Marches pour le climat, mouvements de désobéissance civile, création de collectifs, … de plus en plus de personnes s’engagent quotidiennement dans la lutte contre le dérèglement climatique. Et ce, dans le monde entier.
Le mouvement #ClimateStrike du 20 septembre dernier fut suivi par des millions de personnes dans plus de 150 pays. Comment ce mouvement mondial pour le climat porté par la jeune génération avec en tête de file Greta Thunberg, est-il accueilli par les entreprises ? Quelles sont celles qui subissent et celles qui ont bien l’intention de jouer un rôle de leader dans ce processus ?
Le temps presse et si l’entreprise tarde à s’engager dans la transition écologique, il se peut que la révolte vienne des salariés.
Des employés risquent leur poste pour défendre le climat
Après la prise de conscience individuelle, les salariés issus de petites, grandes entreprises et multinationales, ont du mal à mettre en cohérence leurs valeurs avec celles de l’entreprise qui les emploie.
Parmi eux, Jessica une salariée d’Amazon Air, la flotte d’avions de livraison, s’est rendue compte que même en optimisant l’efficacité avec laquelle un avion peut être utilisé, celui-ci volera toujours et donc brûlera des combustibles fossiles. Cette absence de pouvoir réel sur les enjeux de son poste l’a petit à petit menée à un profond mal-être ; jusqu’à se sentir honteuse du rôle qu’elle pouvait avoir chez Amazon.
Jessica avec d’autres ont alors créé des groupes de travail pour faire pression sur leur employeur. Plus connu sous le nom de Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), ils ont encouragé tous les salariés à participer à la série de marches organisées du 20 au 27 septembre pour attirer l’attention sur le changement climatique. Plus de 1 000 employés d’Amazon se sont engagés à participer à la grève.
Parmi ces revendications, le groupe Amazon Employees for Climate Justice souhaite que le géant technologique poursuive ses objectifs de durabilité, atteigne la neutralité carbone d’ici 2030 et mette un terme définitif aux contrats passés avec les entreprises de combustibles fossiles.
Google, Facebook, Microsoft ou encore Twitter ont ainsi vu leurs employés descendre dans la rue et manifester leur désaccord quant à leurs choix stratégiques. Aujourd’hui ces véritables groupes d’activistes salariés s’organisent et ne craignent plus leurs employeurs. Pour eux, il est de leur responsabilité morale de s’exprimer. Cette tendance se répand et pourrait bien inquiéter les employeurs qui ne prennent pas position sur le sujet.
Ces entreprises qui encouragent la grève
Certaines entreprises prennent les devants et encouragent leurs employés à soutenir les actions citoyennes pour le climat. C’est par exemple le cas d’Ecosia, le moteur de recherche engagé dans la reforestation, qui a mis en place le congé climat pour ses salariés activistes. L’entreprise a ainsi offert la possibilité de manifester pendant la semaine pour le climat (du 20 au 27 septembre dernier) sans que l’employé n’ait à toucher à ses congés. Elle s’engage également à soutenir ces collaborateurs en cas de problème juridique ou d’incarcération liée à une action de désobéissance civile.
Ainsi Christian Kroll, créateur d’Ecosia, a déclaré : « J’espère que notre nouvelle politique relative aux congés climatiques encouragera d’autres entreprises à changer.”
Ben & Jerries, Patagonia, Burton… sont également de ceux qui encouragent leurs salariés à s’engager dans ce combat. Ils reconnaissent l’existence d’une crise écologique mondiale et la nécessité de devoir prendre ses responsabilités face à elle. Un engagement honorable, reste à voir maintenant quelles actions vont être mises en place pour transformer l’entreprise de l’intérieur.