Le bien-être au travail a la cote.
Il joue aujourd’hui un rôle majeur dans la vitalité d’une entreprise, et n’est plus seulement associé à la réduction des risques psycho-sociaux. L’amélioration de la qualité de vie au travail contribue à la performance et à la rentabilité d’une entreprise. Un salarié qui se sent bien est plus heureux et moins absent.
🇫🇷La France n’est pas isolée dans cette pratique. Au contraire, le marché du « corporate wellness » prend de plus en plus d’ampleur au niveau mondial. En Chine ou en Inde par exemple, la QVT répond à de véritables enjeux liés aux coûts élevés de la santé et de la rétention des talents.
Gymlib, qui accompagne les entreprises pour améliorer leur qualité de vie au travail, a édité un e-book sur le tour du monde de la QVT. Extrait des principaux chiffres et initiatives.
Perception du bien-être au travail : quelles différences entre pays ?
Selon l’étude « Global Survey of Workforce Wellbeing Strategies » de Xerox parue en 2016, seulement 33% des employeurs déclaraient avoir une culture du bien-être en entreprise, mais 83% voulaient en construire une dans les années à venir !
Au niveau mondial, de nombreuses disparités existent en matière de QVT. En Amérique du Nord, 52% des salariés ont accès à des programmes de bien-être en entreprise, contre seulement 23% en Europe, 5% en Asie Pacifique et 1% en Afrique.
En Asie, le bien-être au travail apparaît progressivement dans les entreprises : 66% des salariés estiment important que leur employeur propose un programme bien-être comme du sport, une offre de nourriture saine ou l’aménagement de bureaux (étude « Cigna 360° Well-Being Survey » par Cigna, compagnie d’assurance mondiale, 2018.)
En Afrique les DRH pointent du doigt le désintérêt de leurs supérieurs. Mais dans les grandes entreprises internationales, le sujet de la QVT commence à être abordé.
De nouveaux mots sont apparus au Japon🇯🇵 qualifiant plutôt l’absence de bien-être au travail. Le terme « Karoshi » signifiant « overdose de travail » désigne les suicides dus au surmenage. Quant au terme « Inemuri » lui, exprime le fait de s’assoupir n’importe où et de ne plus pouvoir tenir debout, preuve d’un dur travail accompli.
En France, les salariés attribuent la note moyenne de 6,4/10 à leur niveau de bien-être au travail. Ils ne sont pas entièrement satisfaits de ce qu’il leur est proposé et 44% d’entre eux estiment
que leur entreprise ne se préoccupe pas de leur bien-être – Étude OpinionWay commanditée par Gymlib, sur les salariés et le sport en entreprise, en novembre 2018.
En terme d’avantages, la France n’est pas vraiment bien notée. Les français arrivent les derniers derrière les Américains, les Australiens, les Indiens, etc, pour : des programmes d’accompagnement pour la fertilité, la possibilité d’amener son animal de compagnie au travail, l’opportunité de networking ou encore les événements de cohésion d’équipe. Et dans le peloton de queue en terme d’horaire de travail flexibles, de possibilité de télétravail ou encore d’opportunités de voyages professionnels, selon l’étude « Global Survey of Workforce Wellbeing Strategies », de Xerox.
Les pays scandinaves et les USA, grands champions de la QVT !
Au Danemark 🇩🇰,un nouveau type de management est apparu : le « slow management » ou management doux. La dimension humaine du travail prend toute sa place, et intègre des nouvelles composantes comme l’éthique, la RSE, la cohésion d’équipe, les relations inter personnelles, la communication, etc.
Les process internes sont simplifiés, les salariés responsabilisés, ils peuvent par exemple aménager leurs horaires comme bon leur semble, sans craindre des remarques de leurs supérieurs.
En ce qui concerne l’équilibre vie pro/vie perso, ici encore les pays qui respectent le plus cet équilibre sont le Danemark, l’Espagne 🇪🇸 et les Pays-Bas 🇳🇱. La France est en 12e position, derrière la Russie 🇷🇺, l’Irlande 🇮🇪 ou encore la Belgique 🇧🇪. Selon l’étude menée par l’OCDE
avec le support de Sodexo en 2016.
En Suède 🇸🇪, le temps de travail a également été aménagé. On a vu apparaître des journées de travail de 6h dans certaines entreprises, ou du sport obligatoire. Ainsi 1h de sport hebdomadaire est « offerte » aux salariés dans le but d’améliorer la productivité et la convivialité au sein des équipes.
L’Europe 🇪🇺 n’est pas en reste concernant la pratique de sport avec 61 minutes de sport pratiquées par jour en France, 59 minutes en Italie et 60 en Autriche, selon une étude sur les pays membres de l’OCDE
de 2016.
Aux USA 🇺🇸, chez 3M la règle du 1/5 est appliquée, c’est-à-dire que les salariés peuvent s’ils le désirent passer 20% de leur temps de travail sur des projets personnels. L’objectif était initialement de réduire le turn over d’ingénieurs, dans la réalité cette situation favorise l’émergence de nouvelles idées et offres qui peuvent être reprises par l’entreprise dans certains cas. Google s’est également emparé de cette idée.
Chez Morning Star, entreprise de transformation de tomates basée en Californie, les objectifs sont pensés par les collaborateurs et non par les managers et rassemblés dans des lettres d’entente, en open source. Véritable modèle d’entreprise libérée, Morning Star applique ainsi un management sans manager qui a pour but de responsabiliser les salariés, les rendre plus épanouis et donc plus heureux dans leur travail.