Vous le savez, nous avons à cœur de vous présenter des personnalités qui s’engagent, que ce soit dans le milieu associatif ou dans le monde de l’entreprise. Cette semaine, nous partons à la rencontre de Myriam Hajji, Responsable Marketing Communication et Digital France chez Wereldhave. Engagée depuis des années à titre personnel dans le domaine de la RSE, elle réinvente son métier pour l’aligner avec ses convictions. Rencontre.
Myriam, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Myriam, toulousaine et maman active ! Je travaille pour un gestionnaire de centres commerciaux. Les lecteurs connaissent sûrement Mériadeck à Bordeaux, Docks 76 à Rouen ou Rivetoile à Strasbourg…Véritable passionnée de commerce, et shopping addict, je m’attache à faire de mon métier un terrain d’expression, au cœur de la révolution retail que nous traversons.
Quand nous t’avons rencontré la première fois, tu nous as expliqué ta vision d’un centre commercial, peux-tu la raconter aux lecteurs ?
L’imaginaire lié au centre commercial fait souvent oublier l’ensemble des composantes sociales et sociétales d’un site. Quand je suis arrivée au service marketing pour en assurer la direction opérationnelle et stratégique, j’ai été frappée de l’incroyable portée que nous pouvions avoir. Je suis convaincue que nous devons, nous, gestionnaires de centres commerciaux, être des acteurs engagés de la société.
Nous parlons souvent de lieux de vie et d’omnicanalité. Plus que ça ! Le centre commercial doit élargir ses fonctions premières, la proximité doit être renouvelée et l’humain au cœur des relations commerciales. Ensemble, donnons plus de sens à notre mission.
Le développement durable, c’est trois piliers trop souvent résumés au seul volet environnemental. Nos centres commerciaux ont la particularité d’être péri-urbains à la croisée des chemins entre des populations qui ne se croisent pas ailleurs, il m’a toujours semblé important d’investir cette particularité.
Comment cela se traduit-il ?
Il y a les sujets environnementaux connus de tous et en amélioration constante chez tous les gestionnaires : la performance des bâtiments, la végétalisation, les ruches sur les toits de nos centres, potagers, nichoirs à oiseaux, ou encore les actions de sensibilisation grand publique…
Mais il y a aussi le volet sociétal : savez-vous que ce sont jusqu’à 30 000 personnes en une journée qui peuvent pousser les portes de nos centres ? Imaginez alors les messages que nous pouvons diffuser…
Myriam, quelles actions as-tu décidé de mener ?
J’ai 1000 idées et les autres membres des équipes tout autant ! La diversité par exemple fait partie de mes causes et j’ai à cœur que nos centres commerciaux s’engagent pour donner de la visibilité à des artistes, à des entrepreneurs à impact et globalement à tous ceux qui s’engagent. Nous avons ainsi invité des street-artistes à exposer chez nous, valorisé des acteurs locaux sur nos vitrines, lancé des forums pour l’emploi ou encore coconstruit des campagnes marketing avec des start up innovantes.
En interne ce n’est pas toujours évident d’embarquer les tous collaborateurs dans cette dynamique. Mon véritable coup de cœur de l’année, c’est la « semaine de la qualité de vie au travail ». Une semaine de challenges sportifs, défis écologiques et surtout d’actions collectives. Un outil fédérateur et source de culture d’entreprise pour donner du sens à nos enjeux stratégiques, plus globaux.
Récemment, nous avons lancé un appel à projet « POP TON PROJET » avec Ulule. L’objectif est d’inviter des entrepreneurs locaux et engagés à gagner leur place dans le POP UP STORE d’un de nos centres commerciaux pendant la période de Noël. Nous savons qu’il n’est pas facile pour les entrepreneurs d’être distribués, de lancer des boutiques physiques ni d’avoir du personnel pour accueillir les clients. Nous avons décidé de tout prendre en charge en plus de leur offrir un accompagnement à 360°.
Cette démarche permet de soutenir l’entrepreneuriat à impact mais aussi de faire découvrir des produits différents à nos clients. Nos visiteurs ne sont pas forcément connectés sur les réseaux et n’ont pas toujours la possibilité de se rendre dans les concepts store engagés du centre-ville (surtout quand la circulation y est difficile pendant les fêtes !). Amenés ces entrepreneurs à eux leur permettent de jolies découvertes.
C’est typiquement le genre de projets que j’aime mener. On ne fait pas seulement gagner un prix en les lâchant juste après : on accompagne réellement les porteurs de projets, on leur donne de la visibilité, on en parle. Le jury du concours est lui aussi une histoire de rencontres et d’acteurs engagés. Nous allons définir avec Too good to go, Clear Fashion et justement l’Optimisme les 9 gagnants. Le côté humain me semble essentiel, surtout en ce moment.
En gros tu réinventes ton métier ?
Je pense que tous les métiers évoluent. Derrière une fiche de poste, il y a une personne qui a des convictions et qui peut les porter en interne tant qu’il y a adéquation entre ses valeurs et celles de l’entreprise. Pour ma part, je crois qu’avec un peu d’imagination, on peut mener des actions vertueuses pour nos clients, nos salariés, notre groupe et pour la Société plus globalement. Bien sûr, une entreprise est un collectif et il y a de forts enjeux dans une entreprise internationale comme la nôtre : de grands chantiers de transformation sont en cours et prennent beaucoup de temps. Mais à notre échelle, sur notre territoire, avec l’équipe France, nous avons des idées que nous proposons au siège en Hollande. Ce type d’actions permet d’avoir un impact local, immédiat et de s’engager concrètement sans attendre, et cela fait du bien.
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