Avoir un collègue en souffrance au travail est une réalité que beaucoup peuvent rencontrer à un moment ou à un autre de leur carrière.
Peut-être avez-vous déjà vécu la situation : un collègue vient vous parler et vous vous sentez gauche dans vos mots. C’est tout à fait normal : souvent, nous n’avons pas appris à accueillir la souffrance de l’autre.
Nous avons décidé de dédier un article à ce sujet pour vous donner quelques pistes pour mieux réagir. Certaines réactions peuvent en effet être inappropriées ou contre-productives, aggravant sans le vouloir la situation.
attitudes contre-productives à éviter
Nier la situation
Vous pouvez avoir envie de dire que « ça va, ce n’est pas si grave » ou « de toute façon, personne ne va bien en ce moment ».
De votre point de vue, ce qu’il vit n’e devrait pas le stresser. Pour mieux comprendre le stress, nous vous invitons à lire cet article.
En réagissant ainsi, vous minimisez les ressentis de la personne concernée.
Cette attitude peut faire sentir à votre collègue en souffrance que ses problèmes ne sont ni valides ni dignes d’attention, ce qui peut intensifier son isolement et sa souffrance.
Poser un diagnostic
Affirmer des choses telles que « Je suis certain que tu fais une dépression » , «T’es en plein burn-out» ou « C’est évident que tu as de l’anxiété » est non seulement présomptueux mais aussi potentiellement dangereux !
Seuls les professionnels de santé qualifiés peuvent poser un diagnostic médical. Pour y voir plus clair sur le champs “psy”, nous vous invitons à lire cet article “psychologue, pyschiatre, comment s’y retrouver”
Par ailleurs, émettre de telles suppositions peut induire la personne en erreur et contribuer à une mauvaise gestion de la situation.
Comparer à soi
Utiliser des comparaisons comme « moi aussi, je vis ça » peut sembler empathique et partir d’une bonne intention. Mais cela peut détourner la conversation des problèmes de votre collègue à vos propres expériences.
Cela peut donner l’impression que vous minimisez ses difficultés ou que vous rivalisez avec lui sur le plan de la souffrance. A utiliser à juste dose !
Juger
Des commentaires tels que « tu es trop sensible » peuvent être extrêmement invalidants.
Juger la manière dont quelqu’un réagit à sa propre douleur est inutile et peut conduire à une détresse psychologique encore plus grande.
attitudes productives à adopter
Parler au « JE »
Au lieu de supposer ou d’interpréter les sentiments de l’autre, utilisez des formulations qui commencent par « je », par exemple, « j’ai remarqué que… ».
Cela permet de rester factuel et montre que vous parlez à partir de votre propre perspective sans supposer ce que l’autre ressent.
Rester factuel sans interpréter
Abordez les observations sans ajouter d’interprétation personnelle.
Par exemple, dites : « j’ai remarqué que tu sembles très fatigué ces derniers temps », plutôt que «tu ne dors pas à cause de ton stress ».
Cela permet de ne pas présumer des causes et laisse l’espace pour que votre collègue partage ses propres expériences.
Offrir du soutien sans imposer
Demandez comment vous pouvez aider en disant par exemple : « veux-tu en parler ? »« comment est-ce que je peux te soutenir dans cette situation ? » ou « y a-t-il quelque chose que nous pourrions faire pour t’aider à te sentir mieux ? »
Cela montre que vous êtes là pour soutenir sans prendre le contrôle de la situation.
L'intention compte avant tout !
N’abandonnez pas l’idée d’aider de peur de faire des bourdes !
C’est évidemment l’intention qui compte.
D’ailleurs, vous l’avez probablement déjà vécu : quand suite à une rupture, on vous a dit “1 de perdu, 10 de retrouvés!“. Le propos n’était probablement pas celui que vous souhaitiez entendre mais vous savez que la personne était sincère dans sa démarche.
L’essentiel est d’adopter une approche respectueuse en évitant au maximum les attitudes contre-productives que vous connaissez maintenant !
Rappelez-vous que vous chacun peut jouer un rôle significatif dans le soutien à un collègue en difficulté.
Pour en savoir plus et apprendre la démarche d’aide
Retrouvez le livre “Aider” pour développer les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour aider un proche ou un collègue en souffrance psychique.