D’après un sondage OpinionWay réalisé en mai 2021, le taux de burn-out dans les entreprises a doublé en un an. 2 millions de personnes sont aujourd’hui concernées et 44% des salariés étaient en détresse psychologique en 2021. Nombreux spécialistes craignent une « explosion » des cas à l’avenir. Loin d’être un phénomène de mode, le burn-out est une réalité qui peut toucher tous les collaborateurs dans ce contexte de crise sanitaire. Même si ce constat est inquiétant, le burn-out n’est pas une fatalité et des solutions existent pour dépasser les conséquences psychologiques des évènements en cours. Voici 4 pistes pour prévenir le burn-out en 2022.
1. Écoutez-vous pour repérer les premiers signes
D’après vos témoignages, une des caractéristiques de l’épuisement professionnel est qu’il « survient sans qu’on ne l’ait vraiment vu arriver. » Des lecteurs nous racontent qu’un matin ils ne pouvaient tout simplement plus se lever, sans trop savoir ce qui se passait. Plongés dans le tumulte du quotidien, l’accumulation de tâches, la pression, l’isolement engendré par le télétravail, c’est leur corps qui, soudainement, les a mis au repos forcé. Pourtant, ce « coup d’arrêt du corps » n’arrive pas sans signes préalables. Soyez attentif au langage de votre corps. Le burn-out se traduit tout autant par des signes physiques (fatigue permanente, mal de dos, migraines, insomnies…) que psychiques (sentiment de vide, tristesse, irritabilité, difficultés de concentration.)
Notre conseil : Une fois par jour, prenez 2 à 3 minutes pour vous mettre à l’écoute de vos ressentis corporels ou émotionnels. Notez-les dans un carnet pour prendre conscience de votre état général. C’est une façon de s’auto-monitorer pour avoir une vue générale de son niveau de bien-être jour après jour et pouvoir agir en conséquence.
2. Ne restez pas seul.e dans votre malaise
Avec l’épuisement professionnel surgit tout un tas d’émotions contradictoires et mixtes. Souvent, les collaborateurs nous parlent de honte et de culpabilité. Honte de ne pas savoir faire face, de ne pas être capable d’affronter la charge de travail. Culpabilité de pas être à la hauteur, de lâcher ses collègues qui parviennent (en apparence) à mieux gérer que nous. Ces pensées sont en réalité des croyances enracinées dans notre histoire et notre éducation. Qui vous dit que votre collègue n’est pas en train lui aussi de « faire bonne figure » alors qu’à l’intérieur il est au bord du gouffre ? Ces émotions engendrent l’envie de se cacher, de s’isoler alors qu’en réalité votre malaise est partagé par des centaines de milliers de collaborateurs qui attendent peut-être que vous parliez du vôtre pour qu’ils osent s’exprimer sur le leur. L’isolement vous fait entrer dans un cercle vicieux infernal. Redisons-le franchement : nous sommes tous vulnérables et avons besoin des uns des autres pour sortir d’une crise qu’elle soit individuelle ou collective. N’ayons alors plus honte de demander de l’aide et de recevoir une main tendue : c’est une preuve d’intelligence et de force, non de faiblesse.
Notre conseil : Si vous craignez que l’autre vous juge en lui parlant directement de votre malaise, vous pouvez ouvrir la conversation de manière plus générale en le questionnant sur sa propre expérience de vie ou l’expérience d’une tierce personne : « as-tu déjà ressenti … ? Connais-tu quelqu’un qui a déjà vécu… ? Comment a-t-il fait face ? etc. » La bonne personne à qui vous adresser est celle en qui vous avez confiance : un collègue, un manager, un ami, un membre de votre famille. Si vous ne souhaitez pas solliciter votre entourage proche ou professionnel, vous pouvez faire appel à un professionnel de la relation d’aide (psychologue, psychiatre, thérapeute…)
3. Informez-vous sur le burn-out
Plus nous nous informons sur un phénomène, plus nous en connaissons les ressorts, les déterminants, les moyens d’action et plus nous sommes armés pour y faire face. Il s’agit de mieux comprendre ce qu’est l’épuisement professionnel pour adopter au quotidien des attitudes et des comportements qui permettent de s’en sortir. Dans cette optique, vous reprenez le pouvoir sur ce que vous vivez car vous devenez « acteur » des évènements à travers une forme d’apprentissage. Sans compter que cette information peut également être utile à d’autres qui ne sont pas encore dans cette démarche. Cette augmentation de connaissances vous permet un meilleur contrôle de la situation, dans une logique d’« empowerment » alors que le burn-out peut vous donner le sentiment que « tout vous échappe » et que vous n’êtes plus qu’un « spectateur passif » de votre souffrance.
Notre conseil : Cette information peut se faire en toute autonomie à travers des livres, des sites spécialisés, des forums, des associations. Vous pouvez la divulguer et en parler autour de vous : elle peut être grandement utile à d’autres sans même que vous ne le sachiez !
4. Prenez du recul pour avoir une vision plus globale de votre situation
Prendre du recul lorsqu’on est au bord du burn-out est sans doute très difficile puisque par définition l’épuisement professionnel survient lorsque nous ne sommes plus capables de mettre à distance le stress quotidien. Une façon de générer cette prise de recul est d’initier un nouveau rapport au temps et à soi alors même que les signes du burn-out nous en empêchent généralement. Prendre du recul signifie faire un pas de côté par rapport aux évènements et à la situation. Comment procéder ? Il y a autant de chemins que d’individus. Globalement, toute activité qui vous procure du bien-être et des émotions positives, qui vous met « au calme » et « au repos » peut vous permettre cette distanciation. Il s’agit en fait de prendre un temps pour soi…Loin d’être du temps perdu, ces moments sont propices à des prises de conscience et à un questionnement sur son vécu actuel. Ces prémisses de burn-out ne sont peut-être pas un hasard : d’après vos témoignages, il s’agit souvent d’une expérience qui permet de repenser sa vie personnelle et professionnelle de manière plus globale et d’ajuster ses actions (le « faire ») à ses valeurs profondes et non plus à celles des autres (l’« être »).
Notre conseil : Si cette prise de recul sur des temps longs vous paraît difficile en ce moment, commencez par des plages très courtes. Par exemple : 5 minutes pour écouter votre chanson préférée, pratiquer la cohérence cardiaque, passer le bonjour à un ami, vous masser le visage, admirer le paysage derrière la fenêtre de votre bureau, contempler la plante sur votre bureau…
Devenez secouriste en premiers secours en santé mentale
Conscient des enjeux autour de la santé mentale, l’équipe de l’Optimisme propose désormais aux collaborateurs des entreprises et au grand public la formation « Premiers Secours en Santé Mentale ». Une formation de 2 jours (14H) qui permet d’apprendre comment fournir un soutien initial aux personnes en souffrance psychique. Elle permet d’acquérir des compétences de base concernant les troubles et les crises en santé mentale ainsi que leur repérage. Eva vous en dit plus dans cet article.
Informations, programme et inscription : eva@loptimisme.com