Nous sommes régulièrement interpellés par des personnes qui se questionnent sur le terme Chief Happiness Officer. « Est-ce la bonne manière d’appeler ce métier ? », « Je ne suis pas d’accord pour parler de bonheur en entreprise, je préfère parler de bien-être ou de qualité de vie au travail… ».
Voici donc une brève pour tenter de répondre à ces questions du mieux possible.
Le choix des mots : CHO et synonyme
Quel mot employer pour définir le poste de référent de la qualité de vie au travail ? Nous lisons régulièrement des débats sur le sujet, or la façon dont on va appeler ce nouveau métier varie systématiquement d’une entreprise à l’autre.
Quand on y réfléchit c’est assez logique. Le CHO – ou encore le « Culture Manager », le « Workplace Experience Manager » , le « Responsable du Développement RH », le « Soft Facilities Manager » ou encore le « Responsables de la Qualité de Vie au Travail » et j’en passe – va avoir pour mission d’être le garant de la culture de l’entreprise. La culture d’une entreprise est par essence différente d’une entreprise à une autre. Il est donc normal que son représentant ne porte pas systématiquement le même intitulé de poste.
Bien sûr, on aura beaucoup moins de mal à donner le nom de « CHO » dans une startup du digital (pour être 100% dans le cliché) que dans un groupe historique dans lequel viennent se mêler parfois 3 à 4 générations différentes, pas toujours acculturées à ce nouveau terme. Ceci dit, certains groupes tentent le pari en posant le mot comme objectif, et c’est tout à leur honneur.
Mais peut-on parler de bonheur au travail ?
Nous sommes interpellés également sur la question purement sémantique : bonheur, bien-être et qualité de vie au travail… Quel mot serait le plus judicieusement adapté au milieu professionnel ?
Pour nous, ce n’est pas le cœur du sujet.
D’une part, si des philosophes français (comme Frédéric Lenoir ou encore Cynthia Fleury) ne parviennent pas à se mettre d’accord sur ce point, il nous paraîtrait assez prétentieux de penser avoir la solution.
De deux, il s’agit d’un débat strictement français. Alors que le terme CHO est international.
Troisièmement, lorsque l’on aborde la quête de sens, la jeune génération ne prend pas de pincettes pour nous dire qu’elle veut être heureuse au travail. Elle ne veut pas être juste « bien », non elle veut être heureuse et donner un sens à sa vie… Combien êtes-vous à avoir vu vos « bons éléments » faire un « job out » pour gagner moins, avoir un job avec plus de sens et être heureux ?
Enfin, si nous poussons le raisonnement, à ce compte-là, pourquoi ne pas remettre en question la terminologie du mot “travail” qui étymologiquement veut quand même dire “souffrance” ?
Un mot se définit principalement à travers les usages.
Des débats sur Linkedin alimentent une polémique sur un sujet innovant se voulant, au contraire, fédérateur. Peu importe le choix que font ceux qui sont CHO ou assimilés. Le but est de lier innovation et expérimentation pour que le collaborateur s’y retrouve et se sente mieux dans son travail. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de quelque chose de nouveau qui ne peut être immédiatement normé d’autant qu’il dépend de ceux qui font l’entreprise…vous, nous, êtres humains. Tous semblables et pourtant si différents.
Aujourd’hui, une chose est sûre, la thématique avance et progresse. Le monde journalistique commence enfin à comprendre qu’il ne s’agit pas uniquement d’un concept bisounouresque ou d’un débat sémantique mais bien d’un changement global et sociétal.
Au sein du Club des CHO, nous continuerons d’avancer en 2018 sans faire d’injonctions, en testant, en expérimentant car c’est bien ça le futur de l’entreprise : une co-construction constante ; des échecs, des victoires et des remises en question qui, bien que nécessaires, ne doivent surtout pas scléroser le passage à l’action.