Le mouvement de grèves massives de décembre et janvier a fait vivre à de très nombreux Français l’expérience sociologique d’un « Vis ma vie de télétravailleur ». Exceptionnellement ou durablement, certains ont pu tester à cette occasion un avantage que leur entreprise ne proposait pas encore. D’autres ont fait l’expérience de travailler à domicile bien plus longtemps/souvent que d’habitude. Ces semaines de grèves ont fait passer au télétravail un test inédit et à grande échelle sur notre territoire. Quels en sont les enseignements ?
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Les grèves ont été révélatrices de la fracture technologique au sein des entreprises
Cela paraît évident, mais seules les entreprises offrant à leurs collaborateurs la technologie adéquate ont été en mesure d’accepter le recours au télétravail. Si l’accès à un réseau de qualité et des outils permettant la virtualisation de l’espace de travail peut sembler être une formalité, il n’en est rien. « Nous avons mené en 2018 une étude qui révélait que 58% des Français n’avaient pas encore accès à la technologie adéquate, preuve que du chemin reste à parcourir pour véritablement parler de société connectée, mobile et digitale. », explique Karine Calvet, DG France de Citrix.
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La qualité de vie du télétravail vs. le présentéisme et un sentiment de solitude
Si la plupart des salariés ayant essayé le télétravail apprécient le confort de leur domicile et de ne pas affronter les transports, tout en constatant qu’ils sont plus productifs chez eux, ce bien-être a tendance à s’effriter lorsque la situation s’éternise. Nombreux sont ceux qui ont ressenti un fort isolement, qui s’est ensuite transformé en démotivation voire en perte de sens. A cela s’ajoute le manque de confiance potentiel de la part de l’employeur ou de certains managers, encore très empreints du sacro-saint présentéisme français.
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Véhiculer sa culture d’entreprise au-delà des bureaux, une question prioritaire à l’heure du travail flexible
L’humain est sociable et grégaire, pas vraiment configuré pour travailler seul et ne parler à personne – même si des exceptions existent ! Alors que le télétravail est de plus en plus présenté comme un remède à tous les maux ou presque (encombrement des transports, arrêts maladie / burn-out, management stressant, déconcentration, conflits etc.), on se rend compte que la pire erreur serait de négliger le facteur humain du travail, activité à laquelle nous dédions l’essentiel de notre temps chaque semaine. « L’isolement n’est pas seulement causé par le manque d’interactions avec les collègues, puisque les réunions téléphoniques et autres messageries instantanées maintiennent ce lien. La principale absente du travail à distance est la culture d’entreprise, porteuse de sens, de valeurs et véhiculant le sentiment d’appartenance à chaque collaborateur. », commente Karine Calvet. « Les sociétés doivent trouver de nouvelles façons de transmettre leur culture, en tenant compte de la tendance croissante du travail flexible. Citrix a d’ailleurs récemment conçu avec Quartz Creative un cours en ligne intitulé Bâtir une culture d’entreprise en-dehors du bureau, qui offre des conseils pour que votre culture d’entreprise cesse de s’arrêter aux murs de vos bureaux. », ajoute-t-elle.