Je ne suis pas recruteur mais je recrute.
Dès ma première année de travail on m’a demandé de recruter des équipes, en France mais aussi à l’étranger, de Francfort à NY. C’est en parlant cette semaine avec Alison de ma façon de recruter qu’elle m’a demandé de parler d’un sujet : celui du trou dans un CV. Il faut dire que je venais de lui raconter qu’un de mes contacts au parcours incroyable s’inquiétait de prendre du temps pour lui pour réfléchir à la suite de sa carrière. Il était connu du grand public, son CV ne mentait pas : un bosseur ayant poursuivi et atteint des objectifs ambitieux. Et il s’interrogeait « tu crois que ça ne craint pas à mon âge d’avoir un trou dans mon CV ? ». Impensable que même lui puisse en douter et pourtant…
Avoir un trou dans son CV
Alors bien sûr il est probable qu’un recruteur vous demande ce que vous avez fait pendant cette pause : tout l’enjeu est de valoriser la période. Toute période est un enseignement !
Une année sabbatique ? Valorisez les apprentissages que le voyage vous a offert, la découverte de nouvelles cultures, la gestion du mouvement, les rencontres. Une réorientation professionnelle ? Valorisez les formations suivies, les réflexions acquises pendant cette période, les projets auxquels vous avez participé !
Un congé parental ? Vous savez donc gérer les situations de crises et avez forcément acquis des compétences en matière de planification !
Une prise de risques
C’est certain, certains recruteurs auront peur que le retour à la réalité puisse être compliqué pour vous, la vie après un an d’aventures en Australie pourra vous paraître bien fade. Mais chaque candidat est différent et il est du rôle du recruteur de savoir si le poste proposé pourra vous « nourrir », vous stimuler et vous aider à grandir dans votre parcours de vie. Il est des parents qui retournent la mort dans l’âme au travail et d’autres pour qui c’est synonyme d’une nouvelle naissance : cela n’a rien à voir avec le trou dans le CV, cela a à voir avec qui on est.
Dernier point, les événements sur lesquels on n’a pas envie de s’étendre. Ceux qui ont imposé un trou dans notre CV malgré nous : accompagnement d’un proche malade, rupture de contrat pour harcèlement, maladie de longue durée, etc… Pas facile d’en parler mais un recruteur attentif saura l’entendre et voir par exemple l’empathie aux autres dont vous faites preuve aujourd’hui ou la force douce que vous incarnez. Ne cherchez pas à le justifier, ne cherchez pas à mentir, soyez brefs mais honnêtes.
Le recruteur nous choisit mais on choisit aussi son recruteur
Parce qu’il est une chose qu’on oublie facilement quand on cherche un emploi : c’est vrai, on peut ne pas être embauché(e), mais l’inverse est tout aussi vrai. On peut ne pas avoir envie d’être embauché !
Si vous avez un trou dans votre CV et que le recruteur le fustige, c’est probablement que ce n’est pas la bonne entreprise pour vous ! N’en n’ayez pas honte, il fait partie de votre parcours et probablement de qui vous êtes aujourd’hui.
La vie est un apprentissage et je peux vous l’assurer… chez nous, il y a plus de trous dans les CV que de CV rectilignes, et cela se passe très bien !