Cela fait 18 ans qu’Isabelle Douieb évolue dans le secteur du BTP, et elle ne s’en lasse pas !
Dans un secteur plutôt masculin, elle a su faire sa place et rester fidèle à un groupe qui le lui rend bien. Elle porte aujourd’hui l’ambition de faire progresser Saint-Gobain Distribution Bâtiment (SGDB) dans son projet de transformation.
Retour sur 18 ans de carrière, à l’encontre des clichés sur la femme dans le BTP.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Diplômée en 2001 d’un BTS Assistante de direction, je commence en intérim à DSC (Distribution Sanitaire Chauffage) à Bobigny comme assistante de communication. Je rencontre à ce moment là Sophie Raphael, Responsable de la communication, qui me recrute et devient rapidement mon mentor. A ses côtés, j’apprends le métier dans un secteur du BTP qui évolue très vite. Ce qui est très intéressant dans ce domaine, c’est qu’il y a à la fois de l’ancien (travail artisanal) et du moderne.
J’y suis restée 10 ans, en faisant sans cesse évoluer mon métier. L’entreprise m’a donné cette opportunité de faire évoluer mon poste. On m’a également ouvert les portes de Saint Gobain, qui est un très grand groupe mondial, avec des possibilités de mobilité.
Pendant ces 10 années, j’ai eu mes 2 enfants et, poussée par mon manager de l’époque, j’ai pu valider une VAE. C’est ainsi que j’ai obtenu mon Master en communication, diplôme passé en candidat libre.
C’est un peu surfait de dire ça, mais j’aime vraiment mon travail. J’adore aller travailler le matin !
Le siège du groupe a par la suite déménagé à Creil, donc beaucoup plus loin de chez moi. J’ai néanmoins pu aménager mes horaires pendant 1 an. Puis étant en mobilité, j’ai pu avoir une opportunité chez Outiz, nouvelle enseigne et start-up du groupe, managée par Jean-Jacques Bourhis. J’y suis restée 6 ans en tant que Responsable de la communication. Cet espace était constitué d’un grand plateau avec tous les éléments nécessaires pour créer une structure, un circuit de décision et des réunions très courtes, pas de silot, …
Puis Outiz a fermé, j’ai eu une autre mobilité. Je suis donc retournée chez DSC en communication interne, où je travaille depuis 1 an, sous la Direction d’Olivier Mercadal DG de l’enseigne DSC.
Quels sont vos ressentis et retours en tant que femme dans ce secteur essentiellement masculin ?
Je n’ai jamais eu de problème avec cela. Actuellement je suis au siège et l’équipe en place est presque à parité. Ce n’est évidemment pas le cas en magasin par exemple, mais la côte part des femmes progresse. Nous avons pour objectif de recruter de plus en plus de femmes.
Le BTP a beaucoup évolué en 20 ans, ce n’est plus l’image de l’artisan avec le crayon sur l’oreille. Aujourd’hui nous avons des clients très digitalisés par exemple.
Nous avons l’opportunité chez nous d’avoir de belles carrières. Pour les mettre en avant, nous organisons par exemple en ce moment le concours Trajectoires BTP, proposé par le Moniteur. Nous avons présenté 15 candidats de Saint-Gobain, qui ont des parcours atypiques et évolutifs dans ce secteur. Sur 6 collaborateurs de DSC présentés, nous avons 2 femmes. Ce qui est assez représentatif de la part féminine dans le BTP.
De plus, le Groupe St Gobain a mis en place « les principes de comportement et d’actions » qui sont des valeurs fortes. On parle d’engagement, de respect, d’intégrité, de loyauté, de solidarité mais aussi de respect de l’environnement, de santé et des droits des employés. Ce sont des valeurs dans lesquelles je me retrouve complètement.
Après 18 ans dans le même groupe et 2 mobilités, quels sont vos retours d’expérience ? Dans une société où la tendance en entreprise est au turn-over, quelle est la clef du succès pour durer et s’épanouir dans son travail selon vous ?
Je pense que nous pouvons avoir plusieurs carrières dans la même entreprise. C’est sûrement aussi la particularité d’un grand groupe, qui se diversifie, qui a des projets de transformation, des projets innovants, qui héberge des start-up, …
Actuellement, nous avons de grands chantiers de transformation chez DSC avec 4500 collaborateurs qui font avancer le groupe, grâce à la mise en place de « petits pas », des actions locales pour progresser.
Plus de 80 chantiers de transformation ont été définis, avec des personnes pilotes différentes à chaque fois. Je suis par exemple pilote du chantier Parcours d’intégration du collaborateur avec une équipe variée (un chef de site, le DG de la région Sud Ouest, …). L’objectif est de mélanger les collaborateurs et que chacun puisse s’exprimer.
Ces chantiers sont basés sur du volontariat. C’est donc dans ces moments là que l’on se sent écouté et compris.
Quels sont les grands chantier de transformation du Groupe ?
Il s’agit d’une transformation complète de l’entreprise. Il y a une démarche qui s’appelle Ambition, déclinée par enseigne grâce à des noms spécifiques. Pour nous, c‘est Préférence 2025.
On a commencé par définir la vision de l’entreprise, qui s’avère être par un effet miroir, la même vision que celle de nos clients. Puis nous avons fait ressortir de façon collaborative 15 défis prioritaires, 15 objectifs pour être ou rester leader sur nos marchés, avec un collaborateur heureux et un client satisfait. Tout cela a pris environ un an et demi. Nous nous appuyons sur trois piliers : la satisfaction client, l’humain au cœur et le futur est une opportunité.
Nous avons également des actions locales, en région. Il s’agit de « petit pas », c’est-à-dire à mon niveau, qu’est-ce que je peux faire pour améliorer mon quotidien ou créer du chiffre d’affaire par exemple.
Nous avons réalisé les 1ers Forums cette année en conviant 3700 collaborateurs, avec sur chaque Forum plusieurs dizaines de stands pour que les personnes ayant des actions locales abouties et intéressantes les présentent. Il y a eu ainsi 22 dates sur septembre/octobre 2019 où tous les collaborateurs ont pu échanger leurs bonnes pratiques dans leur région.
En 2020, notre ambition est de continuer d’accompagner les équipes et les managers qui les accompagnent dans leurs projets.
Nous avons également mis en place des éthno et de l’oxygénation qui consistent pour un collaborateur à sortir de son quotidien, son bureau ou son magasin, et aller voir ce qu’il se passe ailleurs. Ces « Vis ma vie » ont plusieurs objectifs : je veux demain être chauffeur et je veux mieux connaître ce quotidien, ou bien je peux vouloir découvrir la journée de travail d’un collègue. Il s’agit en quelque sorte d’un audit bienveillant.
Quelles sont vos envies et vos objectifs pour la suite ?
Aujourd’hui je me sens bien dans ce poste et mon objectif principal est de faire avancer l’entreprise dans cette démarche de transformation. Comment faire pour que le collaborateur soit heureux dans une entreprise qui se transforme ? Nous n’en sommes qu’au tout début. J’ai cette chance là d’assister aux prémices de la transformation.
J’ai à Saint-Gobain le sentiment de pouvoir faire beaucoup de choses et d’être ce que je veux. Demain, je peux me reconvertir si je le souhaite. Je peux être vendeur, je peux être chef de cour, je peux être chef de site, je peux être chef d’agence, je peux aller dans la France entière voire le monde entier. Nous avons actuellement 800 postes ouverts, de quoi satisfaire le plus grand nombre !
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