Voici les 10 commandements pour lutter contre la pollution digitale
Dans le cadre de la transformation numérique, les modes de travail et de collaboration se virtualisent et se digitalisent. Notre quotidien professionnel est fait d’emails, de messages instantanés, de transferts de documents numériques, de conversations audio et vidéo, de télé-réunions, de sessions de digital learning, de navigation sur les XNets (Inter, Intra et Extra) et d’interactions sur les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, nous serions complètement perdus sans notre PC et notre smartphone et nous sentirions démunis sans nos applications préférées. Mais tout ceci à un prix et impacte notre environnement.
On a tendance à croire que la transformation digitale aura un impact positif sur l’environnement, à l’image de l’utilisation des liseuses et des magazines en ligne, qui réduisent la consommation de papier et donc de bois, dans la presse et l’industrie du livre. Mais c’est là qu’on se trompe et lourdement !
Avec l’avènement du tout numérique et la généralisation du cloud et des DataCenters énergivores, nous avons inventé un nouveau mode de pollution : la pollution digitale !
A ce jour, 16 % de la consommation électrique mondiale est d’ores et déjà engendrée par le numérique, et elle va croître de 50 % en 2020. Le web et ses 2.5 milliards d’utilisateurs sont responsables de 4% des émissions mondiales de Co2 en 2019.
La pollution numérique émet autant de gaz à effet de serre que l’aviation civile !
Pour donner une perspective, si internet était un pays, il serait le 3ème plus gros consommateur d’électricité au monde.
Et en réaction à ce phénomène, apparaît une nouvelle forme d’écologie : l’écologie digitale.
Pourquoi parler d’écologie digitale ?
Le grand prophète de cette nouvelle « religion » écolo-numérique, est Inès Leonarduzzi, fondatrice et CEO de Digital For The Planet. Elle a notamment proposé ses 10 Commandements pour que chacun d’entre nous puisse contribuer à réduire la pollution digitale.
En tant que responsable Marketing Digital d’une ESN Française spécialisée dans l’intégration et la gestion des flux digitaux des entreprises (@NXO), je ne pouvais que me sentir concerné par le sujet et motivé pour devenir un disciple de l’écologie digitale.
Qu’est ce que l’écologie digitale ?
L’écologie digitale (ou écologie numérique) est définie sur Wikipedia comme « la discipline qui étudie l’impact environnemental des différents écosystèmes reliant l’humain et le digital dans le but d’en limiter les effets nuisibles pour l’environnement
Quels sont les 10 commandements du professionnel adepte de l’écologie digitale ?
1) « Ta boite email tu nettoiera quotidiennement ! »
Un e-mail avec une pièce jointe d’un mégaoctet émet 19 g de CO2 dans l’atmosphère. Or 80 % des e-mails ne sont pas ouverts, ce qui interroge sur la pertinence de nos envois Une entreprise qui envoie 3 millions de mails émet jusqu’à 30 tonnes de CO2.
Faire le tri, en supprimant certains mails, devient donc hygiéniquement indispensable.
La suppression de 30 mails équivaut à économiser une ampoule allumée pendant une journée.
Il est possible de nettoyer sa messagerie électronique avec la solution gratuite Cleanfox, qui propose notamment de se désabonner facilement de newsletters devenues indésirables.
Eviter le faire systématiquement un « répondre à tous ». Limitez vos envois de courriels aux personnes directement concernées par le sujet et qui ont une action à faire. Limitez l’utilisation de pièces jointes lourdes ou compressez-les au maximum. Ces documents vont consommer de la bande passante, de l’énergie et de la place de stockage. Les diffuser à de multiples destinataires multiplie d’autant plus ce phénomène.
Une astuce pour éviter de joindre des documents volumineux est d’utiliser un FTP comme Onedrive, Dropbox ou FilleZilla ou encore mieux une application comme Linkedin Pointdrive (intégré à la licence SalesNavigator), ou Tilkee. L’avantage de ces dernières est de pouvoir donner accès via une url aux documents (y compris des vidéos) que vous voulez transmettre, tout en étant notifié quand l’interlocuteur se connecte pour consulter les documents et voir son comportement : combien de fois s’est-il connecté, qu’à t’il consulté/téléchargé, a-t-il transmis l’information et à qui… Ici, nul besoin de transmettre des documents joints par emails, il suffit juste de communiquer une url vers la page de destination comprenant les livrables.
2) « Fermer les onglets web inutilisés tu penseras »
On ne le sait pas toujours, mais un onglet ouvert s’actualise en permanence et fait tourner les data centers. A quoi bon laisser ouvert 10 onglets en permanence, dont la plupart qu’on oublie totalement, et ne s’en apercevoir qu’au moment d’éteindre son PC ? Cela consomme de la bande passante et de l’énergie !
Ouvrir un grand nombre d’onglets diminue les performances de Chrome. Pour récupérer un peu de mémoire vive, l’extension The Great Suspender les met en veille.
La solution The Great Suspender, extension d’un moteur de recherche comme Google ou Bing, permet de mettre en veille les onglets non utilisés pour éviter qu’ils ne se réactualisent automatiquement.
3) “Les smartphones responsables tu privilégieras”
Une entreprise peut être davantage éco-responsable, à travers ces achats dans la tech, si elle privilégie des téléphones professionnels moins énergivores et dotés par exemple de plus petits écrans. Équiper les collaborateurs avec une technologie plus éthique est aussi une solution : les smartphones Fairphone par exemple disposent d’une double Sim. Cette particularité permet de ne conserver qu’un seul téléphone, professionnel et personnel, à la place de plusieurs.De manière générale, en matière de technologie, adoptez le principe des achats durables.
4) « Un moteur de recherche éthique tu utiliseras »
Pour surfer sur internet en diminuant son impact carbone, pourquoi ne pas utiliser des moteurs de recherche éthiques tels que Ecosia, Qwant, Lilo ou le Made in France, Ecogine. C’est l’occasion de protéger ses données tout en finançant des causes solidaires et écologiques.
Le moteur de recherche Ecosia par exemple, reverse 80% de ses bénéfices à un programme de reforestation mondial. Chaque recherche effectuée sur Ecosia permet de planter un arbre, ce qui est assez original.
Cette démarche éco-responsable commence d’ailleurs à faire des émules au sein des GAFA.
Apple a lancé un fonds pour investir près de 300 millions de dollars sur les quatre prochaines années dans la transition énergétique de ses sous-traitants chinois afin d’aider les entreprises à passer aux énergies renouvelables. La firme à la pomme indique que sa solution iMessage, est déjà alimenté à 83 % en énergies renouvelables.
Google alimente quant à lui ses data centers à 56 % en énergies renouvelables.
Facebook, Apple et Google ont été les premiers il y a cinq ans à s’engager dans un Internet alimenté à 100 % par des énergies renouvelables. Les GAFA se sont ainsi emparés du sujet et ont compris que l’écologie digitale est l’enjeu environnemental du 21e siècle, mais aussi un enjeu économique crucial !
5) L’URL dans la barre de recherche tu taperas ou la fonction « Favoris » tu utiliseras
Lorsque l’utilisateur fait appel à un moteur de recherche, le data center transmet d’abord la page d’accueil, ensuite l’utilisateur rédige une requête par mot-clef, puis le data center envoie les résultats trouvés. Sitôt que l’utilisateur clique sur ce qui l’intéresse, le data center de l’hébergeur du site sélectionné transmet la page internet. En tapant l’URL du site directement dans la barre de recherche, on simplifie le parcours des opérations et réduit le bilan carbone d’une recherche.
Utiliser la fonction Favoris pour accéder à vos sites et non la barre de recherche cela vous permettra d’utiliser 4 fois moins d’énergies
6) Pour te préserver, les notifications non nécessaires tu désactiveras
De nombreuses applications sollicitent en permanence les utilisateurs avec des notifications incitatives. Désactiver ou paramétrer les notifications évite de générer des requêtes non souhaitables. C’est également un bon moyen de se déconnecter lorsque l’on passe trop de temps sur les réseaux sociaux.
Diminuer sa charge mentale et savoir se déconnecter fait partie des pratiques saines. Après tout, nous faisons aussi partie de la nature et nous préserver c’est aussi préserver la nature !
7) La consommation d’énergie de ton Smartphone tu diminuera.
Une fois le chargement terminé, il est important de débrancher l’appareil électronique, car il continue de consommer. Vous économiserez ainsi 10% d’électricité.
Diminuez la luminosité de vos appareils pour les recharger moins souvent et pour prolonger la durée de vie des batteries. Si vous n’en n’avez pas l’usage sur le moment, éteignez le WIFI, le bluetooth, la localisation et la 4G et vous augmenterez votre autonomie. Pensez à fermer toutes les applications ouvertes en fond de tâche car elles consomment de l’énergie et de la mémoire.
Bannissez le mode veille le plus possible : les terminaux consomment toujours de l’électricité en étant en veille.
8) « Les applications non utilisées tu supprimeras »
Même si on y recourt plus, une application dûment installée continue d’utiliser les ressources du téléphone et de susciter des mises à jour automatiques. Les supprimer évite de consommer de l’énergie sans raison et fait gagner de la place mémoire.
9) A l’essentiel tu iras, dans un esprit de sobriété
Eviter le verbiage et la logorrhée inutile dans vos messages et articles. Allez directement à l’essentiel, utilisez le téléphone ou allez voir les gens qui sont dans les mêmes locaux que vous ! N’imprimez que lorsque c’est indispensable. Pensez aux forêts !
Pour les plus économes, utiliser une police d’écriture écologique comme RYMAN, permet de consommer moins d’encre et de faire des économies financière, en limitant aussi l’impact environnemental
10 ) Les plates-formes de communication et de collaboration tu privilégieras
Plutôt que de communiquer par mail avec de nombreux collaborateurs en copie, il est souhaitable de privilégier l’utilisation de plates-formes collaboratives grand public telles que Whatsapp, Workplace, Messenger…. ou professionnelles telles que Cisco Webex TEAMS, Microsoft Teams ou ALE Rainbow .
Vous pourrez collaborer efficacement au sein d’une équipe ou dans le cadre d’un écosystème élargi (fournisseurs, clients, collaborateurs…) en utilisant des outils de collaborations multimédias tels que la vidéo, l’audio ou le chat persistant. Ces plateformes vous permettent également d’être prévenu de l’état de vos correspondants (disponibles, occupés, en réunion, en conférence…) et d’organiser des réunions virtuelles programmées ou à la volée.
Elles changent la donne sur la manière de travailler dans les entreprises en favorisant par exemple le développement du télétravail, du coworking ou du travail nomade. Ce type de plateformes collaboratives professionnelles permettent de gagner un temps précieux et en outre de réduire les déplacements physiques et donc de diminuer la pollution liée aux transports (dont 70% est constituée par la voiture individuelle).
Conclusion :
L’économie numérique a généré sa propre pollution dont l’impact sur l’environnement s’alourdit chaque jour. Comme pour l’écologie traditionnelle, l’avènement de l’écologie numérique passe donc par la sensibilisation et la formation des masses aux bonnes pratiques.
Cela passe aussi par un volontarisme économique et par l’innovation. Déjà les grands équipementiers et éditeurs s’évertuent à diminuer la consommation d’énergie des data centers et recherchant par exemples de nouveaux moyens de climatisation naturels comme le Free cooling. D’autres commencent à utiliser la chaleur produite par les ordinateurs ou les data centers comme moyens de chauffage d’habitations !
La situation est compliquée par d’autres phénomènes tels que le développement du streaming car La dématérialisation des contenus est un désastre pour l’environnement.
Sur Internet, le streaming vidéo consomme près de 60 % de la bande passante mondiale, dont 15 % pour Netflix et 11 % pour YouTube, d’après une étude récente de Sandvine, et même le jeu vidéo s’y met ! Mais ce n’est pas mieux pour la planète.
Contrairement à celui des DVD et des CD, l’impact environnemental du streaming est invisible à l’oeil nu mais néanmoins bien réel.
Face à ce constat, certains estiment que les bonnes pratiques d’éco-conception et de réduction du gaspillage pourraient ne pas suffire. Mais il ne faut pas baisser les bras car les solutions existent et d’autres seront inventées à n’en point douter.
Réussir cette transition écologique du numérique passe aussi par la volonté politique. Par exemple on assiste depuis quelques temps à un grand mouvement contre les éditeurs pour lutter contre l’obsolescence programmée qui nous force plus ou moins à changer nos appareils selon la volonté du constructeur. Les utilisateurs ne veulent plus être les « dindons d’une farce » qui participe à la pollution technologique et digitale.
Dans cet esprit, de nombreux utilisateurs finaux militent pour l’écoconception logicielles auprès des pouvoirs publics.
80% des Français préfèrent les entreprises eco-responsables
De nouvelles fonction de responsable du green IT apparaissent dans les entreprises.
De nombreuses entreprises, dont NXO prennent très au sérieux la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) et un nombre croissant d’entre elles adhèrent à l’initiative GLOBAL COMPACT de l’ONU. Les entreprises membres du Global Compact ont pris l’engagement de mettre en œuvre 10 principes universels (dont l’environnement) et de communiquer annuellement sur les progrès réalisés, à travers un document rédigé à cet effet : la Communication sur le Progrès ou COP. Voici celui de NXO.
Les comportements d’achat changent car le public est sensibilisé sur le thèmes de l’environnement et l’impact écologique de la technologie. Les entreprises, comme les gouvernements le savent et devront s’adapter, car comme Simon Sinek l’exprime :
« les gens n’achètent plus ce qu’on fait, ils achètent pourquoi et comment on le fait ».
Quelques mots sur l’auteur :
Christophe Courtois, responsable Marketing Digital chez NXO
Suivez-le sur LinkedIn
Christophe Courtois est reponsable Marketing Digital chez NXO France.
NXO est une ESN Française spécialisée dans la transformation Digitale des Entreprises.
Ces dernières années Christophe s’est particulièrement spécialisé dans le social selling et le digital sales enablement.
Il souhaite désormais utiliser ses connaissances du digital et des réseaux sociaux pour promouvoir les bonnes pratiques professionnelles écologiques en particulier dans l’usage du numérique.