Selon une enquête Ifop dévoilée le 18 novembre 2019, 1 Français sur 2 se sent mal préparé à la révolution technologique des professions.
Directrice du conseil au cabinet Siaci Saint-Honoré et ancienne ministre du Travail, Myriam El Khomri a confirmé le même jour au Figaro que l’essor des nouvelles technologies était le facteur explicatif majeur de cette mutation à venir. Un facteur deux fois supérieur aux délocalisations, pourtant pointées du doigt dans les années 2000. A la lumière de ce rapport, elle indique également que le premier réflexe des Français serait « d’appréhender seuls la question de leur rebond professionnel, plutôt que de se tourner vers les services RH ou les organisations syndicales ».
Or, une étude menée par le premier moteur de recherche d’emploi au monde, Indeed, indique que le rapport des Français à l’égard de l’intelligence artificielle au travail n’est pas aussi mature. Au contraire, il tend à la réaction. « Les Français reconnaissent en majorité que l’IA joue aujourd’hui un rôle déterminant dans les entreprises (61 %) et jugent l’IA apte à prendre en charge une part de leur travail (58%) », explique Charles Chantala, Senior Sales Director chez Indeed France. « En revanche, admettre et accepter sont deux choses différentes. Et c’est là que le bât blesse : plus d’un actif sur 2 ne souhaite confier aucune tâche à des algorithmes. En outre, s’ils se voyaient offrir le choix, ils seraient plus enclins à confier une part de leur travail actuel à des salariés moins qualifiées (64 %) qu’à une IA (58 %).
Lire le rapport d’Indeed – Les Français et l’intelligence artificielle
Cette méfiance, voire rejet, des Français à l’égard des nouvelles technologies s’explique pour partie par la conviction que l’IA ne garantit ni rentabilité, ni efficacité, ni fiabilité, explique Charles Chantala. « Aujourd’hui, seuls 4 Français sur 10 jugent une entreprise plus profitable dès lors qu’elle utilise l’IA, et seulement 16 % seulement la considèrent comme plus fiable. En outre, si comme l’indique l’étude de l’Ifop, les Français n’ont toujours pas le réflexe d’appréhender cette mutation du travail en s’appuyant sur les services RH ou syndicats, c’est parce que la moitié d’entre eux estime que les entreprises ayant recours à l’iA seront moins attentives aux conditions de travail de leurs salariés. »
Source : INDEED et lefigaro.fr