Alexandre Mars, serial entrepreneur résolument optimiste, nous a accordé un peu de son temps, entre ses nombreux déplacements à travers le monde, pour répondre à quelques questions et nous expliquer son engagement avec Epic Foundation.
Alexandre, peux-tu te présenter et nous dire un mot sur ton parcours ?
Je suis un serial entrepreneur et un philanthrope engagé. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours voulu créer, développer mes projets mais surtout j’ai toujours voulu aider les autres. Quand j’étais au lycée, je me disais souvent que plus tard, quand je serai plus grand, j’aiderai les personnes en difficulté. Pour pouvoir aider les autres il me fallait en avoir les moyens. Quand j’ai monté ma première boîte pour organiser des concerts dans mon lycée, j’avais 17 ans. Il m’a fallu vingt années de plus et beaucoup de travail pour y parvenir. Pas mal de chance aussi, comme celle d’avoir 20 ans quand Internet arrive. Je lance une agence de création web. A 24 ans je me lance dans le capital-risque. A 27 ans je crée Phone Valley qui devient la plus grande agence européenne de marketing de la téléphonie mobile, puis ScrOOn – deux entreprises que j’ai revendues en 2007 et 2013 à Publicis et BlackBerry. Grâce à elles, j’ai pu atteindre mon objectif: avoir les compétences d’un entrepreneur, le réseau, et les ressources financières. Alors j’ai créé Epic.
Tu as crée une ONG : Epic Foundation, peux-tu nous expliquer quelle est sa mission ?
Le but d’Epic est de trouver les outils pour rassurer et booster la philanthropie. Amener les gens à donner plus à des causes humanitaires, plus particulièrement à l’enfance et la jeunesse défavorisée dans le monde. En pratique, j’ai constitué une équipe et nous avons mis au point une méthodologie suivant 45 critères pour évaluer les organisations et mesurer leur impact. A partir de là, nous avons lancé un appel à candidature. En 2016, 1900 demandes de financement émanant de 85 pays nous sont parvenues. Nous nous donnons 7 mois pour sélectionner moins de 1% des candidats. 10 organisations sont ainsi retenues, vers lesquelles nous allons orienter les philanthropes. Ainsi, nous utilisons des outils du business pour rassurer les donateurs, et les inciter à donner plus.
Nous leur offrons également un accès à des outil de tracking, qui leur permettent de suivre l’action des organisations auxquelles ils donnent. Par exemple combien d’enfants ont reçu leur vaccin en Afrique ou combien de jeunes ont bénéficié d’une formation au codage informatique avec Simplon.co en France…
Et nous faisons vivre l’expérience en permettant aux donateurs d’aller sur place, ou de suivre les projets en réalité virtuelle grâce à nos équipes qui réalisent des reportages vidéo.
En tant qu’entrepreneur quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent se lancer ?
D’abord étudiez votre marché. Avant de lancer ma fondation, j’ai fait une étude de marché. Pendant deux ans, j’ai rencontré des centaines de personnes (des philanthropes, des entrepreneurs sociaux, etc…) qui avaient une connaissance de l’écosystème. J’ai pu observer que si un grand nombre de personnes disent déjà donner, beaucoup avouent qu’ils pourraient donner davantage. Lorsque je leur demandais pourquoi ils ne le font pas, trois raisons revenaient systématiquement : « Je n’ai pas confiance dans les organisations sociales, je n’ai pas le temps, et je ne sais pas vers quelles associations me tourner ». Les gens s’interrogent sur leur fiabilité et leur gestion, car ils ont à l’esprit certaines dérives médiatisées. Ils n’ont pas le temps d’examiner en profondeur les organisations, et ils sont un peu dépassés par leur foisonnement. C’est pourquoi ils donnent le plus souvent aux causes qui leurs sont les plus proches, géographiquement. Et ils donnent peu, ou moins que ce qu’ils pourraient.
Ensuite trouvez votre place dans ce marché en fonction de votre savoir-faire personnel: demandez-vous si ce que vous comptez faire est la meilleure chose que vous puissiez faire. Trouvez ce que personne d’autre ne pourrait faire, alors vous aurez une proposition unique pour résoudre un problème bien défini, et c’est le début du succès.
As-tu autour de toi des personnes qui t’inspirent ?
On peut être philanthrope par conviction, ou par nécessité. Ceux qui ont ça en eux m’inspirent – c’est le cas par exemple d’Alain Cojean, fondateur de la chaine de restauration qui porte son nom, qui donne 10% de ses profits, ou de Mathilde et Bertrand Thomas, les créateurs de Caudalie qui consacrent 1% de leur chiffre d’affaire à des causes sociales et nous ont confié une donation d’un million de dollars.
Ces « faiseux » comme dit Alexandre Jardin, ces gens qui font, quels qu’ils soient, il faut les mettre en avant pour en inspirer d’autres, créer plus d’engagement. Et ceux comme l’Abbé Pierre qui disait que :
Selon toi, comment faire pour être optimiste dans un monde où les mauvaises nouvelles dominent (pas forcément dans les faits, mais dans les médias) ?
L’optimisme, c’est d’abord le réalisme vis-à-vis des progrès effectués, qui passe par une information de qualité. Chez Epic, l’un de nos objectifs est de permettre à chacun de voir son impact social, c’est-à-dire de se rendre compte de l’utilisation des dons sur le terrain. C’est important parce que savoir combien d’enfants ont été scolarisés, combien d’enfants sont nés dans des hôpitaux plutôt que dans des bidonvilles, nourrit un élan d’optimisme: jour après jour les conditions difficiles s’améliorent peu à peu grâce aux dons. Ensuite, l’optimisme naît dans le mouvement. Quand on prend part aux solutions, on se sent porté par les perspectives qu’elles apportent, donc j’encourage tous ceux que je rencontre à s’engager. C’est le sens d’Epic Generation, la dernière initiative d’EPIC qui vise à permettre au plus grand nombre de donner aux organisations que l’on sélectionne et de mesurer leur impact grâce à nos vidéos de réalité virtuelle, nos retours d’expérience et le suivi des actions de terrain. Tout cela rend les gens optimistes.
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette belle initiative, rejoignez le réseau sur le facebook d’Epic Foundation ou sur leur site web.