Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez le 7 juin 2016 ? La réponse est probablement non pour la grande majorité d’entre vous. Pour moi en revanche, je m’en souviens très bien puisque c’était le jour où j’ai craqué. Le début de ce que mon médecin appela le burnout.
Je passerai la phase médicamenteuse, le repos de l’âme et du corps, la reconstruction mentale, l’impossibilité de lire ou me concentrer, etc. Après quelques mois, la machine du cerveau s’est remise en marche et j’ai commencé à me poser des questions, certains diront les bonnes questions. Pourquoi moi ? Qui suis-je ? Comment en suis-je arrivé là ? Et demain ?
C’est alors que je découvrais ce magnifique Ted Talk de Brene Brown autour de la Vulnérabilité. Non être vulnérable n’est pas un aveu de faiblesse, bien au contraire.
Très vite j’ai lu, plutôt dévoré ce qui avait trait « au bonheur au travail » par le prisme notamment des Chief Happiness Officers alors en vogue en France. Les « hasards » d’Internet m’ont amené à découvrir le CHO, Club des Chief Happiness Officers (ancien nom du réseau L’Optimisme.pro). Ce club je le découvris de l’intérieur grâce à mon amie Myriam Delesalle et très vite je devins membre.
Lors de ces 3 derrière années, j’ai eu le privilège de rencontrer des gens extraordinaires, des sentinelles, des bienveilleuses et bienveilleurs, des semeurs d’optimisme, de belles personnes. J’ai assisté à des conférences, des webinaires (crise du covid oblige).
Très vite, Catherine Testa, l’une des fondatrices m’a encouragé à m’ouvrir, à partager mon expérience de burnouté ce que je fis lors de rencontres du Club. La bienveillance que je perçus alors m’encouragea à sauter le pas et il y a 2 ans je publiai mon histoire sur le site de loptimisme.pro. Sensibiliser sur l’épuisement professionnel devint mon crédo, une véritable mission de vie et je commençai à aborder la thématique au sein même de mon entreprise après la publication de ce même article sur LinkedIn.
Les gens commencèrent à me contacter pour narrer leur histoire, partager leur souffrance, me soutenir et m’encourager à briser de tabou. Je passais ainsi des heures et des heures au téléphone avec des personnes parfaitement inconnues qui souhaitaient partager et sensibiliser.
Un dimanche matin, je reçus un message sur mon portable. C’était mon ami Marc qui était sur le point d’embarquer à Roissy pour un long vol et qui venait de faire une crise de panique. Urgences médicales, rendez-vous chez son médecin et le verdict tomba, directement, implacablement : « Monsieur, vous faites un burnout ». Une récidive. Mais cette fois, la descente fut vertigineuse et la remontée bien plus lente et difficile. Mon ami se tourna vers moi et je l’accompagnais pendant ces dix longs mois de souffrance.
A peine remis, Marc aussi fut interpellé sur les réseaux pour écouter, entendre la souffrance des autres jusqu’au jour où nous décidâmes d’arrêter ces « thérapies » téléphoniques car nous avions oublié LA règle en la matière : savoir nous protéger.
Tous les ans nous avons le privilège de partir en Suisse aux sports d’hiver et je me souviens très bien de cette discussion durant laquelle nous décidâmes de créer un club où nous pourrions interviewer des personnes en souffrance pour partager, sensibiliser et donner de l’espoir. Un espace de dialogue et d’échange qui nous avait manqué lorsque nous-mêmes nous étions au plus mal.
Le Club des Burnoutés et des Bienveilleurs était né.
En mars 2021, nous venons de fêter le premier anniversaire de notre club et nous sous sommes surpris de l’ampleur que cela a pris : 1 site web http://clubdesbetb.fr, 140 articles publiés, 18 podcasts, presque 18000 écoutes, 1 page sur LinkedIn très fréquentée. Un mélange d’excitation, de plaisir mais aussi de tristesse car le burnout est en pleine recrudescence, confinements et crise de la Covid obligent. Mais l’exprimer, n’est-ce pas déjà faire un premier pas vers la guérison ?
Certains auditeurs, des médecins reviennent vers nous pour nous remercier de notre démarche bénévole et bienveillante. Certains vont même jusqu’à affirmer que nos podcasts de burnoutés, d’aidants, d’accompagnants sont « d’intérêt public » car ils permettent de dénouer les langues, faire parler les malades pour le bien de celles et ceux qui souffrent en silence, partager des messages d’optimisme et de bienveillance.
Pour fêter le premier anniversaire de notre club, quoi de mieux que remercier Catherine, Alison, Olivier et toute l’équipe de l’Optimisme pour le soutien, les opportunités de partager autour du burnout lors de webinaires et pour les rencontres et mises en relation.
Récemment nous fîmes ainsi la connaissance du Docteur Philippe Rodet, lors d’un webinaire autour de la Bienveillance. Défenseur de la notion de bienveilleur ou de sentinelle, venue du Québec, nos chemins ne pouvaient que se croiser. Nous venons de publier le 19ème épisode de nos podcasts et le Docteur Rodet s‘est pris au jeu pour nous parler de bienveillance, du rôle des bienveilleurs indispensables aujourd’hui avec la Pandémie mondiale que nous connaissons.
A vous, à nous de continuer de semer des graines d’optimisme autour de nous. A nous de bienveiller, à nous de prendre soin de nous pour mieux aider autrui. La bienveillance commence par soi, la bienveillance commence par un sourire et Dieu sait qu’aujourd’hui plus que jamais nous en avons toutes et tous besoin, à la maison comme dans le monde de l’entreprise.
Et si cette crise permettait l’éclosion d’un mouvement de Bienveilleurs dans nos entreprises, dans nos écoles, dans notre société ?