Laurent Gounelle fait partie des rares auteurs français dont chaque livre est un best-seller mais dont on connait peu l’histoire. Quel est le parcours de ce spécialiste du développement personnel ?
Laurent, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Après mes études, j’ai commencé à travailler en entreprise. Rapidement, je me suis rendu compte que je m’étais fourvoyé dans mon chemin : je n’étais pas en adéquation avec mon métier. J’ai fini par me faire virer. C’était mérité : il faut dire que j’ai toujours eu du mal à faire ce que je ne voulais pas.
Comment vivez-vous cette période ?
J’avais tellement honte que je mentais ! Je disais que j’étais en création d’entreprise. Pourtant, ce moment de crise fut salvateur. J’avais le sentiment d’avoir tout perdu mais également un sentiment de liberté : je n’avais plus rien à perdre. Mon image était tellement dégradée que j’ai enfin commencé à écouter mon cœur. Et ce n’est pas chose aisée, nous sommes perpétuellement soumis au regard des autres. Nous sommes influencés par les attentes de papa et maman, par l’extérieur, par ce qui est socialement valorisé.
Vous parlez souvent de la peur…
J’ai toujours eu peur de tout. Peur des autres, peur de l’échec, peur des microbes… j’étais soumis à mes peurs. J’ai dû en prendre conscience pour me libérer. A partir de là que j’ai enfin pu savoir ce que je voulais vraiment. « À l’école, malheureusement, nous n’apprenons pas à nous connaître, à connaître les autres, leur personnalité, à communiquer avec les autres. » Petit à petit, j’étais de plus en plus attiré par ce qui me faisait le plus peur, à savoir les autres. J’ai suivi des formations pour devenir consultant (un métier de passion pendant une quinzaine d’années), jusqu’à prendre la plume.
Vous vous attendiez à ce succès ?
Au début de ma carrière d’écrivain, je voulais simplement partager les choses qui me tenaient à cœur. Je n’avais en aucun cas planifié de devenir un écrivain. « Je suis idéaliste et naïf et j’ai envie de changer le monde. »
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui ne se sent pas à sa place dans le monde de l’entreprise ?
Si une personne ne se sent pas à sa place au travail, c’est une bonne nouvelle, c’est un cadeau. Il faut le déballer pour rentrer ensuite dans une forme d’introspection. La crise est bénéfique, elle accompagne les transitions et permet la prise de conscience. Elle incite à s’interroger : « qui suis-je et qu’ai-je envie de faire de ma vie ? » là où le confort est endormant. Il faut s’interroger sur ce qui allume la lumière au fond de vos yeux et vous fait sentir compétent et utile.Il faut se reconnecter à ses émotions profondes et trouver un juste équilibre :accepter les corvées de son travail tout en étant épanoui. Si plus de 30% de ces actions ne vous conviennent pas, c’est qu’il faut peut-être changer de métier. On ne doit pas “passer le temps”. La vie n’étant pas éternelle, il faut la remplir d’activités qui ont du sens.
Aujourd’hui, vous êtes un auteur à succès. Cela vous rend-il heureux ?
Je ne m’identifie pas au succès et celui-ci ne me rend absolument pas heureux, d’ailleurs je peux le perdre. Il me semble important de ne pas s’identifier à son métier, à ses possessions matérielles, à son aspect physique, à ses capacités intellectuelles. Nos valeurs intrinsèques se trouvent bien au-delà.
Selon vous, c’est quoi une vie réussie ?
Une vie réussie est une vie conforme à nos valeurs. Une vie qui nous permette de mettre en oeuvre nos talents et nos aspirations profondes. L’être humain est un être de relations. On ne peut pas non plus être heureux seul dans son coin. Une vie réussie est basée sur des relations et de l’amour. “L’amour est essentiel à la vie.”
Laurent Gounelle faisait partie des intervenants du Vision Summit 2019. Pensez à nous suivre pour être tenu informé de la diffusion des différents comptes rendus.