Cher lecteur,
En parcourant mon flux LinkedIn ce matin, voici qu’une nouvelle fois je lis des propos sur le droit à l’erreur. Des articles sur « le management bienveillant » invitent les managers à « autoriser leurs équipes à se tromper ». Des posts incitent les lecteurs à oser l’imperfection. Tu sais combien j’en suis convaincue. Mais je m’interroge…. Comment permettre le droit à l’erreur dans une société à l’image parfaite ?
Instagram versus réalité
Je partageais la semaine dernière cette image sur Instagram. « Ne laissez pas Instagram vous faire croire que la vie des autres est meilleure ». Si je suis suivie par quelques milliers de personnes sur ce réseau où « tout est beau, tout est parfait » ; cette publication a atteint les 8000 likes et quelques milliers de partages. Un chiffre bien au delà de l’ordinaire. J’imagine que les “instagramers” ont vu dans cette publication un moyen de se rassurer.
Parce que s’il y a bien un réseau où tout paraît parfait, c’est bien celui -là. Appartement parfaitement rangé malgré 4 enfants. Vacances paradisiaques offertes à quelques influenceurs à la plastique parfaite. Et ces influenceurs de nous expliquer leurs astuces pour arriver à un tel résultat.
On a vite fait de penser que la vie des autres est belle tandis que la nôtre n’est toujours pas franchement folichonne… Ce qu’on oublie, c’est que le reste de l’appartement est dérangé et que ces fameux Instagramers professionnels passent un temps fou à se prendre en photo et à publier non stop.
LinkedIn versus réalité
Le culte de la perfection visuelle semble une règle sur Instagram (à quelques exceptions près). Le culte de la perfection dans le monde du travail ne devient-il pas omniprésent sur LinkedIn ?
Je ne compte plus le nombre d’articles « TOP 5 pour devenir un bon manager », « TOP 6 des actions à mener pour être apprécié de ses collègues ». Il faut dire qu’en marketing, on vous l’apprend « les TOP, c’est ce qui fonctionne le mieux ». Phrases courtes, articles faciles à lire, rapides à écrire, le symbole de notre époque.
Et de m’interroger ? Ne risque-t-on pas de tomber dans le même travers qu’Instagram ? Qui sont ceux qui osent évoquer leurs échecs sur ce réseau ? Ne risque-t-on pas de complexer des dizaines de managers ou de salariés qui essaient de faire au mieux ?
Perso, je me plante
C’est pour cette raison que j’ai décidé de lancer cette série d’articles sur la réalité du monde de l’entreprise. Je commets au quotidien bien des erreurs, que ce soit en management, en gestion stratégique, en priorisation et même en qualité de vie au travail ! Un comble, n’est-ce pas ?
Pourtant, je t’assure : j’ai lu des dizaines d’articles sur tous ces sujets, même des dizaines de livres… Hélas la pratique s’éloigne parfois de la théorie. Je fais des erreurs. Souvent. Et beaucoup.
Au fond, ce qui me rassure c’est que je ne suis pas la seule. Quand j’en parle autour de moi, nous sommes nombreux à nous planter. Cela ne se voit simplement pas.
Je vais ainsi profiter de LinkedIn pour partager l‘envers du décor dans une série d’articles (tu peux t’y abonner, c’est nouveau !). L’enjeu est que cette série soit la plus collaborative possible : je compte sur toi pour me dire les sujets que tu aimerais voir traiter et bien sûr, pour partager ton témoignage.
Les réseaux sociaux créent une distorsion entre la réalité et l’image que l’on renvoie. Déculpabilisons tous ceux qui, même en faisant au mieux, essuient des échecs. Qu’en penses-tu ?
A très vite,
Catherine