Mon Cher Lecteur,
Cela fait maintenant un moment que je n’ai pas écrit ici. Tu as dû le voir, l’hiver a été chargé. Bonne nouvelle, en contrepartie j’ai des milliers de choses à raconter. Les jours fériés offrent ce privilège du temps et de l’écriture. C’est donc tranquillement, depuis la Normandie, que je reprends le chemin de mon clavier. Cette semaine, je vais commencer par répondre à une question qu’on me pose souvent : pourquoi avoir choisi le mot optimisme.
Tendance sociétale
Tu as dû le remarquer. En France, on paraît plus érudit à parler de ce qui ne va pas. Sans tomber dans la caricature, sur beaucoup d’antennes ou en TV, pour avoir du crédit, il faut « critiquer ». Basher. Contredire. Sermonner. Parler à la place des autres. Si on peut avoir un ton un brin condescendant du type “je suis le sachant”, c’est encore mieux.
Il faut dire que parler de crises est facile. Le monde ne va, hélas, pas très bien. On peut sortir aisément une crise de son sac. Sociétale. Environnementale. Démographique. Politique. Economique. Sociale… et j’en passe.
Plus d’une fois je me suis interrogée. Pourquoi critiquer était tant à la mode en France ? La critique paraissait-elle plus intelligente ? Fallait-il être pessimiste pour être entendu ? Et surtout… cela faisait-il avancer les choses ?
Optimisme ou pessimisme, je devais choisir
Parce qu’au fond, avoir travaillé dans le développement durable et dans la prospective pendant 10 ans, m’a largement fait comprendre les enjeux planétaires, les acteurs et les conséquences. D’ailleurs, ce qui transite dans les médias n’est qu’une part infinitésimale d’un sujet largement plus complexe…
Puis le digital. Je me suis passionnée pour cette révolution digitale et ses conséquences. Je ne rentrerai pas dans une vision exhaustive du sujet mais, encore une fois, elles sont beaucoup plus complexes que ce qu’on ne laisse penser.
C’est sûr, face à ces injonctions paradoxales “consommez, mais sauvez la planète” j’aurais pu choisir le pessimisme.
Tout ce marketing, tous ces « call to action », toutes ces créations de besoin, toutes ces publicités habilement amenées. Le sujet est passionnant : comprendre comment on court-circuite nos cerveaux pour nous pousser à la consommation en oubliant l’essentiel. Loin de mois l’idée de juger, la société est ainsi faite, je ne fais que questionner.
J’aurais pu m’arrêter là et partir cultiver mon potager, ici, en Normandie en prévision d’un effondrement possible.
J’ai choisi l’optimisme
Mais je m’y refuse. Parce qu’en chemin, j’ai compris que nous étions nombreux à essayer de déplacer le centre de gravité de la norme. Et je l’ai vu. Dans des entreprises, dans des villes, dans des organisations, un cheminement personnel peut impacter largement une société ou la Société.
On peut être très au fait des conséquences de notre société et choisir l’optimisme. L’optimisme d’action. Bien sûr, ce choix est nettement plus compliqué que la facilité du pessimisme. Il implique une responsabilité personnelle et collective et exige ensuite un certain alignement.
Aujourd’hui, je n’oserais dire que j’ai confiance dans les systèmes (si ce n’est qu’ils sont la somme d’individus) mais j’ai décidé d’avoir confiance en ces entrepreneurs, en ces salariés, en ces citoyens, en ces inconnus qui agissent souvent dans l’ombre pour améliorer ce qui peut l’être.
Qu’ils s’agissent d’essayer de contribuer à rendre la Société meilleure, leurs sociétés meilleures, l’éducation plus cohérente, les systèmes de santé plus adaptés… Des personnes extraordinaires agissent en se sentant souvent isolées. «Je suis un ovni dans mon entreprise », « Je suis hors moule ».
C’est pour cette raison que j’ai choisi l’optimisme. L’optimisme, tout à la fois, élément fédérateur mais aussi levier de la construction de demain. Parce que,
Les choses ne changent pas par la théorie, elles changent par l’exemple.
Conclusion
Encore une fois, les spécialistes me diront que cet article est trop long… J’espère, qu’un temps, nous arrêterons ce concept franco-français de confondre l’optimisme avec la naïveté.
En fédérant autour de l’optimisme d’action, peut-être, arriverons-nous collectivement à inventer la société de demain.
Preneuse de vos remarques, de vos ressentis, de vos expériences et de vos choix.
Beau week-end à tous,
Catherine