Nouer du lien. Tout employeur, tout RH, tout salarié a maintenant conscience de ce qu’est le télétravail, avec son lot d’avantages et d’inconvénients.
Il n’est plus à démontrer que maintenir du lien entre les salariés est absolument fondamental. Le lien est en effet ce qui fait notre humanité, ce qui nous ouvre à l’autre, ce qui nous aide à grandir, à nous challenger, à nous soutenir.
De la responsabilité de l’entreprise
Au début du confinement, notre équipe a largement été sollicitée par les entreprises pour réfléchir à « comment créer du lien en ligne ». Chacun a ainsi pu noter l’apparition de multiples points zoom en équipe; de webinars ou encore de « jeux » collectifs réalisés en ligne pour stimuler les interactions entre collègues.
Certaines entreprises ont même « délégué » des RH ou CHO à l’appel de salariés « isolés », quitte à les épuiser eux-mêmes.
Les liens biaisés
Malgré tous ces dispositifs, les études que nous menions au quotidien étaient formelles : dans bien des entreprises le lien se perdait. Parce que ce télétravail imposé exacerbait les comportements : le meilleur comme le pire. Si des managers révélaient toute leur humanité et savaient préserver les liens avec leurs équipes, d’autres montraient le pire d’eux-mêmes et la solitude envahissait alors le salarié.
« En relation one-to-one avec mon manager, il me hurle dessus et se permet tout, je n’ai plus mes collègues pour encaisser ou du moins moduler ses propos ».
« Bien sûr un petit groupe de collègues est au rendez-vous quand ça ne va pas mais très vite j’ai peur de les ennuyer avec mes problèmes au téléphone ».
De là, l’enfermement dans sa bulle ou du moins dans le même cercle.
De la responsabilité individuelle
Quelles étaient donc les entreprises dans lesquelles le lien perdurait ? Telle fut notre question. Tout simplement celles où les salariés faisaient preuve d’empathie.
« Je me suis mise à appeler même les collègues dont je n’étais pas proche car je savais qu’ils n’auraient que peu d’appels de leur manager direct, au début cela leur a paru bizarre, au fil des jours, je suis devenue un interlocuteur pour eux »
« j’ai beaucoup échangé pendant le confinement avec ceux au chômage partiel car personne ne pensait à eux, cela ne rentrait pas dans mon périmètre mais personne ne le faisait »
« j’ai pris en charge les stagiaires, la relation avec le manager étant seulement pro, je trouvais important de les accompagner à grandir ».
Et la réalité est là. Dans un monde où le télétravail vise à se démocratiser, l’empathie aura enfin de la valeur. L’entreprise pourra chercher à créer du lien artificiellement, rien ne remplacera la simplicité d’une composante de caractère. Il y a aujourd’hui urgence à ce que les salariés reprennent en main le lien sans attendre la permission de le faire. Un enjeu vital pour nos sociétés et pour notre Société.
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