Largement médiatisé et connu de tous, le burn-out désigne une situation d’épuisement professionnel vécue par un salarié. Plus de 3 millions de personnes seraient directement concernées par ce phénomène (selon une étude du cabinet Technologia de 2014). Mais si le burn-out commence à être considéré comme une maladie professionnelle, le burn-in est un sujet encore très confidentiel. Fatigue importante, baisse de motivation, manque de concentration, maux de tête, … ces signes d’alerte doivent être pris au sérieux. Car il s’agit bien des premières étapes menant au burn-out.
Alors comment identifier ces symptômes ? Et quelle attitude adopter pour lutter contre le stress au travail ?
Du burn-in au burn-out
Dernière phase avant le burn-out, le burn-in n’est pas à prendre à la légère. Au contraire il est annonciateur d’un état d’épuisement qui va se dégrader au fil des jours. Il mène généralement à du présentéisme.
Le burn-in intervient quand tout va bien. Le salarié est heureux et épanoui dans son poste, il est reconnu et donc il a facilement tendance à en faire plus.
Rapidement des problèmes physiques peuvent survenir, de la fatigue, des maladies mineures, ou bien une perte de motivation. Pour combler ce déficit, la personne aura tendance à jouer les prolongations et rester plus longtemps au bureau. Même en situation de grande fatigue, le salarié fera des heures supplémentaires pour prouver aux autres et à lui-même qu’il est toujours autant investi dans son travail.
Durant cette phase, il aura du mal à décrocher de ses missions. Il continuera à répondre à ses mails ou à son téléphone en vacances ou en week-end par exemple. Etant incapable de « couper » véritablement et de s’accorder des moments de plaisir et de détente.
Petit à petit, le collaborateur va littéralement s’épuiser, se sentir vide et inutile. « To burn out » signifie « se consumer ». Il se sentira démotivé, irritable et va commencer à présenter des troubles physiques et psychiques plus importants.
Identifier rapidement les symptômes
Le burn-in désigne donc la première phase du burn-out. Et avec elle, les premiers maux du salarié : angoisse, découragement, perte de motivation, … Ces premiers signaux peuvent paraître anodins pris indépendamment, il peuvent faire croire à une mauvaise passe. C’est l’accumulation de ses symptômes qu’il ne faut pas négliger.
Tout n’est pas à mettre sur le compte du stress à un moment T, de la pression d’un gros dossier à boucler ou à cause d’une personne toxique dans son environnement de travail. C’est ignorer le problème que de penser que la période va bientôt se finir et que tout va rentrer dans l’ordre. Car c’est rarement le cas.
D’autres signes physiques peuvent nous alerter : fatigue, petites maladies, crampes d’estomac, troubles du sommeil, problèmes de dos ou d’importants maux de tête.
Le corps lâche et envoie des signaux d’alarme. Cette phase qui correspond souvent au moment de sur-engagement du collaborateur doit impérativement être prise en charge. Le cerveau est directement impacté, il subit une pression et une charge considérable et risque la surchauffe.
Le burn-in touche en priorité les personnes les plus investies et celles ayant un fort idéal. Vouloir allier aspirations personnelles, qualité du travail et sens pour autrui n’est pas toujours évident. A cette situation vient s’ajouter un manque de reconnaissance et de considération qui peut rapidement provoquer une perte de confiance. On ne se sent plus en adéquation avec son poste, un sentiment d’inutilité apparaît.
Comment prévenir l’épuisement ?
Le salarié doit pouvoir identifier rapidement les premiers signaux et alerter autour de lui : en parler à son supérieur, à ses collaborateurs, à son équipe ou à un psychologue du travail. Prendre du recul, du temps pour soi et partir quelques jours est impératif.
Agir dès le début, au moment du burn-in, est donc indispensable si l’on veut éviter que la situation ne s’aggrave.
Du côté de l’entreprise, plusieurs actions peuvent être mises en place pour lutter contre la surcharge de travail et repenser le rôle de l’humain au centre de l’organisation. Plus d’autonomie dans les prises de décisions, des horaires flexibles, une communication interne repensée et plus de transparence, sont des premières bases de réflexion. Un manager bienveillant, confiant et proche de ses équipes saura rapidement déceler le problème.
Le niveau de stress doit être pris très au sérieux dans une organisation, car cela signifie qu’elle va mal. Il faut alors la « soigner » et pour cela un travail de fond doit être engagé.