Cette question nous est souvent posée. Comment devenir CHO ? Est-ce encore un métier en 2022 ? Quelles sont les formations ? Nous vous en disons plus dans cet article.
Bref historique
Il y a 5 ans, notre équipe fondait le Club des CHO (Chief Happiness Officer). Nous avions, à l’époque, décidé de fédérer ceux qui s’engageaient sur le sujet du bien-être au travail. Autant vous dire : on était précurseurs ! Notre objectif était alors de permettre l’échange entre pairs et de partager en toute intimité : les bonnes pratiques, les erreurs à éviter, les idées de solutions / formations à déployer et surtout, se connaitre et se soutenir quand on nous disait “ce n’est pas un sujet ! “. Parce qu’à l’époque (et c’est encore un peu le cas aujourd’hui), tout le monde n’était pas convaincu que la qualité de vie au travail et le bien-être des collaborateurs puissent être importants.
Très rapidement, nous nous sommes rendu compte que les CHO étaient bien plus nombreux qu’il n’y paraissait sauf… qu’ils s’appelaient rarement “Chief Happiness Officer” sur les réseaux. Les raisons étaient (et sont) multiples : non adéquation du mot avec l’entreprise, marre d’être spammés de solutions QVT, ras-le-bol des demandes d’interview, etc.
Ainsi, il peut sembler difficile d’avoir accès à ces professionnels, les identifier relevant parfois du miracle (quand on voit leur poste sur LinkedIn, régulièrement on se marre du côté décalé!).
Toujours est-il qu’en 5 ans, nous avons rencontré des centaines de professionnels exerçant le métier et que nous pouvons répondre à cette question : existe-t-il un parcours professionnel typique ? Quelques éléments de réponses.
Quel est le parcours des CHO ?
Autant vous le dire quitte à vous spoiler : il n’existe pas de parcours type.
Nous avons interrogé les membres de notre réseau de CHO sur leurs précédents métiers. Verdict : analyste au contrôle de gestion, responsable grands comptes, membre du service informatique, community manager, membre des ressources humaines, office manager, directeur innovation et même DG…
Deuxième question : comment en êtes-vous venus à occuper cette fonction ?
- Parfois par hasard… ” Je postulais pour un poste dans mon domaine et, en rencontrant le RH, on m’a dit « nous avons un poste qui s’ouvre, votre personnalité nous laisse penser qu’il serait calibré pour vous.» “.
- Parfois on a répondu à une annonce : ce cas est relativement rare, les CHO sont souvent recrutés en interne.
- Souvent : « parce que j’ai osé le proposer en interne ! » « J’avais envie de proposer ce métier dans mon groupe. Nous sommes plus de 100 000 salariés, mais au final, pourquoi ne pas tester un petit périmètre. On m’a dit « go ! ». »
Quand nous discutons avec ceux qui embauchent actuellement un CHO, ils évoquent quelques pré-requis, mais précisent toujours « rechercher avant tout une personnalité ».
Dans une profession encore non normée, aux contours qui se dessinent, le plus important pour l’employeur est d’embaucher un ambassadeur qui puisse porter la thématique en interne.
Un CHO, c’est avant tout “une personnalité”
Si leurs parcours ne sont pas « homogènes », il existe toutefois des caractéristiques communes aux CHO :
- L’enthousiasme. Jamais nous n’avons rencontré un Chief Happiness Officer dont le métier soit une contrainte pour lui… Dans 100% des cas, il s’agit d’un choix. Dans le monde de l’entreprise, il s’agit d’un petit exploit, non ? Et force est de constater que tous prennent leur mission à cœur.
- L’innovation. Le périmètre du CHO est évolutif ainsi que les outils qu’il utilise. Aucune norme ne fait encore référence dans le domaine et aucune recette miracle n’existe : il faut tester. Le CHO se doit d’être force de proposition en ce qui concerne les outils à utiliser et actions à mener. Leur métier leur impose généralement en veille sur le digital et les opportunités que le numérique peut offrir pour les aider dans leur métier mais la tech ne fait pas tout !
- La curiosité. Neurosciences, réflexes et comportements humains, nouveaux modes de management, nouvelles techniques de collaboration, design thinking… Le métier de CHO requiert une veille active sur de nombreux sujets.
- L’applomb. La fonction est transversale et demande d’être capable d’échanger tout autant avec les collaborateurs, les RH, les managers, les syndicats ou le COMEX. Balayant la notion de silos, le CHO doit être capable de parler différents langages et de porter la culture d’entreprise… Il faut « faire comprendre la démarche » aux plus réfractaires, il faut être à l’écoute des « salariés parfois désengagés », il faut « gérer avec l’ensemble des parties prenantes » : bref, être au cœur de la communication interne et savoir s’adapter à chacun.
- La polyvalence. Savoir gérer les budgets des actions mises en place dans l’entreprise, être capable d’organiser un événement avec toutes les contraintes logistiques que cela comporte, mettre en place des indicateurs (ces fameux KPI !), jongler (voir créer) des outils de reporting, manager la communication interne ou externe… L’éventail des missions varie d’un CHO à l’autre mais est généralement très large ! Si dans certaines entreprises, les CHO sont seulement en fonction support et pilotent des équipes, dans d’autres, ils le font eux-mêmes. Tout dépend de la taille de l’entreprise et de l’amplitude de la mission.
- La sincérité. Notre équipe tient à vraiment revenir sur ce point : pour les CHO que nous côtoyons au quotidien, cela « vient des tripes et du cœur » bien loin de la stratégie purement marketing. Bienveillance et volonté de porter en interne les actions les caractérisent. Ils sont dans la vie ce qu’ils sont au travail… et il s’agit d’un condition sine qua none pour que tout le monde leur fasse confiance sans intérêt masqué derrière !
Et alors, comment je fais ? Comment devenir CHO ?
Vous l’aurez compris on ne s’improvise pas CHO ! Avant d’exercer ce métier, les CHO ont généralement fait leurs armes dans des métiers plus classiques. Ils sont très au fait du fonctionnement d’une entreprise et des difficultés à surpasser pour démocratiser la fonction.
Il est évident que l’on n’acquiert pas toutes ces compétences lors d’une formation d’1 ou 2 jours. D’ailleurs, du côté recruteurs, on demande rarement un tel diplôme.
Si vous cherchez à vous former, faites le points sur les forces que vous avez pour mener à bien ce métier. Choisissez ensuite d’étayer les compétences mentionnées ci-dessus, pour, lors d’un entretien d’embauche, être capable de montrer votre solidité et votre capacité d’action ! Vous pouvez décider de vous former à l’écoute active, au codev, au management, à la gestion de projets complexes, aux biais cognitifs….
Rappelez vous : c’est avant tout une question de personnalité et d’aptitude à la nouveauté ! Le job de CHO dans une entreprise internationale ne sera pas le même que dans une PME.
Vous pouvez d’ailleurs découvrir l’article d’Isabelle qui a choisi d’initier la démarche dans son entreprise.
Formation : comment devenir CHO ?
Côté formation, vous êtes nombreux à nous demander si nous mettons en place des parcours CHO, la réponse est NON.
Nous proposons en revanche une formation d’une journée pour comprendre les fondamentaux du sujet du bien-être au travail et du CHO, vous fournir un état des lieux de la thématique très loin du traitement médiatique qui en est faite. Nous donnons peu de formations, seule quelques dates sont disponibles, la prochaine étant les 6 et 11 octobre sur 2 demi journées en digital.
Notre équipe a réuni une équipe pluri-disciplinaire et travaille en collaboration avec de multiples acteurs (monde de l’entreprise, branches professionnelles, acteurs des OPCO) pour adapter continuellement le catalogue de formation aux besoins de demain.
Pour en savoir plus c’est par ici : https://loptimisme.pro/formation-accompagnement
N’hésitez pas à nous contacter : formation@loptimisme.com