Selon un sondage OpinionWay intitulé « Les français et le stress » de mai 2019, 35% des Français considèrent le travail comme étant un domaine qui génère du stress. Ce chiffre grimpe à 63% pour les CSP+.
Malgrè une meilleure prise en charge des problématiques de bien-être et de qualité de vie en entreprise, les collaborateurs restent très impactés par la pression encore très présente dans leur environnement professionnel. Pression qui s’accroît avec le développement du multi-écrans et de l’hyperconnectivité.
En effet le salarié se doit d’être joignable à tout moment. Nous sommes dans l’ère de l’immédiateté, et cela dans tous les domaines de la vie quotidienne. Pour 44% des répondants du sondage OpinionWay, le niveau général de stress a augmenté au cours des 5 dernières années.
Quelles sont donc les conséquences pour les collaborateurs et pour l’organisation ? Comment le stresse influe-t-il sur notre vie privée et comment s’en sortir ?
Les sources du stress en entreprise
Malgré une loi établissant le « droit à la déconnexion » de janvier 2017, qui avait pour but de prévenir les burn-out et autres maladies liées à l’épuisement professionnel, le stress numérique et l’hyperconnexion sont de plus en plus présents en entreprise. Ce phénomène qui tend à se banaliser a de nombreuses conséquences sur notre santé : déconcentration, épuisement, oubli voire même accident dans le pire des cas.
La multiplication des outils collaboratifs, l’usage des réseaux sociaux et l’apparition de nouveaux canaux de communication modifient notre façon de collaborer. L’instantanéité est la norme, tout comme le multitâche. L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle s’en trouve alors fortement pertubé : les heures de travail s’allongent le soir, le salarié est joignable le week-end, il répond à ses mails en vacances, etc.
Cette sur-communication a des conséquences sur notre cerveau, qui n’est pas apte à gérer cette sur-stimulation. Le stress augmente, il perturbe le sommeil, la fatigue s’installe, pouvant mener parfois à des situations problématiques pour le collaborateur et l’entreprise elle-même.
Un autre facteur de stress se trouve au niveau du management. Dans le sondage OpinionWay, les deux principales sources d’insatisfaction au travail sont l’encadrement et la charge de travail.
La nécessité d’une prise de conscience collective
Dans la nouvelle étude BVA pour la Fondation April sur les effets des écrans sur notre santé de juin 2019, 73% des Français se déclarent dépendants de leurs outils connectés (contre 67% en 2018). Le multi-équipement (de 3 à 4 écrans connectés au sein d’un foyer) est en hausse, +5 points par rapport à 2018 ! Cette situation ne semble pas inquiétante pour tout le monde, seul 50% des interrogés estiment que l’exposition aux écrans a un impact sur leur santé (chiffre stable par rapport à l’année précédente).
On peut alors se demander comment faire émerger une prise de conscience collective au sein des entreprises ?
Le stress est aujourd’hui un vrai sujet de société, il est partout et quand nous le rencontrons dans la vie professionnelle, nous le ramenons la plupart du temps dans la sphère privée. C’est pourquoi il est important de faire prendre conscience à la fois aux collaborateurs et aux managers qu’ils ont ensemble un rôle à jouer.
Pour le manager, il est question de savoir prendre soin de son équipe. Il doit percevoir les premiers signes de détresse du salarié, une trop grande pression, une charge de travail trop lourde, etc. Le manager doit être capable de déceler ses difficultés, entamer une discussion avec le collaborateur et trouver des solutions.
Il revient également au salarié de se questionner sur la source du stress, de remettre en question son mode de fonctionnement voir de changer de posture.
Des actions simples à mettre en place
Repenser la place de l’humain au cœur de l’entreprise peut être la première action. Pour cela, il est nécessaire pour lever les tabous d’engager un dialogue avec son équipe, et d’admettre que la situation est problématique et nécessite une évolution. Le bien-être et l’épanouissement des collaborateurs doivent être perçus comme un indicateur de performance, et devenir une priorité pour l’entreprise.
Mieux séparer vie privée et vie professionnelle grâce à des pratiques simples. L’étude BVA pour la Fondation April suggère deux pistes d’actions : limiter les envois d’emails en dehors du bureau et privilégier les échanges en face à face.
Aménager l’espace de travail est une autre piste. Transformer une salle de réunion en salle de sieste au moment du déjeuner par exemple. Ou bien faire du sport, au delà des bienfaits sur la santé, le sport libère des endorphines qui diminuent le stress. Tout le monde est donc gagnant.
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