La pratique séduit nombre d’entreprises et est érigée par certains comme le nouveau symbole du bonheur au travail. A tort ?
Après le bouleversement de l’open space dans les années 90, une nouvelle tendance investit le quotidien de plus d’un tiers (36%) des salariés français : le “flex office” aussi appelé “desk sharing”. Il s’agit d’un mode d’organisation des espaces de travail dans lequel les collaborateurs ne disposent pas de poste de travail attitré au sein de l’entreprise.
Des ressorts économiques
Fortement inspiré des environnements de travail des startups et des GAFA, le “flex office” a d’abord séduit les cabinets de conseil chez qui jusqu’à 80% des effectifs peuvent travailler en dehors des locaux, car en mission chez le client. Les cabinets y voient alors l’opportunité de réduire les coûts et de rationaliser l’espace. “Les défenseurs du flex office oublient souvent de mentionner le contexte économique qui se cache derrière”, pointe Bernard Salengro, médecin du travail et expert en santé au travail au sein du syndicat CFE-CGC, pas vraiment convaincu par le “desk sharing”.
Nouvelle verticalité
Avec cette organisation en “mode nomade”, le collaborateur s’installe en fonction de ses besoins. Cet aménagement facilite le lien social entre les collaborateurs. Ces derniers peuvent effectivement en profiter pour échanger avec leurs collègues, obtenir des conseils dans leur travail, gagner en compétences relationnelles…
Les bureaux DANONE ,boulevard Haussman , Paris
Un défi pour les managers
Dans le flexoffice, il s’agit de miser désormais sur le management par la confiance. En effet, le manager n’est plus en supervision constante de son équipe et laisse les collaborateurs évoluer sereinement dans leurs tâches. “Nous n’avons pas besoin de voir nos consultants collés à leur bureau pour s’assurer qu’ils avancent”, souligne Geoffroy Schmitt. Si tout roule sur le papier, il faut quand même une machine bien huilée pour que cela fonctionne dans la pratique. Une connexion wifi efficace, des téléphones fixes remplacés par Skype et de nombreux autres outils de collaboration informels comme Slack ou Hangouts viennent faciliter le quotidien. “Ce mode de communication modifie l’expérience managériale”, poursuit David Mahé. “C’est sympa de parler à son chef sur Hangouts, confie Florian Tue. On se débarrasse du côté formel du mail”.
Une nouvelle organisation qui ne fait pas l’unanimité
Malgré ses avantages, “le flex office” ne fait pas l’unanimité : 68% des Français résistent à l’idée d’abandonner leur bureau, d’après le dernier baromètre Opinion Way/CD&B. En effet, cette organisation peut générer une certaine pression chez les salariés, et peut détériorer la concentration.
Pour retrouver un avis plus complet sur les désavantages du flexoffice, consultez notre article : L’espace de travail, révélateur de la culture d’entreprise