Cinq fois nommé Great Place To Work, OCTO Technology est une entreprise de conseil pas tout à fait comme les autres.
Elle accompagne les entreprises et les aide à se transformer dans leur développement IT (blockchain, Big Data…) mais également au niveau de leur méthode de travail.
Explication de Julien Ott qui a développé Appaloosa au sein d’OCTO avant d’en faire une filiale produit à part entière.
Julien, quel est votre poste au sein d’OCTO Technology ?
Je suis le co-fondateur et patron d’Appaloosa, une filiale produit d’OCTO. C’est un app store qui facilite la gestion des apps personnelles et professionnelles en entreprise.
Depuis quelques mois, je travaille aussi sur le développement de trois autres produits d’OCTO : un produit qui facilite le recrutement, gère les candidatures et la réponse des candidats, ou encore une plateforme qui facilite la mise en production de projets de big data.
Ces produits sont nés chez OCTO sur des problématiques d’environnement propre à l’entreprise, avant de devenir des filiales produit d’OCTO.
OCTO se dit « une tribu de tribus », qu’est-ce que cela signifie ?
La culture de l’initiative est très présente chez OCTO. Un des modjos de l’entreprise est « Préfère demander pardon que la permission ». Dans cette organisation très à plat, on choisit son manager et on rejoint la tribu de son choix. Ce sont donc des groupements d’intérêt évoluant de manière organique. Chacun est libre de quitter ou de changer de tribu selon ses besoins.
Ainsi dans la tribu UX (User Experience) les collaborateurs ont décidé de mettre en place l’holacratie. Ils se sont répartis les rôles, de manière libre et non dirigée.
Quel est le parcours d’un collaborateur chez OCTO ?
Si la personne est prise à la sortie d’école, elle rejoint la School où le collaborateur apprend les bases de travail chez OCTO. La bienveillance, la culture du feedback, l’attention au détail, être artisan de son code, … sont des valeurs transmises au sein de cette école Les Schoolers peuvent se spécialiser dans des thématiques et ensuite rejoindre la tribu qu’ils souhaitent.
Vous prônez le remote. Pouvez-vous nous dire pourquoi cela vous tient à cœur et comment l’avez-vous développé au sein de vos équipes ?
Etant assez libre d’expérimenter, j’ai pu mettre en place progressivement de nouvelles méthodes de travail. La première fois où le télétravail a été expérimenté chez Appaloosa est quand une personne de mon équipe a voulu partir à Nantes, il y a 3 ans. On l’a laissé partir, cela n’a pas été simple au début. Les collaborateurs perdaient un collègue, les interactions étaient difficiles dans les premiers temps. Puis petit à petit nous nous sommes équipés d’écrans pour projeter son visage en grand, de webcam pour ne pas avoir à brancher notre mac, de haut parleur bluetooth plus puissant, … On a également mis en place des règles pour que personne ne parle par dessus l’autre. Et enfin on a créé une salle dédiée au remote pour ne pas être dérangé par le bruit ambiant lors de réunion.
Chez Appaloosa sur 30 personnes, environ la moitié travaille en remote. Nous avons décidé de laisser le choix entre les candidats qui voulaient faire du full remote et ceux qui n’en font pas. Il y a un équilibre à trouver car le vide pour les personnes sur place, à Paris, n’est pas forcément simple à gérer.
Quels sont les avantages et les limites au remote selon vous ?
Les bénéfices clairs de travailler ailleurs sont le fait d’être au calme, de gagner en temps de transport, de pouvoir se concentrer sur des tâches, éteindre le tchat et de pouvoir organiser sa journée comme on le souhaite.
Pour accompagner les personnes dans ce processus, nous avons mis en place une certaine organisation. Quand on recrute une personne, elle est deux semaines à Paris, une semaine en remote, puis une semaine à Paris et ensuite on bascule sur notre rythme obligatoire qui est de deux fois deux jours par mois à Paris.
Ces rituels permettent de stabiliser l’équipe. Les collaborateurs savent qu’ils auront à minima quatre supers jours par mois tous ensemble.
Nous faisons également des remotes chez les remotes de temps en temps, c’est-à-dire que nous allons voir les personnes directement sur leur lieu de travail.
Les limites que nous voyons dans cette organisation sont en termes de cohésion et de vie d’équipe. Il est plus difficile de se retrouver le soir après le travail pour boire un verre par exemple.
Evénements, livres blanc, formations, … de nombreuses actions sont menées en dehors du cadre formel de travail chez OCTO.
Comment cela se passe-t-il au sein des équipes ?
La culture du partage est très présente chez OCTO. Pour évoluer au sein de l’organisation, ces temps d’échange sont encouragés. Ainsi certains niveaux requièrent des actions comme par exemple le partage de son savoir en interne. Les livres blancs ou les « matinales » sont proposés par les salariés, en auto gestion sur la pause de midi ou en soirée. L’occasion pour eux de partager ce qu’ils ont appris chez un client, relater une problématique rencontrée, …
Récemment, nous avons eu une Matinale sur l’innovation RH qui a rassemblé 120 personnes à Paris.
Qu’avez-vous mis en place au sein d’Appaloosa en terme de QVT ?
Appaloosa est un produit qui permet de faire la séparation vie pro/vie perso sur son téléphone. Et j’ai à cœur que les équipes l’appliquent en interne !
C’est un app store privé des entreprises déployés sur les téléphones des collaborateurs. Votre entreprise peut déployer des applications d’entreprise sans mettre sous verrou l’intégralité de votre téléphone. L’objectif est de redonner le pouvoir à l’employé. Appaloosa permet par exemple d’avoir le slack d’entreprise d’un côté et le slack privé de l’autre. Vous pouvez aussi couper le soir en partant en week-end, ou ne plus recevoir les notifications ni les emails du bureau.
D’autres mesures ont été appliquées chez Appaloosa. Les personnes sont libres de gérer leur agenda, cette liberté enlève pas mal de pression. A la place de l’unique entretien individuel annuel qui fait peur, un suivi d‘1/2h par semaine est proposé à tous les collaborateurs. Un outil permet de mesurer l’Happiness Indicator, qui est « la note » que l’employé met à sa semaine. Ces mesures nous permettent de suivre de près le bien-être des employés et d’avoir des feed back rapides.
Pour finir, quelle citation vous drive au quotidien ?
J’aime bien celle de Mandela qui dit :
« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ».