Nous partons toujours à la rencontre des membres du Club des CHO. Qui sont-ils ? Quels sont leurs parcours ? Leurs valeurs ? Et pourquoi le bien-être au travail a tant d’importance à leurs yeux ? Des questions qui nous semblent essentielles…
Rencontre de Julie Legout, Directrice Communication de Linkvalue, société qui accompagne des start-ups comme des multinationales dans leurs ambitions digitales en pensant et développant des solutions numériques sur mesure.
Salut Julie, peux-tu nous parler un peu de ton parcours ?
Mon parcours est plutôt classique puisque j’ai intégré l’IPAG, une école de commerce à Nice, avec un cursus orienté vers l’international. Après un passage au Mexique puis aux Pays-Bas, je me suis installée à Paris où j’ai rejoint une agence média, d’abord en tant qu’acheteuse affichage (OOH) à l’international, puis en tant que stratège plurimédia. J’y suis restée quasi 10 ans.
Aujourd’hui, je suis directrice de la communication de Linkvalue que j’ai rejoint il y a moins d’un an.
C’est donc relativement frais !
Justement, peux-tu nous parler de ton intégration au sein de Linkvalue ?
Chez Linkvalue – et c’est aussi une des choses qui m’a séduite quand je suis arrivée chez eux – on considère que c’est le talent et le savoir-faire qui dessinent les contours d’un poste, pas un descriptif de tâches figé. A mon arrivée, il y avait une seule personne investie sur le sujet communication, qui assurait essentiellement la com interne.
La croissance forte de l’entreprise implique aujourd’hui de se structurer et se tourner vers l’extérieur. Après avoir rencontré Romain et Thibault, les co-fondateurs m’ont proposé de les rejoindre pour apporter mon expérience et contribuer à faire de Linkvalue la plus belle des sociétés.
Ton job au quotidien, c’est quoi ?
Difficile de faire une liste exhaustive de l’ensemble des projets sur lesquels je travaille, mais il est possible de les répartir en trois grands items.
L’élément premier, c’est la communication interne. Nous sommes aujourd’hui 85 personnes au sein de Linkvalue, réparties dans trois bureaux situés à Paris, Lille et Lyon. Une part importante des Partners (l’équivalent chez nous de « collaborateur ») est en projet chez des clients et ne partagent pas « physiquement » leur quotidien. Il est donc essentiel pour nous d’arriver à les maintenir connectés, informés et moteurs dans la construction de l’aventure Linkvalue, sans se laisser impacter par la distance.
Ensuite, nous investissons énormément la dimension évènementielle, que ce soit en organisant des Meet Up (Talks techniques, diffusion de Google Io…) ou en orchestrant les rendez-vous Linkvalue mensuels. Par exemple, chaque mois a lieu la Contrib’ : l’ensemble des Partners se réunit pour faire de la R&D et échanger des « good practices ». Pendant deux jours, nous sommes les garants de la qualité de l’expérience vécue par 85 personnes, ce qui implique forcément un gros travail en termes de logistique, de créativité, d’organisation, d’animation, etc…
Enfin, comme évoqué précédemment, il y a une facette externe à mon métier. Dès cette année, Linkvalue va être présent sur de nombreux événements techs, que ce soit des salons, des ateliers ou des formations. Avec la team com, nous nous mobilisons pour faire de ces partenariats des participations mémorables ! Un travail conséquent est fourni sur la production de contenu : iconographie, rédaction de notre blog (articles aux sujets variés : techniques, management, au sujet de l’entreprise libérée), conception et création de vidéos, animation de notre communauté sur les réseaux sociaux…
Linkvalue est, depuis 2 ans maintenant, une entreprise libérée.
Peux-tu nous décrire, dans les grandes lignes, comment vous fonctionnez ?
Les deux fondateurs de Linkvalue sont des lecteurs et relecteurs réguliers du livre « Liberté & Cie » d’Isaac Getz. Cet ouvrage explore le contexte et le fonctionnement d’entreprises libérées performantes à travers le monde. Dès la création de la structure, la volonté de sortir des schémas traditionnels d’entreprise était affirmée. Premièrement parce qu’après plusieurs expériences professionnelles dans des environnements dits « classiques », les co-fondateurs étaient animés par le souhait d’entreprendre différemment, en se basant sur un socle de valeurs fort : expertise, solidarité, bienveillance.
De plus, l’univers du développement, et de l’innovation au sens large, implique inévitablement une notion d’échanges et de partage des connaissances.
Chez nous, l’entreprise libérée se matérialise à travers la notion d’équipe : chaque Partner intègre une cellule composée de 5 à 7 personnes. Il y a la liberté de mettre en place toute action qu’il estime nécessaire pour le bien de ses clients et pour le bien de l’entreprise, en s’appuyant sur les principes du process advice. Défaites de la hiérarchie traditionnelle et du schéma top-down, les décisions sont prises au sein même des équipes et doivent ensuite être communiquées à l’ensemble de l’entreprise, que ce soit sur le fait d’investir sur telle ou telle licence, de se diriger vers telle ou telle techno… Par exemple le recrutement de nouveaux Partner se fait grâce au travail des RH qui font participer des développeurs aux entretiens.
Parfois une réflexion nécessite la consultation de collaborateurs d’équipes différentes car chez Linkvalue, on part du principe que « celui qui sait, fait ». Actuellement, nous sommes seize équipes.
Parlons de « bien-être au travail » maintenant.
Quel est la vision de Linkvalue ? Quels moyens sont mis à votre disposition en ce sens ?
Nous encourageons nos collaborateurs à être autonomes et acteurs de la trajectoire de la société. Nous partons du principe que « Qui veut, peut ! ». Pour cela Linkvalue met à disposition un certain nombre d’outils nécessaires au développement des compétences.
En effet, chaque équipe dispose d’un budget « formation », mais aussi d’un budget « conférences » pour se tenir informé et se mettre à jour sur les dernières tendances et innovations. Nous avons une promesse vis-à-vis de nos clients : Toujours dépasser leurs attentes et aller au-delà de ce qui nous est demandé. Ces deux budgets contribuent donc grandement à l’enrichissement de l’expertise et du savoir-faire de nos collaborateurs.
Mais pour faire des propositions et « aller au-delà », nous avons également besoin de personnes créatives. Et pour booster cette créativité, pas de miracle : nos collaborateurs doivent disposer de temps pour eux, pour s’amuser, sortir du cadre strictement professionnel et penser « out of the box ». Personne ne peut être performant si l’ambiance est morose.
Chaque équipe dispose donc d’un budget « fun » et l’utilise comme bon lui semble. Il peut s’agir d’organiser une soirée jeu vidéo, un resto, nous avons une équipe qui est partie à la maison de l’horreur pour passer un moment épouvantablement drôle, une autre qui a organisé un week end canoë, une journée au ski … les applications sont multiples et les animations régulières et parfois très originales !
As-tu participé à une mise en place liée au bien-être au travail dernièrement dont tu voudrais nous parler ?
Avec la team communication, nous avons mis en place les « Jeudrinks ». Le premier jeudi de chaque mois, nous nous réunissons dans un bar, différent à chaque fois. L’idée étant de se retrouver dans un cadre informel, autour d’une bière pour échanger et relâcher la pression. Ces rendez-vous ont lieu en simultanée à Lyon, à Lille et à Paris. Certains Partners sont des abonnés du Jeudrink et ne les manqueraient pour rien au monde. Pour d’autres, ils viennent quand ils peuvent. Chacun est libre de nous rejoindre ou non, en fonction de ses envies et de ses disponibilités. D’ailleurs, nous faisons en sorte qu’aucune annonce importante ne soit faite pendant les JeuDrinks pour ne pas pénaliser ceux qui n’ont pas pu venir. Il s’agit uniquement d’un moment de divertissement.
Nous avons aussi installé la dynamique de la No Impact Week : une semaine de petites actions menées ensemble pour agir positivement sur notre entourage : apprendre à mieux manger (nous avons organisé un repas commun bio), découvrir comment mieux se déplacer (mise en place d’une journée sans voiture), penser à comment mieux vivre ensemble (en réduisant les bruits sur l’open space, utiliser le téléphone plutôt que les mails quand lorsque l’échange écrit peut être source d’interprétation…), découvrir comment mieux recycler (et avons regardé en groupe le film Demain, présentant des porteurs de solutions)… Durant 7 jours, nous avons partagé des moments de convivialité et avons enchaîné les initiatives inspirantes !
Comme dans toute entreprise, on imagine que chez Linkvalue tout n’est pas toujours rose…Comment ça se passe en cas de litige ou de conflit ?
Lorsqu’il s’agit d’un mécontentement lié à l’entreprise ou à une action mise en place, c’est la personne la plus sachante sur le sujet qui capte les doléances. La suppression du « manager » n’exclut pas le fait qu’il existe des experts sur telle ou telle thématique. Nous ne sommes pas en quête constante de consensus ; ce qui est au mieux difficile à atteindre, au pire fait office de ralentisseur. Si tout le monde peut donner son avis, c’est aux personnes compétentes que reviendra la prise de décision.
Nous ouvrons également un canal de discussion dédié sur la plateforme Slack, que nous utilisons au quotidien, afin que les personnes puissent échanger librement et nourrir leurs avis. Le but de cette transmission d’information est que les personnes, porteuses de solution, puissent les partager avec ceux qui sont confrontés au problème.
Pour donner un exemple concret, lorsque nous sommes passé d’un budget panier repas à une carte magnétique ticket restaurant, il y a eu un certain nombre de personnes qui n’étaient pas du tout favorables à ce changement car cette technologie n’était pas compatible avec l’ensemble des restaurants. Une personne de l’équipe Administration a été désignée, un canal de discussion a été ouvert et petit à petit chaque personne a apporté sa pierre à l’édifice pour résoudre une partie de ce problème (« je connais tel ou tel restau qui accepte la carte… », « j’ai appelé le service client, il faut encourager les restaurateurs à mettre leur terminal à jour », etc.). Chez nous, la notion de groupe est omniprésente et source de solutions face à ce qui ne va pas.
Quand le problème concerne les membres d’une équipe, nous basons la gestion des conflits sur le contact humain. Rien de mieux qu’une discussion pour exhorter les sources de tensions. Nous pratiquons les WATB : une heure à marcher ensemble dans les rues pour se consacrer à une discussion libre. Le fait d’être dans un format informel, de ne pas être face à face, libère la parole.
On a déjà pu constater à quel point un problème passé sous silence trop longtemps peut avoir des conséquences désastreuses à moyen/long terme. Il peut être source de frustration, de stress et désengager petit à petit un Partner. Nous nous disons les choses, en tentant d’être diplomate et toujours dans l’optique d’améliorer un état de fait. Si toutefois, la relation entre les personnes à l’origine du conflit n’en venait pas à s’améliorer, nous proposons au Partner qui le souhaite de changer d’équipe, tout simplement.
Deux nouvelles personnalités complémentaires de Talent manager viennent de nous rejoindre, Lucille avec un parcours psycho et Lucie avec une expérience en gestion de carrières, pour accompagner les Partners, les aider à définir la place vers laquelle ils souhaitent aller et construire avec eux la façon de le faire.
Le modèle n’est pas figé, pas encore parfait, nous y travaillons quotidiennement et avons la chance de le faire entourés d’énergies positives.
Un mot de conclusion ?
Oui ! On a trop tendance à aborder le bien-être au travail sous sa facette « bisounours et marshmallow ». Chez nous, la bienveillance est aussi synonyme d’exigence.
D’abord, une exigence par rapport au travail. Notre rôle est d’être performant et de faire avancer l’entreprise. Nous avons des objectifs, parfois ambitieux. Pour autant, le fait de baser nos relations sur l’entraide et le partage et d’avoir une entreprise qui prend soin de nous, nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.
Ensuite, une exigence quant à notre environnement de travail. Nous avons des bureaux extrêmement sympas, avec belle déco, boissons, fruits à disposition, consoles et borne d’arcade, babyfoot et même un jacuzzi à Lyon ! À nous d’en prendre soin en rangeant, par exemple, nos bureaux ou en nettoyant nos mugs. Nous avons bien évidemment une personne qui s’occupe de l’entretien mais nous le faisons par simple respect pour elle. C’est cela aussi la bienveillance !