Aujourd’hui les statuts d’indépendants, de slasheur ou encore d’entrepreneur séduisent de plus en plus de salariés. Pour les générations Y et Z, c’est-à-dire les personnes nées après 1980, il est presque impossible de se projeter dans un seul métier. Ils ne veulent pas de CDI et préfèrent accumuler les expériences, les découvertes et les rencontres. Il s’agit de rêver sa carrière comme on rêve d’aventure, à l’instar des grands voyageurs !
Si l’on prend l’exemple du freelancing, 88% des freelances se sont lancés par besoin d’indépendance, selon la dernière étude de MALT sur « Le freelancing en France » de 2019. Et 92% d’entre eux voient le freelancing comme une situation à long terme.
Pourquoi cette quête de flexibilité et d’autonomie séduit-elle autant ? Doit-on forcément exercer plusieurs activités pour être heureux ?
S’épanouir et (re)trouver un équilibre
La pluriactivité recouvre des réalités variées et des profils très contrastés. Cela peut se manifester par le cumul d’activités à temps partiel, de missions en tant qu’indépendant, se lancer dans un projet personnel à côté de son emploi, être bénévole à temps partiel, …
Plusieurs raisons amènent les salariés à choisir ce mode de travail « en multi » : l’ennui sur son poste, trop de pression ou de stress, une surcharge de travail qui vient déséquilibrer la vie personnelle, la volonté de mettre plus de sens dans ses activités, etc. Même si le désir de gagner plus d’argent pour compenser un emploi partiel peut motiver une partie de ces slasheurs, la plupart le font par envie d’entreprendre et de se réaliser, pour (enfin) s’épanouir dans son activité.
Pour les Millenials ou les quadras, qui sont de plus en plus à tenter l’expérience, réussir à équilibrer vie professionnelle et personnelle est également un fort enjeux. Il est alors possible d’organiser son emploi du temps librement. Prendre RDV chez le docteur en milieu de journée, aller chercher ses enfants à la sortie de l’école ou se réserver ½ journée pour soi devient la norme et non l’exception.
Développer ses compétences et son réseau
Multiplier les activités permet de développer ses compétences d’une part en se confrontant à plusieurs environnements et tâches de travail ; la personne doit s’adapter au changement et être capable d’acquérir rapidement de nouveaux savoirs. D’autre part, le fait d’exercer une activité rémunérée permet de financer une formation ou une expérience pas ou peu rémunératrice.
Il est également facile aujourd’hui de se former en ligne, grâce notamment aux différents Moocs existants sur divers sujets. Mais faut-il encore prendre le temps de s’y consacrer !
Au delà de l’expérience accumulée, la personne pluriactive ou slasheuse va progressivement élargir son réseau en multipliant ses cercles de connaissances. Le fait de sortir de son environnement familier et de côtoyer de nouvelles personnes permet de changer de regard et d’ouvrir son esprit.
Une situation qui doit être choisie et non subie
Mais avant d’envisager le cumul d’activités, il est nécessaire de se poser la question du choix. Fondamentale, elle permet de poser la limite entre ce qui est choisi et ce qui est subi. Il est très important d’adopter ce style de vie en conscience et d’être prêt à affronter les difficultés qui y sont associées. Car choisir l’indépendance ou le slashing comporte des risques, notamment financiers et morals. Le fait de devenir son propre patron ou de jongler entre plusieurs agendas peut être source de stress. Il faut accepter de ne pas pouvoir se rémunérer tous les mois ou d’avoir des passages à vide.
L’organisation doit être une des qualités premières. Or parvenir à agencer sa vie professionnelle, ses passions, sa vie familiale et privée, n’est pas simple.
Certains savoirs-être sont particulièrement utiles : le fait de connaître les moments dans la journée où nous sommes le plus productif, savoir doser sa charge de travail selon ses activités, savoir préserver sa vie personnelle en prenant du temps pour soi, etc.
Tout comme se lancer dans entrepreneuriat peut faire peur, avoir différentes activités n’est pas si facile. On ne devient pas slasher par défaut, il s’agit d’un véritable choix, voire d’une vocation.