Avant d’expérimenter différentes techniques de gestion du stress, il y a un prérequis fondamental : apprendre à repérer les manifestions du stress chez soi (et chez les autres, ce qui est en général plus facile !). Elles sont de diverses natures (mentales, émotionnelles et physiques) et divergent d’un individu à l’autre. Apprendre à repérer ces signaux, c’est apprendre à s’écouter, à repérer ses limites afin de pouvoir agir avant que celles-ci ne soient franchies.
1 – Les différents facteurs de stress (source INRS) :
🔹 Intensité et temps de travail : exigences excessives de travail, complexité du travail, difficultés de concilier vie professionnelle et personnelle…
🔹 Exigences émotionnelles : tensions avec le public, obligation de cacher ses émotions…
🔹 Manque d’autonomie : procédures trop rigides, sous-utilisation des compétences…Rapports sociaux de travail dégradés : conflit entre collègues et/ou l’encadrement, manque de reconnaissance…
🔹 Conflits de valeurs : conflit éthique (devoir faire des choses que l’on désapprouve), qualité empêchée (ne pas avoir les moyens de faire correctement son travail)…
🔹 Insécurité de la situation de travail : peur de perdre son emploi, incertitude sur l’avenir de son métier…
=> Etape 1 : je repère mes propres facteurs de stress. Les identifier me permet d’être vigilant sur les situations les plus ‘à risque’ pour moi
2 – Les 3 phases de stress :
Le stade 1 est le stade ponctuel que nous sommes habitués à gérer. Celui qui nous intéresse particulièrement est le stade 2, qui peut avoir des effets néfastes pour notre santé. Ne pas écouter ses manifestations, c’est prendre le risque de basculer en phase 3 (burn-out), qui nécessite une prise en charge médicale.
C’est également la phase durant laquelle il est fréquent de se tourner vers des “béquilles” de type alcool, tabac, drogues, médicaments…. En nous donnant l’illusion d’alléger notre mal-être, ces substances n’arrangent évidemment pas la situation, au contraire (effets néfastes sur la santé, risque d’addiction…)
Quelques exemples de symptômes :
Sur le plan physique : maux d’estomac, sommeil, fatigue chronique, problèmes de peau (eczéma, urticaire…), allergies, maladies, perte ou prise de poids importante, céphalées…
Sur le plan émotionnel : anxiété, isolement, jalousie, perte d’intérêt/de sens, autocritique/dévalorisation, peur des autres, pleurs…
Sur le plan mental : troubles de la mémoire, problèmes de concentration, perte de créativité, perte d’humour, peur des nouveautés, fixation sur le passé, blocage sur les détails…
=> Etape 2 : Je suis à mon écoute (sensations, émotions, pensées) et je prends conscience de mes propres manifestations du stress
3 – Quelques pistes pour apprendre à gérer son stress :
🔹 Ne pas rester seul face à ses problèmes : le mal-être amène un sentiment de solitude et du repli sur soi. En parler, c’est déjà une première action : cela permet d’extérioriser ce que l’on ressent, de constater que l’on n’est pas seul, de bénéficier du regard d’un œil extérieur sur notre situation….
🔹 Mieux se connaitre et travailler sur soi : car c’est la seule chose qu’on maîtrise vraiment ! connaitre les déclencheurs, ses valeurs, ses limites, toutes les raisons conduisant à une situation problématique, afin d’éviter de la revivre.
🔹(Re)définir ses priorités (qu’est-ce qui est important pour moi ? quel est le sens de mon travail ? suis-je en phase avec mes valeurs ?)(Ré)apprendre à mieux communiquer : beaucoup de situations stressantes sont dues aux relations interpersonnelles.
🔹 Se rappeler les bases d’une communication efficace : ouverture d’esprit, utilisation du ‘je’, affirmation de soi, etc.
🔹 Trouver des moyens de récupération : sommeil, alimentation, activité physique (notamment ceux qui aide à reconnecter le corps et l’esprit : yoga, Qi Gong, TaiChi…), humour, détente/bien-être, satisfactions psychiques, contacts sociaux… Pourquoi ne pas tester les médecines douces, il y a l’embarras du choix : acupuncture, énergétique, méditation, sophrologie, thérapies brèves, hypnose Ericksonnienne, ostéopathie, naturopathie, réflexologie…. il y a forcément au moins une technique à laquelle vous serez réceptif.
🔹Pratiquer la vigilance partagée ! Etre attentif aux signaux chez ses collègues ou ses proches, cela peut les aider à en parler. “Dis donc Robert, ça fait longtemps que tu n’es pas venu déjeuner avec nous… j’ai l’impression que tu n’es pas très en forme en ce moment… je t’offre un café ?”
=> Etape 3 : Je trouve mes propres moyens pour recharger mes batteries!
Le stress est un élément important à prendre en compte sur notre santé mentale. Certains chiffres montrent tout l’intérêt du sujet dans les années à venir.
Conclusion
Le stress est un mécanisme de protection, mais son action est prévue pour être d’une durée courte à moyenne. La première action pour mieux le gérer est de s’auto-observer pour apprendre à repérer ses propres signes de manifestation du stress.
Gérer son stress est un entrainement au quotidien et c’est à chacun de trouver ses moyens de ‘rééquilibrage’.
Les changements significatifs s’amorcent par la mise en place de micro-changements… inutile de viser le niveau Maître Zen : choisissez d’avancer à petits pas, lentement mais sûrement !
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