envie de rien, juste de dormir durant l’été. »
2. Retour sur site : une rentrée « particulière »
Dans d’autres témoignages que nous recevons, ce sont les conditions de retour sur site qui inquiètent ou provoquent des zones d’angoisse. Après 18 mois de confinements successifs durant lesquels le télétravail fut grandement adopté, certaines entreprises organisent le retour au bureau de leurs collaborateurs. Si bon nombre d’entre elles souhaitent conserver la possibilité pour leurs salariés de télétravailler (de manière plus encadrée), des craintes n’en sont pas moins présentes. « Je me suis faite vaccinée mais j’entends tout et son contraire. En télétravail, je me sentais protégée. Là, mon entreprise me demande de revenir 3 jours sur site par semaine et je ne suis quand même pas rassurée. » nous raconte Stéphanie, analyste bancaire.
3. Une possible vague « d’arrêts de travail » à prévoir en septembre
En mai 2021, selon une enquête réalisée par OpinionWay, 6 salariés sur 10 estimaient que leur direction « ne se rend pas compte de l’état psychologique des salariés et n’agit pas en fonction. » Un autre point qui nous questionne face aux témoignages que nous recevons et sur lequel nous souhaitons attirer l’attention des entreprises : le projet de certains collaborateurs de se mettre en « arrêt maladie » pour dépression ou épuisement professionnel à la rentrée. C’est ainsi que dans des échanges informels plusieurs membres de notre réseau nous font part de leur besoin de se mettre en arrêt maladie car ne se sentant plus capables de supporter la pression et la charge mentale induite par leurs conditions de travail et la situation actuelle. « Mon médecin traitant n’attend que mon go pour faire l’arrêt vu mon état. Je résiste car je ne sais pas si c’est la bonne solution et que j’aime travailler. Mon N+1 ne voit rien ou minimise la situation tout en me disant que je suis un ciment dans l’équipe. Mais le « ciment » commence à se fissurer. Si je ne me sens plus capable de faire face et que ça se dégrade, je pense que je finirai par faire ce choix avant que ça ne soit trop tard. » nous confie Dominique, autre responsable RH.
Ces témoignages combinés avec l’avis des experts et les chiffres des enquêtes doivent nous permettre de prendre conscience que la promotion de la santé mentale dans les entreprises ne doit pas être une vue de l’esprit mais doit se traduire par des actions concrètes pour nous entraider à dépasser les conséquences psychologiques de la crise sanitaire. Or, il n’est pas toujours facile de savoir par où commencer quand on n’est pas familiarisé avec le sujet et on peut facilement passer à côté de salariés en grande souffrance faute de connaître les ressources pourtant disponibles.
Une piste pour la rentrée 2021 : formez vos collaborateurs à la formation « Premiers Secours en Santé Mentale »
Les Premiers Secours en Santé Mentale constituent l’aide qui est apportée à une personne qui subit le début d’un trouble de santé mentale, une détérioration d’un trouble de santé mentale, ou qui est dans une phase de crise de santé mentale.
La formation de 2 jours, ouverte aux entreprises, permet aux collaborateurs de :
· Acquérir des connaissances de base concernant les troubles et les crises en santé mentale ainsi que leur repérage.
· Développer des compétences relationnelles : écouter sans jugement, rassurer, adopter un comportement adapté pour apporter une aide.
· Informer, renseigner sur les ressources disponibles, encourager à aller vers les professionnels adéquats.
Lisez cet article : 4 RAISONS DE FORMER LES SALARIES AUX PREMIERS SECOURS EN SANTE MENTALE
Eva, de notre équipe est formatrice accréditée et propose une prochaine session à Paris : 4 et 5 octobre à Paris
Possibilité d’organiser des formations en interne pour vos collaborateurs.
Contact, informations et programme :eva@loptimisme.com
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