L’environnement culturel et spatial d’une personne influe énormément sur ses habitudes et ses attentes au travail.
Ce n’est pas uniquement une question de temps travaillé ou de cadre légal. En Allemagne, la semaine de 40 heures est la norme. La plupart des salariés commencent leur journée au plus tard à 8h du matin pour pouvoir partir tôt en fin d’après-midi et profiter de leur vie de famille ou de leurs activités extra-professionnelles. Rester après 17h au bureau n’est pas signe d’efficacité, au contraire !
Alors quelles sont les bonnes habitudes de travail outre-Rhin ? Quelles différences entre les environnements de travail en France et en Allemagne ?
Une flexibilité du travail relative
Une chose est sûre, les Allemands arrivent très bien à séparer leur vie professionnelle de leur vie privée. Pour eux, la vie de famille est très importante. Elle est valorisée en société et le fait de quitter le travail à 16h pour aller s’occuper de ses enfants est courant et accepté par tous !
Ainsi il y a très peu d’heures supplémentaires et les horaires sont généralement bien respectées.
Même si de plus en plus d’employeurs proposent des horaires flexibles et une possibilité de télétravailler, les allemands ont pendant longtemps été réticents à ce mode de fonctionnement. Et pour cause, le fait de venir tous les matins à son bureau impose un cadre et des horaires fixes, ce qui permet de mieux séparer le professionnel du personnel. La pause déjeuner est courte, généralement pas plus d’1/2h, et les conversations entre collègues souvent limitées au pro. Quand les salariés allemands sont au bureau, ils travaillent. On parle de l’efficacité et de la rigueur germaniques, c’est bien de cela dont il s’agit ! Car pour un Allemand, une fois la porte du bureau passée, plus question de répondre à ses mails ou de finir un dossier à la maison.
C’est ainsi qu’en voulant protéger leur vie privée, c’est une certaine forme de flexibilité qui est refusée, et peut-être aussi de précarité.
Du travail à temps partiel au job-sharing
Le travail à temps partiel est assez répandu en Allemagne, surtout chez les femmes. Il y a plus de mini jobs qu’en France, et le plus souvent ce sont les femmes au retour de leur congé maternité qui en bénéficient. Parmi celles-ci, les plus chanceuses auront choisi cette situation tandis que d’autres la subiront. C’est le cas par exemple des femmes cadres qui ne retrouvent pas de postes à responsabilité après une longue absence.
Pour parer à cette problématique, le job-sharing est souvent mis en place. Il consiste à partager un même poste de travail à plusieurs, souvent par 2 personnes. Pour les postes de direction, on parle de top-sharing. Le double avantage de ce système est qu’il permet de retenir les talents et assure aux femmes le maintien de leurs responsabilités. Les femmes cadres peuvent ainsi profiter d’une vie professionnelle épanouissante et d’une réelle vie de famille.
Le collectif prime sur l’individuel
Les Allemands sont très attachés au collectif, au « nous ». La ponctualité en est un parfait exemple. Arriver en retard au bureau signifie faire porter une partie de sa charge de travail sur ses collègues et cela est impensable. Pour ne pas que le collectif en pâtisse, le salarié qui se sent responsable du groupe va donc respecter les règles.
Le sens du collectif va bien au-delà de la ponctualité. Un manager d’équipe sera toujours à la recherche du consensus, du meilleur compromis possible pour son équipe. Alors qu’un manager français décidera le plus souvent seul. En Allemagne, plus de confiance et d’autonomie sont accordées à l’employé. Ils sont responsabilisés et responsables de l’avancement du travail de leur équipe. Ainsi le manager et le salarié ont un fort sentiment d’appartenance au groupe qu’ils constituent, évoluant tous deux dans la même direction, oeuvrant vers un objectif commun.
Pourquoi de telles différences culturelles existent au sein des environnements de travail français et allemands ? Dès l’école, les élèves allemands sont invités à prendre part au débat, on cultive l’esprit critique et analytique dans un cadre bienveillant, communautaire et dans le respect de l’autorité. Alors qu’en France, ce sont plutôt l’esprit de compétition et l’apprentissage par soi-même qui dominent.