«Je t’aime, mais de loin». Cette phrase résume à elle seule les rapports actuels qu’entretiennent les Français avec leur entreprise.
Premier moteur de recherche d’emploi au monde, Indeed a tenté de réévaluer cette relation à la lumière de la période exceptionnelle que nous traversons. Et il s’avère que les résultats mettent en exergue un paradoxe intéressant : si le rôle de l’entreprise en tant que boussole et encadrant n’a jamais été aussi prégnant qu’aujourd’hui, le télétravail semble pourtant être une alternative pratique pour de nombreux salariés.
Le travail à distance révèle également les problématiques quotidiennes auxquelles les salariés sont confrontés lorsqu’ils se rendent sur leur lieu de travail habituel.
L’entreprise, un compagnon de route jugé fiable lors du confinement
Dans leur majorité, les répondants louent la fiabilité de leur entreprise dans ce contexte inédit et exigeant d’un point de vue psychologique.
- Ainsi, 68% des Français se disent moralement épaulés par leur employeur en cette période de crise.
- Chef d’orchestre de la nation, l’Etat a néanmoins reconnu son impréparation face à la crise du Covid-19. Pourtant, dans ce contexte, 54% des répondants estiment que leur entreprise a su faire preuve d’anticipation en préparant la transition vers le télétravail en amont de l’épidémie. Peu se disent déçus de la gestion de la crise mise en place par leur employeur (19 %)
- Enfin, l’entreprise reste la source principale de bons conseils visant à travailler correctement à distance pour 61 % des Français, devant les amis et la famille (14 %) et les médias (11 %).
Malgré cette confiance, la crise sanitaire actuelle révèle les failles de l’emploi comme lieu de socialisation et garant d’un bon équilibre vie professionnelle / vie personnelle, puisque de nombreux Français semble s’accommoder du télétravail imposé actuellement. Mais pour quelles raisons ?
Le travail à distance, un révélateur des difficultés quotidiennes rencontrées sur place
La peur du coronavirus pourrait très bien justifier à elle seule l’acceptation par les Français du recours massif au télétravail, puisque 76 % des répondants craignent attraper le Covid-19 ou voir l’un de leurs proches atteint. Or, on constate que le travail à distance est parfois plus que consenti : beaucoup y voient l’occasion de pallier les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent chaque jour sur leur lieu de travail.
Le temps de transport, problématique pour de nombreux Français, est l’un de ces écueils. Ainsi, ne plus avoir à effectuer quotidiennement le trajet « domicile – travail » a été retenu par 42 % des répondants comme étant l’aspect positif principal découlant du télétravail actuel.
Le travail à domicile est également jugé bénéfique par une proportion non-négligeable de Français lorsqu’il répond à des difficultés rencontrées une fois arrivé au bureau :
- Ainsi, l’option « être moins interrompu(e) dans mes tâches » a été admise par 14 % des répondants comme l’un des avantages majeurs au télétravail forcé.
- Plus inquiétant, près d’un répondant sur 10 a choisi l’option « ne plus voir certains de mes collègues » comme étant la plus-value de cette situation.
Le travail en tant que lieu de socialisation ne manque pas aux Français de manière unanime.
- Ainsi, seuls 40 % des répondants indiquent participer à des événements sociaux virtuels avec leurs collègues (apéro virtuel, petit-déjeuner ou déjeuner en visioconférence etc…)
- 43 % ne souhaitent pas prendre part à ces interactions jugées « inutiles »
On ne le répètera jamais assez : à l’issue de cette pandémie, rien ne sera plus jamais comme avant. Même si l’entreprise reste au cœur de l’encadrement réclamé par les salariés, la mise en place forcée et généralisée du travail à distance met en lumière les difficultés quotidiennes du poste. Cette crise imposera donc de repenser pleinement l’organisation du travail, en optimisant le télétravail certes, mais également en donnant à chaque actif l’opportunité de s’épanouir au bureau. Mais pour l’heure, les conséquences socio-économiques de la pandémie doivent être gérées, d’autant qu’elles sont bel et bien au cœur des craintes des Français :
- 48 % des répondants craignent pour la stabilité de leur emploi (28 % redoutant une réduction de salaire, 20 % une perte d’emploi à court et moyen terme).
L’INFOGRAPHIE :