Thomas Hivert, soft facility manager chez EY, nous en dit un peu plus sur son métier et sur les différentes actions qu’il a mises en place au sein de son entreprise pour le bien-être des employés.
Thomas, peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai fait mes armes dans l’hôtellerie, et ce sont ces expériences qui m’ont transmis la notion du service très importante pour moi. Ma vie professionnelle a commencé chez Regus où j’ai passé neuf ans. Avant de rejoindre EY il y a deux ans, j’étais responsable opérationnel et commercial.
Tu es soft facility manager chez EY (Ernst & Young). Peux-tu nous expliquer ce qu’est un soft facility manager ?
Le facility management comporte deux branches. La partie « hard » qui correspond aux travaux, aux déménagements, au multi-technique. Et la partie « soft » qui représente tous les services pour les collaborateurs comme la restauration, la conciergerie etc.
J’ai aujourd’hui en charge des périmètres larges : la restauration collective, privative, la distribution automatique, les accueils, la gestion du room service, la gestion des salles de réunion interne, la conciergerie, et également la politique de tri.
Un de mes enjeux consiste à améliorer l’expérience utilisateurs dans les locaux. Je suis aujourd’hui partie prenante de différents projets comme la préparation de plans de communication.
Un de mes challenges est d’adapter des enjeux techniques pour les rendre parlants pour l’utilisateur grâce à une communication adaptée.
Ta carte de visite indique soft facility manager, te revendiquerais-tu CHO chez EY ?
Je me revendique CHO en cela que j’ai mis en place des actions visant à améliorer le quotidien des collaborateurs. J’ai participé à la conception d’importants travaux dans la cafétéria, à la mise en place d’une conciergerie, et l’enjeu est aujourd’hui d’animer ces espaces. Evidemment, on y organise des after works en open bar pour les collaborateurs, des tournois de babyfoot, cependant, le CHO c’est un peu plus que ça !
Chez EY, il n’y a pas un seul CHO mais un groupe de personnes qui travaille dans l’optique de CHO. Nous avons en effet constitué un comité QVT (qualité de vie au travail) avec les RH de la société. Ils prennent en charge le penchant plutôt RH de CHO en termes d’accompagnement et de management. Pour ma part, je suis sur la partie « fun » et sur la notion de service.
Est-ce dans la culture d’entreprise d’EY que de se préoccuper du bien-être au travail ?
Cela se met en place progressivement. Chez EY, comme dans beaucoup d’autres entreprises, une population vieillissante dirige une masse salariale dont plus de la moitié a moins de 27 ans. Il y a un ainsi décalage entre une population jeune, qui attend de l’innovation, du fun, et des responsables qui n’envisagent pas assez ce type de dépense.
Le job de CHO est un combat quotidien : il faut sans cesse justifier de dépenser 1€ au service des collaborateurs.
Les mentalités évoluent vraiment dans le bon sens. EY est une société à l’activité complexe, en lien avec l’innovation, qui a probablement un peu tardé à mener des actions visant au bien-être des collaborateurs mais qui prend conscience de son retard et travaille à dynamiser le recrutement. EY prend progressivement conscience qu’il faut comprendre et parler le même langage que les jeunes afin de cibler nos employés idéaux. C’est un sujet que nous travaillons en collaboration étroite avec les RH pour répondre aux attentes. Signal fort : notre équipe s’aggrandit. Nous serons deux « CHO » chez EY l’année prochaine. C’est très positif. Le service est ce qui fera la différence, notre équipe et les responsables sont tous d’accord là-dessus.
Cela passe par dynamiser la vie dans les bureaux et créer du lien par des actions qui parfois sont peu coûteuses et permettent de faire sortir le collaborateur du quotidien. L’enjeu pour EY aujourd’hui est d’éviter qu’il y ait un décalage entre les attentes des collaborateurs et ce que propose l’entreprise.
Les mentalités changent et il y a une évolution positive dans le sens du bien-être des collaborateurs aujourd’hui.
Disposez-vous d’outils de mesure du bien-être ?
Non, pas réellement. Les RH et la direction réalisent des enquêtes tous les ans, mais elles m’apparaissent trop générales. On y mesure le rapport au management, au poste, au métier plutôt que de soulever des questions telles que : « Est ce que vous vous sentez bien dans vos locaux, est-ce que ça va bien ? ». Nous prévoyons de réaliser un sondage sur mesure avec le responsable du facility management. Notre enjeu ne serait pas d’obtenir un bon résultat mais d’obtenir une bonne communication avec les salariés. Ce serait comme ouvrir la boite de pandore pour demander « Que ressentez-vous chez EY ? Qu’est-ce que vous voudriez pour vous sentir bien ? Quelles sont les priorités pour améliorer vos conditions de travail chez EY ? ». Le but est d’ouvrir la porte à tous les souhaits potentiels de nos collaborateurs puis de les prioriser, en insistant sur le fait qu’on ne peut pas tout faire en même temps.
Il faut savoir prioriser le plus important pour nos collaborateurs.
Y a-t-il une action spécifique dont tu voudrais nous parler ?
Celle dont je suis le plus fier et qui marche le mieux sont les trois restaurants internes refaits récemment. EY occupe la tour first à la Défense, dans laquelle il existe un restaurant inter-entreprises. EY a fait le choix d’aménager trois grands espaces de 150m2 chacun en espaces de cafétéria accessibles aux collaborateurs tous les jours pour y prendre un petit déjeuner, un café ou se restaurer tous les midis.
Ce projet avait connu des problèmes de gestion, l’offre n’était pas très innovante. Nous avons alors décidé de le refaire entièrement avec un cahier des charges différent, et avec une équipe renouvelée. De conséquents travaux nous on permis de créer trois espaces avec trois ambiances différentes, une identité musicale distincte, une offre alimentaire spécifique… C’est une différenciation qu’EY a su mettre en place pour créer une bulle d’oxygène pour les collaborateurs. Les locaux commencent à vieillir, mais les employés ont accès à des espaces neufs, beaux, avec du service, du sourire, de la musique. Ils offrent également la possibilité de travailler dans une autre ambiance. Ils sont un lieu de partage.
Pourquoi t’es-tu inscrit au club des CHO ?
J’ai découvert le club sur Linkedin début 2017. J’étais intrigué car je connaissais le terme CHO. Mais cela m’a d’abord semblé trop tôt ; mon arrivée dans l’entreprise était trop récente. Je me suis finalement inscrit fin 2017, d’abord parce qu’il n’existe pas de formation CHO, et parce que c’est un métier qui se renouvelle constamment, avec des services et des idées à prendre partout.
Les happy actions du club apportent beaucoup de réflexion et d’idées grâce aux échanges avec les membres du club. On discute beaucoup sur les retours d’expérience, savoir comment chacun vit les choses. Cela fait du bien de voir que l’on n’est pas seul. C’est une bouffée d’oxygène.
C’est très agréable d’aller d’échanger avec des gens qui ont la même volonté de changer le monde du travail. Je n’en retire que du positif.
As-tu la possibilité de partager ce que tu vis au club avec tes collègues ?
Oui, j’y arrive. J’en parle beaucoup avec mon responsable pour lui faire des retours : on y récolte des idées et des contacts intéressants. J’espère qu’on pourra continuer.
Quels sont tes projets pour la suite ?
On a déjà fait beaucoup en termes de travaux, donc demain nous allons essayer de nous digitaliser. L’idée est de rapprocher le facility management des collaborateurs à travers des applications en trouvant d’autres stratégies de communication. Dans les grands groupes, les collaborateurs n’ont pas toujours l’information sur les animations. Il faut trouver le bon moyen de communiquer, et il est forcément digital. C’est le chantier pour demain.
Le club des CHO organise un happy action le 15 juin à Paris sur le living office. Vous y apprendrez comment aménager les espaces de travail.
Plus d’informations : Prochains évènements
Contact : anne.leblanc@loptimisme.com