De plus en plus répandue dans les entreprises, l’intelligence artificielle (IA) ne permet pas seulement d’améliorer des processus et de gagner en productivité, elle transforme aujourd’hui profondément le rôle des décideurs.
Selon une étude Microsoft et KRS Research de mars 2019, 43% des leaders en France pensent que l’IA fera émerger une nouvelle culture du travail.
Alors pourquoi et comment accompagner la mise en place de l’IA dans mon entreprise ? Quel rôle doivent jouer les DRH dans cette transition ?
Intelligence artificielle en entreprise : de quoi parle-t-on ?
L’intelligence artificielle est un ensemble d’outils qui remplace l’intelligence humaine, comme l’apprentissage ou le raisonnement. Elle se décline surtout dans deux domaines : le Machine Learning – il s’agit d’algorythmes qui analysent des données pour prédire des valeurs clés. L’idée est de pouvoir apprendre à partir d’exemples. Par exemple la technologie Google Duplex reproduit la voix humaine et est capable de passer des coups de fil, pour prendre un rendez-vous ou réserver dans un restaurant par exemple.
Le Deep Learning qui pousse l’analyse plus loin, plus « profond ». Il permet de traiter des milliers de données et d’en extraire l’essentiel. Le Deep Learning permet par exemple de reconnaître des visages ou de conduire de façon autonome une voiture !
L’IA au service de la productivité
Les entreprises investissent de plus en plus dans des projets d’IA. Voici quelques exemples d’applications et leurs objectifs :
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L’IA renforce la productivité et l’inclusion : elle facilite par exemple l’organisation de réunion (préparation, prise de note en direct, dans différentes langues, …) et s’adapte aux malentendants pour qu’un maximum de personnes puissent y participer.
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La recherche augmentée permet par exemple un important gain de temps. En utilisant l’IA, une recherche est lancée dans un grand nombre de documents juridiques, commerciaux ou techniques, afin de retrouver les éléments importants et éviter un travail humain fastidieux.
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Elle encourage l’autonomie des collaborateurs : chez Publicis, un assistant virtuel identifie les personnes les plus à même de travailler sur un nouveau sujet. Il sélectionne ainsi les profils adéquats et facilite leur collaboration.
Aujourd’hui l’IA permet d’aller plus loin. C’est le second constat de l’étude menée par Microsoft : les entreprises françaises souhaitent développer un leadership empathique grâce à l’IA. Les leaders endosseraient alors un rôle de « coach » capable d’accompagner les collaborateurs dans la transformation numérique.
Vers plus de collaborations et une meilleure qualité de vie au travail ?
Pour Carole Benichou, Directrice de la division 365 de Microsoft France, l’IA soulève un nouvel enjeux pour le décideur de demain. Celui de développer « des qualités de leader augmenté, visionnaire et inspiré, au-delà de ses qualités de gestionnaire. »
L’IA permet aux managers de se débarasser des tâches routinières et chronophages, par exemple en analysant un millier de CV en 1h quand une personne pourrait n’en voir qu’une centaine dans le même temps.
En offrant plus de temps aux managers, ils pourront alors se concentrer sur l’essence de leur métier : valoriser l’humain et prendre soin des collaborateurs. Ils développeront d’autres compétences pour repenser et améliorer la collaboration entre les salariés, penser différemment et innover.
La nécessité d’accompagner la mise en place de l’IA dans les entreprises
Plus de la moitié des décideurs interrogés dans l’étude Microsoft et KRS Research veulent être accompagnés pour monter en compétence et accueillir au mieux l’arrivée de l’IA. Pour 43% d’entre eux, une nouvelle culture d’entreprise est à développer pour aider les équipes dans l’appropriation de l’IA.
Pour accompagner cette transition, la Cigref a édité en 2016 un guide intitulé « Gouvernance de l’IA dans les entreprises » qui regroupe les grandes actions à mettre en place (affecter un budget dédié à l’IA, passer à l’Internet 4.0, engager un roboticien dans des équipes IT, …).
Plus récemment, Microsoft a créé une école pour former à l’intelligence artificielle, il propose également une formation en ligne.
Enfin selon Jérémy Lamri, fondateur du LAB RH et auteur du livre « Les compétences du 21e siècle », « la transition vers l’IA ne peux se faire sans des ressources humaines éthiques ». Pour lui, les RH doivent informer et sensibiliser les équipes sur le potentiel mais également les limites de ces technologies. Il est nécessaire de bien définir et cadrer les process, ainsi que de communiquer sur ces innovations.