Vous en êtes certainement conscients, la question de la fragilité reste un tabou dans le milieu professionnel.
Parler de sa fragilité, c’est, encore trop souvent, prendre un risque. Quel risque ? Celui d’être exclu, regardé comme un phénomène, une curiosité, voire celui d’être rejeté. Une étude Harris Interactive est publiée à l’occasion du colloque « Fragilités des salariés, un enjeu pour l’entreprise » organisé par Malakoff Médéric. Elle démontre que la quasi-totalité des organisations emploient des salariés touchés par des difficultés personnelles ou professionnelles. Mais qu’est-ce que la fragilité ?
La fragilité professionnelle, qu’est-ce que c’est ?
« Par fragilités personnelles, on entend le handicap, une maladie grave, la situation d’aidant, le deuil, la monoparentalité ou encore les difficultés financières. Les fragilités professionnelles sont la maladie professionnelle ou l’accident du travail, des conditions de travail physiques ou psychiques éprouvantes, la perte de compétences, un sentiment de déshumanisation du travail, etc. » détaille Anne-Sophie Godon, directrice innovation, études et veille chez Malakoff Médéric. Selon l’étude, 56 % des salariés disent connaître une situation de fragilité et 91 % des dirigeants déclarent employer au moins une personne dans ce cas.
Fragilité et performance
La performance, la capacité, individuelle et collective, d’atteindre un objectif est bien souvent en question lorsque quelqu’un évoque une fragilité. La fragilité nous renvoie individuellement et de manière frontale à notre capacité de faire face à un niveau d’intensité de nos objectifs. Serons-nous capables d’atteindre nos objectifs ? Ai-je un manager qui sait définir les objectifs dont je suis capable, sait-il m’accompagner dans le développement de mes capacités, est-il là dans mes moments de doutes ? Ici, la question de l’accompagnement du manager dans une situation de fragilité des collaborateurs se pose. Il ressort de l’étude Harris que 50% des dirigeants rencontrent des freins pour s’engager au côté des collaborateurs fragiles, le premier d’entre eux étant la peur d’être intrusif.
Les fragilités impactent réellement la vie professionnelle et la performance de l’entreprise. C’est d’ailleurs ce que pensent quatre dirigeants sur dix, pointant des conséquences sur l’engagement, la productivité et l’ambiance. Outre le fait que le salarié concerné en vienne à la même conclusion, l’impact est aussi réel pour les collègues : 61% confient que la fragilité des autres a des répercussions sur leur quotidien.
Une gestion humaine de la fragilité
Que faire ? En tant que manager, vous pouvez accompagner les collaborateurs en situation de fragilité de différentes manières. Tout d’abord, il s’agit de prioriser l’écoute du salarié. Favoriser la communication au sein de votre équipe est le meilleur moyen de régler les conflits et aléas. Aussi, il ressort de l’étude que la plupart des collaborateurs n’ont pas conscience des dispositifs mis en place dans l’entreprise. Informez votre équipe des actions menées par l’entreprise. Formez les, sensibilisez les au sujet de la santé mentale entre autre. Enfin, soutenez le collaborateur en situation de fragilité professionnelle en organisant par exemple des entretiens.
Vous savez maintenant ce qu’est la fragilité au travail et comment celle-ci est perçue par dirigeants et collaborateurs. A vous d’adapter vos actions en fonction de votre équipe.