Julie Gauthier en charge de l’engagement des collaborateurs au sein d’une des DSI de Société Générale (et nouvelle recrue du Club des CHO !) nous en dit un peu plus sur son métier, ses objectifs et sur les différentes actions qu’elle a mis en place au sein de son entreprise cette année …
Bonjour Julie, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous, votre parcours ?
J’ai un peu plus de 15 ans d’expérience dans le domaine des Ressources Humaines. J’ai commencé de manière assez classique en exerçant des fonctions en lien avec l’administration du personnel ou encore le recrutement des nouveaux collaborateurs. J’ai ensuite évolué vers des postes plus généralistes – j’ai notamment été DRH au sein de la société Dailymotion – voire transverses, comme celui que j’occupe aujourd’hui au sein de Société Générale.
Qu’est-ce qu’un “responsable engagement” au sein d’une des DSI de Société Générale ?
Comme vous l’avez énoncé, je suis responsable du programme engagement au sein d’une DSI de Société Générale, qui compte environ 3700 personnes dans le monde. L’essentiel de mon action se situe pour l’instant au niveau local, en France (ce qui représente environ 2300 collaborateurs), pour autant le programme d’engagement que nous avons mis en place a pour vocation de s’étendre « worldwide » dans les années à venir.
En quoi consiste ce programme d’engagement ?
Ce programme repose sur quatre piliers :
- Attractivité
- Motivation
- Rétention
- Développement
Ces quatre fondamentaux nous aident à avoir une vision globale de notre programme et nous permettent également de cadrer les ambitions liées à celui-ci.
Quelle en est la déclinaison opérationnelle ?
La première déclinaison sur laquelle repose le programme est la partie « Tech Excellence ».
Il est important pour nous de montrer que Société Générale est une entreprise innovante, qui comprend les enjeux et besoins de son époque. Pour cela, nous organisons des événements (meetups, conférences, etc…) en interne et nous sommes également présents sur des événements spécialisés en externe (« Devoxx », « Meilleur Dev de France »…). Nous organisons aussi chaque année un concours intitulé le « Best IT Dev SG » pour challenger nos développeurs au niveau mondial. C’est un concours auquel ne peuvent participer que des collaborateurs de la Société Générale et des étudiants de nos écoles partenaires IT, il rencontre chaque année un grand succès (plus de 1000 inscrits cette année !).
La seconde partie concerne davantage la convivialité et le partage.
Difficile de vous faire une liste exhaustive de toutes les opérations mises en place sur ce sujet. J’organise par exemple des « Family Days » avec au programme des spectacles de magie, des jeux, un goûter géant, etc…) les mercredis après-midi pour les collaborateurs, leurs conjoints et leurs enfants. Nous organisons également des « IT4Kids », des ateliers d’initiation à l’informatique et au langage de la programmation, animés bénévolement par des membres de notre DSI, pour les enfants des collaborateurs de 8 à 15 ans. Un format que nous allons décliner certainement l’année prochaine avec des « IT4Women » pour sensibiliser aussi les femmes car il y a encore de gros problèmes de diversité dans les métiers IT. Nous lançons également des challenges sportifs interentreprises, sur lesquels nous avons d’ailleurs de très bons retours. L’année dernière, nous avons participé à un challenge mondial inter-entreprises en équipe (faire un maximum de pas en 100 jours) parmi 55 000 participants ! Il nous arrive aussi régulièrement de lancer des « Ludo lunch », des repas pendant lesquels nous organisons des jeux de société et puis (évidemment !) des concours de babyfoot, de jeux vidéo ou de foot en salle.
La dernière partie concerne la valorisation des compétences de nos collaborateurs.
Pour cela, nous organisons par exemple des « Brown Bag Lunch » (www.brownbaglunch.fr), des repas pendant lesquels nous convions un ou plusieurs experts externes à nous apporter des connaissances sur des sujets identifiés en amont et à répondre à nos questions. Nous avons également créé la « Speaker Academy », un parcours de formation animé par des collaborateurs ayant l’habitude de prendre la parole en public, pour aider ceux qui souhaitent monter en compétences dans le domaine.
Quels sont les indicateurs sur lesquels vous vous basez pour mesurer les retombées et l’efficacité de vos différentes mise en place ?
Mon indicateur quantitatif principal est un baromètre interne que nous réalisons tous les deux ans via notre partenaire Ipsos. La fréquence devrait se réduire l’année prochaine et ce baromètre sera réalisé chaque année. Il prend en compte quatre dimensions : esprit d’équipe, innovation, engagement et responsabilité. Je suis objectivée sur la partie engagement de ce baromètre.
Le reste est purement qualitatif. Je lance régulièrement des enquêtes de satisfaction à la suite de différentes initiatives comme celles évoquées précédemment. J’essaye de recueillir un maximum de feedbacks de la part des collaborateurs, mais aussi du management. L’un de mes objectifs qualitatifs l’année prochaine va être par exemple le renouvellement de mon programme. En effet, même si nous conserverons certaines initiatives qui « cartonnent » (!), nous devons en renouveler certaines pour apporter un peu de fraicheur dans l’expérience que nous offrons à nos collaborateurs.
Justement, parlons un peu des initiatives qui « cartonnent » chez vous… Quelle est la best practice que vous recommanderiez à nos lecteurs ?
Si je devais donner une initiative qui sort du lot, je dirais le concours « Best IT Dev SG » évoqué précédemment. Il rencontre chaque année un réel succès (en moyenne c’est 4.3/5 de taux de satisfaction de la part des équipes). L’année prochaine, nous souhaitons aller encore plus loin sur ce projet, en proposant aux participants de développer un prototype ou un jeu vidéo en équipe – sachant que pour l’instant il s’agissait d’un concours individuel.
On reproche souvent aux RH d’être déconnectés du staff et des problématiques terrain…
Est-ce le cas chez vous ? Et si non, comment fonctionnez-vous ?
Pour ma part, je suis complètement intégrée à la DSI à laquelle je suis rattachée et je suis donc ainsi en contact permanent avec les équipes dont je m’occupe. J’ai également une communauté de « champions » dans chacun des départements de la DSI qui sont, non seulement, portes paroles sur des projets que nous souhaitons partager avec les équipes, mais aussi sources d’informations « bottom up » pour de futures initiatives. Ils disposent également d’un budget pour réaliser des actions par eux-mêmes. Par exemple, les tournois de babyfoot ou encore les « Ludo lunch » sont des idées de collaborateurs portées et mises en place par les champions.
Contrairement à moi, pour qui il s’agit d’une activité principale, ils font cela sur la base du volontariat, à côté de leur job, et j’ai beaucoup de chance de pouvoir compter sur eux. D’ailleurs nous avons décidé de les appeler « champions » car nous trouvions important de les valoriser en leur donnant un titre fun et représentatif de leur rôle clé dans ce programme.