Transformer les emplois, relocaliser l’économie, réduire le temps de travail, … pourraient être des leviers importants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Selon une étude de B&L évolution de février 2019, appliquer plusieurs mesures simultanément permettrait de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Alors comment le travail peut-il sauver le climat ? Quelles seraient les mesures à prendre ? Et comment enclencher une dynamique vertueuse et exemplaire ?
Travailler chez soi permet de réduire son impact écologique
Les accords de Paris adoptés suite à la COP21 en décembre 2015, et entrés en vigueur en novembre 2016, prévoient de limiter la hausse des températures à 1,5°C et le réchauffement climatique à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, d’ici à 2100.
Pour tenter d’atteindre cet objectif ambitieux, plusieurs mesures peuvent être appliquées dans le monde de l’entreprise. Ainsi, l’étude de B&L évolution recommande le télétravail à raison de 2 jours par semaine pour toutes les personnes qui utilisent leurs véhicules pour se rendre sur leur lieu de travail, et habitant à plus de 10km.
En plus des avantages qu’offre le télétravail – une plus grande flexibilité d’adaptation du planning, plus de concentration car moins de distraction, etc. – le collaborateur aura un impact positif direct sur le réchauffement climatique ! En restant chez lui, il permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre en limitant l’utilisation de son véhicule.
Du côté des entreprises, le calcul est plutôt rentable. Moins il y a de collaborateurs présents dans les locaux, moins les frais généraux seront élevés.
Une autre mesure à appliquer serait la diminution de 2% par an des km parcourus par les véhicules utilitaires légers à usage professionnel. Ce qui représenterait 20% de km en moins en 2030 et une plus grande relocalisation de l’économie.
Travailler moins pour réduire l’utilisation des ressources
Des horaires de travail variables, des réunions à n’en plus finir ou un dossier à boucler, les salariés ont souvent tendance à allonger leur temps de travail. Beaucoup abandonnent l’idée du covoiturage pour rentrer chez eux, par peur de bloquer les autres ou de ne pas se mettre d’accord sur un planning.
Généraliser les horaires fixes de travail permettrait donc de faciliter le covoiturage et encouragerait les transports en commun.
Basée sur des données collectées par l’ONU et l’OCDE, l’étude du think-tank Autonomy intitulée « The ecological limits of work » d’avril 2019 démontre clairement les effets du temps de travail sur le déréglement climatique. La conclusion ? Travailler moins pour produire moins et ainsi limiter notre utilisation de ressources.
Par exemple, pour ne pas dépasser le seuil des 2°C d’augmentation des températures, la Suède devrait passer à la semaine de 12 heures et l’Allemagne à la semaine de 6 heures. Cette réduction serait non seulement bénéfique pour faire baisser la production, mais elle aurait également des impacts positifs sur notre degré de stress. Il s’agirait donc d’améliorer la productivité en limitant le présentéisme et le risque dépuisement professionnel.
Parfois la pollution n’est pas toujours là où on l’attend ! L’envoi d’emails professionnels de façon quotidienne et en grande quantité a également des répercussions. Selon l’ADEME, il y aurait entre 8 et 10 milliards d’emails échangés toutes les heures dans le monde. Or 1 Mo envoyé correspond à environ 20 watts, 7,5 grames de fer (dû à la fabrication des serveurs des data centers) et 15 grammes de CO2 consommés. Avec près de 225 milliards d’emails échangés chaque jour, faite le calcul !
La pollution est principalement due au transfert de mail et de pièces-jointes volumineuses. Ces pièces-jointes sont stockées sur des serveurs informatiques dans des data centers qui tournent toute l’année, 24h/24, et consomment énormément d’électricité.
Pour limiter l’impact des courriels, des gestes simples peuvent être adoptés, comme :
- Nettoyer régulièrement sa boîte email : vider sa corbeille, supprimer les spams et faire le tri dans ses emails reçus permet d’éviter de stocker les informations sur les serveurs et donc de limiter la consommation d’énergie.
- Stocker local : sur des disques durs ou sur son ordinateur par exemple, plutôt que sur des serveurs. Cela permettrait également de ne conserver que les informations importantes.
- Limiter l’envoi de pièces-jointes en envoyant plutôt un lien vers un site internet.
- Supprimer les pièces-jointes au moment du transfert de mails.
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