« Face à l’incertitude, comment rester optimiste ? », c’est surement le sujet qu’on a le plus demandé en (web)conférences à Catherine pendant et post confinement.
Un sujet que l’équipe a creusé en échangeant avec des philosophes, des sociologues, des DRH, mais surtout avec les lecteurs de l’Optimisme pour avoir un « pouls » de la société, demander les ressentis de chacun sur ce qu’il se passe, la confiance (ou non) dans l’avenir et dans leur employeur.
Inégaux face à l’incertitude
Commençons par un fait : nous sommes inégaux face à l’incertitude dans laquelle nous entrons. Si certains se sentent à l’aise dans le changement, si certains y voient une possibilité d’évolution et de réflexion pour notre société, pour d’autres ce monde est tout simplement terriblement angoissant. Certains psychologues vous diront que cela vient toucher des blessures personnelles propres au parcours de chacun, d’autres vous diront qu’il s’agit d’une question d’éducation (et certains lecteurs mentionneront qu’Uranus entrant en bélier, les cancers auront cette adaptabilité aux changements !). Finalement, plus qu’étudier les causes de ces inégalités, il semble important de se rappeler de la conséquence directe : nous ne sommes pas égaux face à cette nouvelle donnée sociétale.
- Il est ainsi inutile de brusquer ses équipes, son conjoint ou sa famille en leur demandant tout simplement d’arrêter d’avoir peur ou en tentant de leur inculquer un optimisme béat : la situation touche à notre être intérieur. Faire preuve de beaucoup d’écoute et d’empathie, et comprendre que nous ne sommes pas égaux se révèlent bien plus utiles (ce que nous ont remonté les lecteurs était un besoin de parler).
De la résilience
Qu’on soit bien clair : cette situation n’est facile pour personne. Nous avons pourtant pu remarquer que certains, probablement « plus habitués aux équilibres précaires » faisaient preuve de plus de sérénité pour l’avenir. N’allez pas croire que la crise les a préservés, il s’agit parfois de lecteurs actuellement au chômage avec des bouches à nourrir, de CDD précaires ou d’intermittents du spectacle ayant perdu la quasi-intégralité de leurs cachets. Pourtant nous avons relevé une résilience plus forte de leur part. « Cela a toujours été comme ça pour moi, finalement cela ne change pas grand-chose, c’est juste pire ».
Nous avons également été touchés de (déjà) voir autour de nous et au sein de nos lecteurs des entrepreneurs fermer leurs entreprises et des micro-entrepreneurs clôturer leurs projets. Pourtant, encore une fois, résilience et prise de recul ont été les composantes de ces fermetures. Peut-être pour ne pas se laisser envahir par la tristesse ou tout simplement « c’était le jeu en créant mon entreprise, on savait qu’il faudrait pivoter plusieurs fois, mais cette fois, ce n’est plus possible ». Et pour demain « comme tout le monde, on cherchera un travail ».
- Si vous avez autour de vous des proches ayant dû avorter un projet, encore une fois de l’écoute est l’ingrédient indispensable pour permettre un rebond car l’étage de digestion aura forcément lieu.
Le salarié face à l’incertitude
Depuis des années l’entreprise a sécurisé le salarié en lui assurant un salaire contre son temps. L’employé échangeait ainsi ses compétences (parfois ses talents) contre de la tranquillité d’esprit avec le fameux CDI français.
Mais quelle entreprise peut aujourd’hui continuer à rassurer son salarié à part celles appartenant à quelques secteurs bien précis ? Peu. Parce que notre société doit se réinventer et probablement plus vite qu’on ne le pense.
Le monde est mouvant, l’entreprise tente elle-même d’être en équilibre avec la société et se meut en fonction du contexte. De fait, chaque salarié est mécaniquement secoué. Il n’est plus possible d’attendre de son entreprise le même confort et la même sécurité qu’avant. Parce qu’il serait bien hypocrite des entreprises de dire que tout va bien (ou que tout va mal d’ailleurs), tant la vitesse du changement est rapide et tant le contexte est instable.
L’employé peut néanmoins être en droit de demander de la transparence et il faudra resserrer le lien de confiance.
- Il va mécaniquement falloir de plus en plus former davantage le salarié à l’incertitude et redonner à chacun sa part de responsabilité, l’entreprise ne pourra plus tout. Cela implique (entre autres) plus de transparence pour plus de co-construction avec les salariés, plus d’engagements en matière de qualité de vie au travail pour souder les équipes entre elles, plus de formations notamment au télétravail pour éviter le délitement du lien en interne, plus de sens pour créer des synergies et fixer des objectifs communs et ainsi inviter le salarié à se responsabiliser et à participer à son projet d’entreprise et se sentir acteur de demain.
Autant le dire : nous entrons pleinement dans l’ère de la société responsabilisée et responsabilisante.
Pour retrouver les conférences de Catherine Testa : www.catherinetesta.com