POURQUOI NE PAS PARLER DE QUALITÉ DE VIE GÉNÉRALE,
PLUTÔT QUE “SIMPLEMENT” AU TRAVAIL ?
Le bien-être au travail ne dépend pas que du contexte de travail.
Selon une enquête Kantar-TNS pour l’ANACT : 93% des entreprises de plus de 250 salariés avaient initiées une démarche QVT (Qualité de vie au travail) en octobre 2017. Pourtant, dans une société où la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle est de plus en plus perméable, la question de la QVT semble devenir obsolète.
De nombreuses entreprises surfent sur les gadgets à la mode de la QVT en offrant des paniers de fruits ou des séances de méditation de temps en temps. Pour autant, la présence d’une console de jeu ou d’un babyfoot au sein des bureaux devient vite passée de mode pour les collaboratrices et les collaborateurs qui, société de consommation oblige, banalisent extrêmement rapidement ces petits plus du quotidien qui leurs sont offerts.
Et oui, car il n’y a pas que cela qui entre en jeu. De nombreux facteurs ont une incidence directe ou indirecte sur le bien-être des salariés. Et plusieurs d’entre eux ne sont pas liés directement au management, à l’ambiance dans les bureaux ou au confort du siège. Il faut dépasser ce paradigme et élargir sa vision en adoptant une politique « QVG », comprenez Qualité de Vie Générale.
Pourquoi changer ce paradigme ?
Le CREDIR, centre de recherche initiateur de la QVG, a mené une enquête auprès de milliers de professionnels. L’une des conclusion de cette étude est bien « qu’aucun cas de burnout ou d’épuisement professionnel n’était du fait uniquement de l’entreprise ». En effet, un enfant malade, le décès d’un proche, un déménagement, une rupture ou un divorce, sont autant de situations personnelles qui mine le moral et dont on ne peut faire abstraction lorsque l’on passe la porte du bureau le matin. Sommeil, alimentation, exercice physique, vie sociale sont des composants du bien-être. Pour le CREDIR, la QVG regroupe la Santé, la Qualité de Vie au Travail et la Qualité de Vie Hors Travail.
Bien sûr, ce n’est pas à l’employeur de veiller au contenu du frigo de son salarié, à savoir s’il ne se couche pas trop tard, à financer des séances chez un psychologue… Mais l’employeur peut avoir un rôle de prévention, de conseil, d’orientation vers des professionnels de santé. Il doit aussi mettre en place des outils de diagnostic et d’anticipation et pourquoi pas proposer des adaptations du travail pour faire face à des situations personnelles difficiles, d’autant plus lorsque celles-ci sont temporaires.
J’ai la conviction que l’employeur y trouvera vite son compte. Accompagner ses salariés dans des moments difficiles est un levier de reconnaissance, de fidélisation, d’amélioration de la productivité. Au delà d’un investissement social, il s’agit aussi d’un enjeu économique pour l’entreprise.
Quelques mots sur l’auteur :
Hugo Baillet – Expert en Communication & Marketing