Selon une étude de Dell Technologies et Institute for the Future, 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore. Elle affirme également que “la capacité à acquérir un nouveau savoir vaudra plus que le savoir déjà appris”.
Dans un monde qui se complexifie, l’entreprise doit être capable de se réinventer. Si elle exige plus de flexibilité de la part de ses collaborateurs, elle se doit d’évoluer et de progresser pour durer. Car aujourd’hui une entreprise statique est déjà perdue. Pour cela, il vaudrait mieux miser sur le capital humain plus que sur les compétences.
C’est pourquoi le concept d’organisation apprenante commence à se répandre. Plus flexible, plus adaptable et plus résiliente, l’entreprise apprenante semble être la bonne solution.
Ambitions de l’entreprise apprenante
Définition : organisation qui met en place un certain nombre de pratiques pour évoluer au sein d’un écosystème mouvant. Dans ce système organique, chacun apprend de l’autre, la communication est fluide et l’intelligence partagée. L’organisation apprenante est donc capable de s’adapter en permanence à son environnement, en mettant en place un certain nombre de leviers pour apprendre et partager les savoirs à tous.
C’est après les années 90 que ce concept commence à se faire connaître, notamment grâce aux travaux de Chris Argyris et Peter Senge. La mondialisation, l’obsolescence des produits et les mutations de société poussent l’entreprise à imaginer de nouvelles pratiques de travail et de management.
La formation occupe une place centrale dans ce processus. Elle doit se réinventer pour permettre au collaborateur de continuer d’apprendre tout au long de sa « vie » en entreprise. La formation se doit d’être pensée comme un investissement et non comme un coût.
Pour Elon Musk, PDG de Tesla, être capable d’apprendre pour aller plus loin que ses concurrents devrait être la priorité des dirigeants.
Comment devenir une organisation apprenante ?
Voici les principaux conseils et étapes pour passer d’une entreprise « classique » à une entreprise agile et adaptable basée sur l’apprentissage :
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Le développement des connaissances et des compétences des collaborateurs doit devenir la priorité. Identifier les besoins mais aussi les envies et attentes des salariés en terme d’apprentissage et d’expériences est essentiel.
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Cartographier les compétences et talents existants dans l’organisation. Pour cela, il est nécessaire d’engager un travail d’accompagnement et de mise en confiance pour que les collaborateurs se sentent légitimes de transférer leurs savoirs.
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Fluidifier la communication interne et externe et mettre tout le monde au même niveau d’information.
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Rendre l’apprentissage collaboratif et participatif. Nous apprenons au sein d’une communauté, il faut faire appel à l’intelligence collective mais également à l’expérientiel et aux sens.
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La transparence et les feedbacks doivent être encouragés dans un processus d’amélioration continue.
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Permettre un apprentissage personnalisé et adapté à la situation de chacun : l’entreprise doit donner les outils digitaux et pédagogiques adéquats en fonction des profils de chacun.
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Les dirigeants, managers et responsables doivent soutenir la démarche et être garants de son bon fonctionnement. Ils doivent aussi veiller à partager les nouvelles opportunités d’apprentissage (MOOC, plateforme d’e-learning, Vis ma vie, auto-apprentissage, …)
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Enfin un dernier levier à activer au niveau individuel est la capacité d’apprendre à apprendre. Selon Jérémy Lamri, Doctorant en sciences cognitives à Paris Descartes et auteur du livre « Les compétences du XXIème siècle », cette capacité va devenir une compétence centrale de demain. Celle-ci permettra à l’individu de continuer à se perfectionner, sécuriser son adaptabilité et donc son employabilité.