Entre le click & collect pour favoriser le local, les plats préparés ou le télétravail, la pause déjeuner des salariés français à l’heure du coronavirus est prise en sandwich entre les contraintes sanitaires et l’équilibre alimentaire. Pour s’adapter au contexte et se redonner le choix, les conseils de Charles Brumauld, diététicien, psychonutritionniste et créateur du podcast Dans la poire !.
« Je prends ma pause déj’ devant mon ordinateur » :
Le décret récemment paru au journal officiel permet aux salariés des entreprises de déjeuner à son poste de travail. Résultat : on a plus de risques de déjeuner devant son écran, de diminuer l’expérience sensorielle du repas (moins regarder sa nourriture, la sentir…) et l’on risque de manger des quantités supérieures à ses besoins.
Que faire :
Sanctuariser 15 à 20 minutes de pause déjeuner. Manger à son poste de travail ne signifie pas nécessairement temps d’écran. Pendant ce temps, prêtez votre attention à l’aspect visuel de votre assiette (est-ce qu’il est satisfaisant, sur une échelle de 1 à 5 ?), olfactif (des émotions liées à des souvenirs qui émergent ?) ou gustatif (quelles saveurs distinguez-vous en premier, en second ? Quelle persistance en bouche ?). Je vous fais bosser : manger devant l’ordinateur, est-ce que ça enrichit votre expérience du repas, est-ce que c’est neutre ou est-ce que ça la dégrade ? Vous avez quatre heures !
« Je mange (trop) vite »
La pause déjeuner devient un pique-nique permanent, où l’on mange sur un coin de table ou de canapé, on est bien loin de la nappe sympa, du panier en osier, des sandwichs à la mayo en mode bucolique. Résultat : peu de mastication, difficulté à s’arrêter au bon moment, risques de troubles digestifs ou de « coup de barre ». On tente autre chose ?
Que faire :
Un petit sas de décompression entre l’envoi de 15 mails d’affilée et le repas. Quelques minutes de marche, écouter chanson sympa, ou 2 minutes de cohérence cardiaque, des inspirations et expirations qui durent 5 secondes chacune. Si on attaque le repas en mode slow, il y a plus de chances qu’on se voie accélérer ! Puis, après avoir regardé et senti sa nourriture, reposer votre fourchette pour observer ce qui se passe en bouche (alors, qu’est-ce qui se passe ?). Réitérez à la moitié de l’assiette. Idem à la dernière bouchée. Qu’observez-vous ?
« Je mange mes émotions en télétravail »
Par ennui, stress ou tout autre inconfort, on a envie de manger un petit quelque chose. Et ça ressemble plus à du chocolat qu’à des brocolis vapeur ! Mais on se dit qu’il ne faut pas grignoter, ni céder à ses envies, car on risque de s’en vouloir ensuite. Le meilleur moyen de céder à une tentation est-il d’y succomber ?
Que faire :
S’il y a envie, il y a besoin. Un besoin de réconfort, d’apaisement ou d’accompagner une bonne nouvelle ! Alors, se diriger vers la stratégie de la pomme ou du yaourt parce que c’est moins calorique, cela répond à une faim, pas une envie. Passer son temps à lutter contre l’envie ? Disons qu’on y consacre pas mal de bande passante. Et si on essayait d’y répondre, à cette envie de manger ? Se diriger vers l’aliment en question, l’aliment précis, se mettre dans un endroit lumineux, agréable, confortable, dans un esprit de dégustation de curiosité et d’ouverture, en prenant cet aliment pour ce qu’il est à ce moment de votre vie : un puissant réconfortant.
Je vous en dis plus dans le Dans la poire Express de vendredi prochain, spécialement conçu pour vous !
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